32 INSITU ALLIANCES Ensemble pour une recherche gagnante En un an, quatre alliances pour la recherche ont vu le jour en France dans les domaines des sciences de la vie et de la santé, de l’énergie, de l’informatique et de l’environnement. Quels en sont les buts et fonctionnements ? Quelle place le CNRS y occupe-t-il ? Le point sur ces nouvelles entités qui s’inscrivent dans la stratégie nationale de recherche et d’innovation, aux côtés des universités autonomes et de l’Agence nationale de la recherche. Structurer et coordonner la recherche publique, travailler ensemble pour travailler mieux. Voilà en substance la vocation des quatre alliances nationales pour la recherche récemment créées. Ses acteurs ? Les grands organismes publics indépendants, en pointe dans leurs domaines, opérateurs de recherche et d’enseignement supérieur, au sein desquels le CNRS se positionne comme un partenaire de premier plan. En avril 2009, c’est d’abord Aviesan, Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, qui inaugure ces créations. En juillet, elle est suivie par Ancre, Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie, puis en décembre est créée Allistene, Alliance des sciences et technologies du numérique. Enfin, en février dernier, Allenvi, Alliance nationale de recherche pour l’environnement « Alimentation, eau, climat, territoires », voit le jour dans un contexte particulièrement soucieux de ces questions, alors que débute l’année internationale de la biodiversité que le CNRS porte avec force. Désormais, la France dispose donc d’une alliance thématique dans chacun des axes prioritaires de recherche identifiés par la stratégie nationale de recherche et d’innovation. Tandis qu’une cinquième, dans le domaine des sciences humaines et sociales, semble se profiler sérieusement dans un proche avenir. Pour l’heure, chaque alliance comporte des membres fondateurs, entre trois et douze selon les cas (Voir l’illustration ci-contre), et un certain nombre de membres associés. Au final, « chaque organisme conserve son autonomie et son identité », insiste Patrick Netter, Le journal du CNRS n°244 mai 2010 directeur de l’Institut des sciences biologiques (INSB) du CNRS et vice-président d’Aviesan. Et c’est ensemble qu’ils pourront maintenant proposer des priorités au gouvernement et aux agences de financement, et notamment l’Agence nationale de la recherche (ANR), afin de les aider dans leur programmation au moyen de feuilles de route. Rappelons que l’ANR, créée il yacinq ans, forte d’un budget de 860 millions d’euros en 2009 1, est actuellement l’un des plus gros financeurs de la recherche et qu’elle fonctionne en lançant des appels à projets. Bien entendu, les différents acteurs collaboraient déjà avant ces alliances. Alors qu’est-ce que cela change ? « Auparavant on pouvait souvent tra- Aviesan Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé 9 Membres fondateurs : CNRS, Inserm(Institut national de la santé et de la recherche médicale), CEA (Commissariat à l’énergie atomique), Inra (Institut national de la recherche agronomique), Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique), IRD (Institut de recherche pour le développement), CPU (Conférence des Présidents d’université), Institut Pasteur, Conférence des directeurs généraux de CHU. Date de création : 8 avril 2009 Président actuel : André Syrota, président directeur général de l’Inserm. > www.aviesan.fr Ancre Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie 3 Membres fondateurs : CEA, CNRS, IFP (Institut français du pétrole). Date de création : 17 juillet 2009 Président actuel : Olivier Appert, président de l’IFP. > www.allianceenergie.fr/vailler à deux, à trois plus rarement, mais jamais plus. Il y a maintenant une vraie volonté de mise en réseau de l’ensemble des acteurs », souligne Françoise Gaill, directrice de l’Institut écologie et environnement (Inee) du CNRS, et représentante d’Allenvi. « Cette alliance était vraiment nécessaire étant donné le foisonnement d’acteurs et compte tenu de l’urgence de la situation face aux enjeux de la planète », commente-t-elle. À voir l’exemple d’Aviesan, la plus ancienne des quatre alliances, la démarche augure une belle réussite. « Un vrai climat de confiance s’est instauré entre les partenaires, commente Patrick Netter, cela nous permet de mieux prévoir les programmes à lancer dans les sciences du vivant. » |