CNRS Le Journal n°244 mai 2010
CNRS Le Journal n°244 mai 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°244 de mai 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : Afrique le nouvel élan

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 L’ENQUÊTE RECHERCHE DIPLOMATIE ÉCONOMIE AFRIQUE le nouvel élan Le journal du CNRS n°244 mai 2010 Le 11 juin prochain, débute en Afrique du Sud la 19 e Coupe du monde de football, la première organisée en Afrique. Pendant un mois, la planète aura les yeux rivés sur cette terre pleine de contrastes. L’occasion est belle de porter un nouveau regard sur ce continent : aujourd’hui, un milliard de personnes y vivent ; son sous-sol abrite des richesses qui le placent au centre d’enjeux économiques majeurs ; et les pays africains s’organisent pour faire entendre leur voix sur la scène mondiale. Autre signe qui ne trompe pas, la recherche scientifique y prend son envol. Cinquante ans tout juste après l’indépendance de nombreux pays africains, les chercheurs du CNRS décryptent ces évolutions. © D. Sacks/GettyImages
Il n’y a pas une Afrique mais des Afrique avec des climats, des cultures, des religions, des langues, des histoires, des systèmes politiques, des niveaux économiques… très différents les uns des autres. » Directeur du Centre d’études des mondes africains (Cémaf) 1, Pierre Boilley est catégorique : parler au singulier d’un territoire de 30 millions de kilomètres carrés, plus grand que l’Union européenne, l’Amérique du Nord et l’Australie réunis, et peuplé d’un milliard d’hommes répartis dans 53 pays, frise l’absurde. « De même, parler de « l’homme africain » n’a aucun sens. » Et de dénoncer les clichés manichéens qui, en leur temps, ont justifié la conquête coloniale et qui, à l’heure où 16 États commémorent le 50 e anniversaire de leur indépendance et où l’Afrique du Sud s’apprête à accueillir entre 300000 et 450000 fans de football, continuent de coller au continent géant. CAP SUR LA DÉMOCRATIE Alors qu’en est-il vraiment, par exemple, de la situation politique ? Avec ses guerres dites ethniques, ses coups d’État dont ceux récents à Madagascar et en Guinée ou encore ses conflits à connotation religieuse comme au Nigeria, elle semble accréditer le postulat selon lequel la démocratie serait un luxe pour les pays pauvres. Mais « quelques pays sont entrés dans un cycle politique vertueux, commente René Otayek, directeur du Centre d’études d’Afrique noire (Céan) de Sciences Po Bordeaux 2. Le Sénégal, le Bénin, le Mali, le Ghana et même le Liberia, pour ne citer que ceux-là, ont connu une ou plusieurs alternances pacifiques qui reflètent une certaine institutionnalisation du jeu politique et une routinisation des pratiques électorales. Sans oublier l’Afrique du Sud, où l’accession au pouvoir de la majorité noire s’est faite sans le bain de sang annoncé ». Et faut-il rappeler qu’en Europe, la démocratie ne s’est imposée qu’au terme d’un processus pluriséculaire « ponctué de révolutions sanglantes, de fascismes, de totalitarismes et de guerres, y compris civiles » ? De telles nuances existent aussi sur le plan économique. Certes, l’Afrique subsaharienne, malgré la richesse de son patrimoine agricole, minier et pétrolier, reste fragilisée par la dette qui absorbe en moyenne plus de 40% du revenu national des États, la malnutrition, le L’ENQUÊTE 19 UN CONTINENT AUX MILLE VISAGES > 19 LA RECHERCHE EN PLEIN ESSOR > 21 L’AFRIQUE EN QUÊTE D’UNITÉ > 24 RESSOURCES NATURELLES, LA MANNE AFRICAINE > 25 Un continent aux mille visages Le déroulement des élections au Ghana, ici les présidentielles de 2009, fait du pays un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest. Plusieurs centaines de milliers de spectateurs sont attendues dans la Soccer City pour la Coupe du monde de football 2010, en Afrique du Sud. sida, le paludisme, etc. Cette situation lui vaut d’ailleurs le titre de région la plus déshéritée de la planète. Et contraint à l’exil des millions d’hommes et de femmes. Il n’empêche : le continent africain peut se prévaloir de quelques success stories (Botswana, Namibie, île Maurice, Afrique du Sud) et espérer qu’à long terme, la création de regroupements régionaux supranationaux l’aide à sortir de l’ornière du sous-développement. > Le journal du CNRS n°244 mai 2010 © PIUS UTOMI EKPEI/AFP © Cleva Media/H. Zwei/GAMMA/Eyedea Presse



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