22 © Photos : Kaksonen/CNRS Photothèque > L’ENQUÊTE du Nord ont également leur part de responsabilité dans cette fracture scientifique. D’abord parce qu’ils ont attiré un très grand nombre de cerveaux africains, privant ainsi leur pays d’origine d’autant de chercheurs, de formateurs, d’ingénieurs. Et surtout parce qu’en apportant les financements, ils ont toujours décidé des orientations scientifiques. « Dans ces conditions, de nombreux pays africains ont du mal à créer les conditions d’une production scientifique autonome », juge Hélène Charton, du Centre d’études d’Afrique noire 3 à Bordeaux. Mais les choses changent. Désireuse de faire entrer leur continent dans la modernité et demandeuse de formations de qualité, la jeune Le journal du CNRS n°244 mai 2010 La pollution de l’air, comme ici à Ouagadougou, au Burkina Faso, constitue l’un des thèmes de recherche du laboratoire « Environnement, santé, sociétés ». Des mesures de gaz et de particules atmosphériques sont réalisées en plusieurs points de la capitale burkinabè. génération pousse ses dirigeants à agir. Ces derniers les ont entendus et commencent à considérer la science comme un facteur de développement essentiel pour leurs pays. Ainsi, en 2005, l’Union africaine (UA), qui réunit la quasi-totalité des pays du continent, a lancé un ambitieux plan d’action pour mettre sur pied Les données recueillies sur le terrain sont analysées au laboratoire. un secteur scientifique digne de ce nom. Avec ce plan, les gouvernements africains reconnaissent la nécessité de faire appel à la science et à la technologie pour accroître la productivité industrielle et résoudre les problèmes qui immobilisent aujourd’hui l’Afrique : le déficit énergétique, l’insécurité alimentaire, la dégradation de l’environnement, les épidémies et le manque d’eau. En 2007, les pays de l’UA se sont également engagés à investir au moins 1% de leur PIB à la recherche et au développement d’ici à 2020 et à revitaliser les universités, trop souvent engorgées et dotées de très peu de moyens. |