CNRS Le Journal n°244 mai 2010
CNRS Le Journal n°244 mai 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°244 de mai 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : Afrique le nouvel élan

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 34 - 35  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
34 35
34 © Photos : Fondation IPH INSITU PALÉONTOLOGIE Un siècle aux sources de l’humanité Des fouilles sur le terrain à la diffusion des savoirs, l’Institut de paléontologie humaine se consacre depuis 100 ans à la vie des premiers humains. Retour sur ses succès, mis à l’honneur au cours des prochains mois. Au 1, rue René-Panhard, à Paris, les préparatifs vont bon train. Dans l’imposante bâtisse qui l’accueille depuis sa création, l’Institut de paléontologie humaine s’apprête à fêter son centenaire. Une célébration qui verra se succéder des conférences pour le grand public, une exposition itinérante, le lancement d’un timbre commémoratif francomonégasque, un spectacle. Et, cerise sur le gâteau ! Un colloque international où, du 2 au 6 juin, 78 chercheurs de tous domaines – géologues, paléontologues, paléobotanistes…– et de tous horizons – 24 pays – tenteront de mieux cerner les us et coutumes de nos lointains ancêtres. Car l’Institut de paléontologie humaine est entièrement dévoué à cette science de la préhistoire qui tente de décrypter la vie des premiers humains. Qui étaient-ils ? Comment vivaient-ils au quotidien ? Quelles ont été les conséquences des grandes avancées technologiques que sont la taille des outils ou l’invention du feu ? Autant d’énigmes que les membres de l’IPH ont à cœur de résoudre depuis sa naissance, en 1910. Fêter le centenaire du plus ancien centre de recherche au monde entièrement dédié à l’étude de l’homme fossile, c’est d’abord évoquer son fondateur, le prince Albert I er de Monaco. « Savant et érudit, il portait un grand intérêt aux origines de l’homme tant d’un point de vue scientifique que philosophique, explique le professeur Henry de Lumley, directeur de l’IPH depuis Le journal du CNRS n°244 mai 2010 1981. C’est après une visite des peintures pariétales paléolithiques des grottes de Cantabrie, en juillet 1909, et sur les conseils de l’abbé Breuil et de Marcellin Boule, professeur de paléontologie au Muséum d’histoire naturelle, qu’il a décidé de financer l’Institut avec la volonté de ne le rattacher à aucun autre établissement. » Tout sauf poussiéreux, l’établissement de 1 200 m 2 et récemment rénové possède une collection riche d’une dizaine de milliers d’ossements et d’objets préhistoriques qu’il met à disposition des chercheurs du monde entier. Il accueille également une structure de recherche associée au CNRS – l’unité « Histoire naturelle de l’homme préhistorique » 1 – ainsi qu’une plateforme technique en continuelle évolution. Sans oublier la scanothèque, déjà forte des images obtenues par scanner Fragment de mandibule d’Australopithecus anamensis, un hominidé bipède daté de 4 millions d’années, mis au jour en Éthiopie. médical d’une quinzaine de spécimens fossiles d’Europe et d’Asie. En quête des plus anciennes traces laissées par nos ancêtres, c’est toutefois sur le terrain que l’IPH joue à plein son rôle de coordinateur autant que d’organe de financement des recherches de pointe. Les sites sont généralement choisis pour leurs longues successions de couches géologiques : de quoi remonter loin dans le temps (Pleistocène inférieur et moyen) via un panel de méthodes, magnétostratigraphie, géochronologie, palynologie (étude des pollens et spores), etc. Où ? En France bien sûr (grottes de Tautavel et du Lazaret au pied du Mont-Bégo), mais aussi en Afrique (Éthiopie et Mauritanie) et en Asie (Inde, Chine, Corée-du-Sud). « Dans toutes nos missions en cours, l’axe de recherche dominant est la connaissance des premiers habitants et de leur vie quotidienne sur les différents continents », souligne Henry de Lumley. Avec des résultats plus que satisfaisants. Par exemple, l’exploration de la région de Fejej dans le sud de l’Éthiopie a permis en 2002 la découverte de restes d’hominidés archaïques de type Australopithecus anamensis. Comme l’explique Henry de Lumley : « En s’ap-
Peinture de Louis Mayer, évoquant la décision prise par le prince Albert 1 er de Monaco de créer l’Institut de paléontologie humaine. L’Institut, situé rue René-Panhard à Paris, s’apprête à fêter ses cent ans au service de la recherche sur les origines humaines. puyant sur les faunes associées à ces restes humains, on peut leur attribuer un âge compris entre 4,2 et 5 millions d’années. Il s’agit là des tout premiers hommes, se comportant probablement en charognards. » Des succès qui laissent supposer que la vénérable institution a encore de beaux jours devant elle. Patricia Chairopoulos 1. Unité CNRS/MNHN CONTACT ➔ Henry de Lumley Institut de paléontologie humaine, Paris iph@mnhn.fr AÉRONAUTIQUE Des avancées de haute volée Contribuer à la relance de la recherche aéronautique et spatiale en France. Tel était l’objectif d’Astra 1, un ambitieux programme créé en 2005 par l’Onera et le CNRS et qui vient juste de s’achever, avec un bilan très satisfaisant. Deux grandes thématiques ont ainsi été abordées dans le cadre d’Astra. Impliquant trois laboratoires du CNRS 2 et plusieurs départements de l’Onera, la première d’entre elles portait sur le bruit des réacteurs. Afin de réduire cette nuisance qui concerne aussi bien l’aviation civile que militaire, les constructeurs sont aujourd’hui demandeurs de matériaux légers, bon marché, disposant de bonnes propriétés mécaniques, et capables d’absorber le son sur certaines fréquences. Cela, même s’ils sont portés à des températures de l’ordre de 500 à 800 °C. Les scientifiques du CNRS et de l’Onera ont ainsi eu l’idée de faire appel à des mousses métalliques. Celles-ci sont constituées de petites sphères creuses d’un millimètre de diamètre, faites d’acier inoxydable ou d’un alliage à base de nickel. Après avoir conçu ces matériaux architecturés à l’aide de simulations informatiques puis les avoir testés, les chercheurs en sont aujourd’hui à développer des techniques de production industrielle. L’autre grand sujet portait sur l’efficacité de la combustion dans les moteurs. Celle-ci dépend directement de la manière dont les gouttelettes de kérosène sont injectées puis s’évaporent dans le foyer des réacteurs. Or, le comportement de ce brouillard de carburant est aujourd’hui mal connu dans son détail, ce qui oblige les fabricants à surdimensionner la Étude, réalisée dans le cadre du programme Astra, sur l’évaporation d’une goutte de carburant dans la chambre à combustion d'un moteur d'avion. INSITU 35 taille des chambres de combustion afin de respecter certaines normes de sécurité. Conséquence : une augmentation de la consommation. Au sein d’Astra, les trois laboratoires du CNRS 3 et les équipes de l’Onera placées sous la coordination de Frédéric Grisch ont mis au point des méthodes optiques et des modèles pour caractériser l’évolution de la taille, de la température et de la composition, d’une goutte au cours de l’évaporation. Puis ont développé, dans un second temps, des techniques pour étudier le brouillard entier. Les scientifiques ont ainsi pour la première fois réussi à produire une base de données décrivant avec une haute précision l’ensemble du phénomène sur un cas d’école. Un fichier qui servira aux spécialistes de référence pour tester leurs modèles de combustion des moteurs. Vahé Ter Minassian 1. Action spécifique transdisciplinaire aérospatiale. 2. Le Laboratoire de thermodynamique et physico-chimie métallurgiques et le laboratoire « Matériaux et génie physique » à Grenoble, et le Groupe d’études de métallurgie physique et de physique des matériaux à Villeurbanne. 3. Laboratoire d’énergétique et de mécanique théorique et appliquée (Unité CNRS/INPL/Université Henri- Poincaré), Complexe de recherche en aérothermique (Unité CNRS/Insa/Université de Rouen), Institut de mécanique des fluides de Toulouse (Unité CNRS/INPT/Université-Paul Sabatier). CONTACTS ➔ Yves Brechet yves.brechet@simap.grenoble-inp.fr ➔ Fabrice Lemoine fabrice.lemoine@ensem.inpl-nancy.fr Le journal du CNRS n°244 mai 2010 © A. Gonin/ONERA/Centre français de recherche aérospatiale



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :