CNRS Le Journal n°244 mai 2010
CNRS Le Journal n°244 mai 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°244 de mai 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : Afrique le nouvel élan

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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14 © Photos : Equipe Biomécanique de l'Université de Strasbourg/IMFS/CNRS Photothèque INNOVATION Partenariat SÉCURITÉ ROUTIÈRE Vers des casques plus protecteurs Parce que les crash tests réalisés sur les casques de moto sont insuffisants, des chercheurs ont développé des modèles qui prennent mieux en compte la réalité des chocs. Ce qui leur a permis d’imaginer des améliorations pour les casques de demain. Une réduction de 20 à 40% des risques de blessure à la tête en cas d’accident : pour les motards, qui savent combien les chocs à la tête sont dangereux, même à basse vitesse, la promesse a de quoi enthousiasmer. Elle émane d’un nouveau type de casques, uniquement virtuel pour le moment mais qui pourrait être bientôt fabriqué. Auteurs d’une étude financée par le ministère des Transports et menée en partenariat avec le fabricant de casques Shark, les biomécaniciens de l’Institut de mécanique des fluides et des solides 1, à Strasbourg, ont en effet identifié des améliorations possibles des casques actuels concernant leur structure et les matériaux qui les composent. En préambule de l’étude, les chercheurs ont analysé une quarantaine d’accidents impliquant des Le journal du CNRS n°244 mai 2010 Modèle numérique d’un casque et du crâne d’un motard (à gauche), et des simulations de choc destinés à sa validation (au-dessus). BRÈVE motards. Leur conclusion : les crash tests obligatoires pour chaque nouveau modèle de casque sortant sur le marché sont largement insuffisants. Consistant en des chocs de plein fouet sur différents points du casque (garni d’une fausse tête en alu), ils sous-estiment, d’après les chercheurs, la diversité des situations : dans la réalité, le casque frappe aussi parfois l’obstacle de biais (le motard « rebondit » contre une glissière de sécurité par exemple) ou en tournant. Autre source d’insuffisance, pourtant évidente : contrairement à ce que suggèrent les crash tests, les accidents n’entraînent pas que des fractures du crâne, mais aussi, à titre d’illustration, des lésions internes dans les lobes du cerveau. Forte de ces informations, l’équipe a entrepris de réaliser des crash tests plus réalistes sur ordinateur. Spécialiste de la biomécanique de la région tête-cou, elle a employé pour ce faire un modèle numérique du crâne qu’elle développe depuis plusieurs années et qui tient compte notamment de la constitution du crâne en différentes couches et de la présence du liquide céphalo-rachidien. Côté protection, elle a bâti la réplique virtuelle d’un casque moderne, constitué d’un matériau composite pour la coque, et de polystyrène expansé pour la mousse intérieure. Les conclusions des crash tests sont riches d’enseignement pour la fabrication de casques plus protecteurs. En particulier, alors qu’elle est constante aujourd’hui dans tout le casque, « la densité du polystyrène devrait être progressive de l’extérieur vers l’intérieur afin de permettre d’amortir les chocs sans brutaliser le crâne », analyse Rémy Willinger, qui a dirigé les travaux. Par ailleurs, les tests ont montré que le dosage en fibres de verre au sein du matériau composite n’était aujourd’hui pas optimal. Le fabricant de casques Shark devrait proposer d’ici quelques années un modèle qui répond à ces exigences. Tout en cherchant encore à rendre plus réalistes leurs modèles numériques, les chercheurs, vont, eux, militer pour rendre plus strictes les normes des crash tests réels. Xavier Müller 1. Unité CNRS/Université de Strasbourg. CONTACT ➔ Rémy Willinger Institut de mécanique des fluides et des solides (IMFS), Strasbourg willi@imfs.u-strasbg.fr 277 brevets en 2009 Pour la deuxième année consécutive, le CNRS se classe à la 9 e place du palmarès des plus gros déposants de brevets en France, établi par l’Institut national de la propriété industrielle. En 2009, 277 brevets issus de l’organisme ont été publiés, soit 70 de plus que l’année passée. Comme l’année dernière, le podium est tenu par PSA Peugeot Citroën, Renault et L’Oréal. ➔ En savoir plus : www.inpi.fr
INFORMATIQUE Des voitures en libre-service Passez votre badge devant son pare-brise : ses portes s’ouvrent et le véhicule est à vous… temporairement. Tel est le principe de la voiture urbaine (Vu) en libre-service testé dans trois quartiers d’Antibes depuis 2007. Quelque 150 conducteurs de 18 à 85 ans sont abonnés à ce dispositif piloté par la société Vu Log 1 et dont des travaux préparatoires ont été réalisés par le CNRS. Parmi ces clients, « pas de profiltype », indique David Emsellem, ingénieur et cofondateur de Vu Log. Certains possèdent déjà une voiture qu’ils sont réticents à utiliser en centre-ville ; d’autres disposent de peu de moyens. Tous recourent au parc d’une dizaine de voitures électriques pour des trajets inférieurs à 5km et 30min, pour leurs courses notamment. L’accès définitif au service coûte 33 euros par an, l'acquisition du badge 10 euros et la minute d’utilisation 10 centimes. L’objectif ? « Éviter que les personnes prennent leur propre voiture pour se déplacer. » Le maître-mot ? « La flexibilité ». L’automobiliste n’est, en effet, pas contraint de ramener la MICROÉLECTRONIQUE Un grand projet pour des petits composants © Photos : VU Log Une carte à puce, un défibrillateur, un module pour relever à distance des compteurs d’eau ou de gaz, un capteur de mouvement… Le point commun à tous ces appareils ? Ils contiennent tous des composants de base de la microélectronique, dits passifs 1, comme des condensateurs, des bobines, etc. Développer de nouveaux composants de ce type et leurs méthodes d’assemblage pour les produits actuels de la microélectronique, c’est dans cette démarche que s’inscrit le « Projet de réalisation et d’innovation industrielle de microsystèmes hétérogènes » (Priim). Lancé cette année et piloté par Ipdia, une jeune société spécialisée dans la fabrication de composants électroniques sur silicium, ce programme de recherche étalé sur quatre années réunit partenaires industriels (Sorin Group, Gemalto, Kalray, Movea et 3D plus) et organismes de recherche (CNRS et CEA). En amont du projet, deux laboratoires du CNRS –le Laboratoire de cristallographie et sciences des matériaux (Crismat) 2 et le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas)– travaillent respectivement sur l’étude de nouveaux matériaux et structures, ainsi que sur la réalisation et l’assemblage sur silicium de nouveaux composants passifs. Dans ce cadre, les chercheurs réalisent des études de faisabilité, de démonstration et de prototypage. Comme l’explique Jean- Louis Sanchez, chercheur au Laas : « Nous cherchons à créer des ruptures technologiques pour accroître les performances. Par exemple, nous travaillons à décupler celle des condensateurs actuels en développant des technologies dites de dépôts en couches minces de nouveaux matériaux ». De meilleures performances qui accompagneront les évolutions des composants (miniaturisation, autonomie et fiabilité) voulues tant par les industriels que par le public. Selon son président Franck Murray : « L’association d’Ipdia avec des partenaires de recherche est l’occasion pour cette entreprise (née en 2009 d’une séparation du groupe néerlandais NXP semiconductors,ndlr) de doubler sa capacité de recherche et développement ». INNOVATION 15 voiture au point de départ ni à une station. Il n’est pas obligé, non plus, de la réserver à l’avance. La localisation du véhicule se fait via internet 2 ou par serveur vocal. On indique alors au client le véhicule le plus proche de sa position, dans un rayon de 300 mètres. Un avantage non négligeable : le stationnement est gratuit. Serveur vocal, badge avec puce RFID (comme le passe du métro parisien) ou encore matériel embarqué (tel un écran tactile ou des plateformes GPRS ou wifi) rendant les véhicules « intelligents » : David Emsellem est spécialisé dans les systèmes d’information, « le front office client » en particulier, c’est-à-dire les logiciels avec lesquels le client entre en contact et qui constituent la partie émergée de l’iceberg technologique. Le système d’information est issu d’années de recherche au laboratoire « Informatique, signaux et systèmes de Sophia-Antipolis » (I3S) 3. « Vu Log émane pour 50% d’I3S, pour les logiciels de système d’information, et pour 50% de l’Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria) 4, pour le savoir-faire concernant le véhicule du futur et ses usages », détaille David Emsellem, qui a passé six années à I3S et un an à l’Inria. La société d’édition de logiciels n’a « pas vocation à être opérateur de transports, mais de vendre ce système –unique au monde– à des collectivités, des entreprises, des hôtels… », une fois validé dans son laboratoire antibois grandeur nature. Prochain test voulu par Vu Log : l’utilisation d’un même badge pour les transports – complémentaires – en bus et en voitures en libre-service. Mathieu Hautemulle 1. www.vulog.fr 2. www.citevu.com 3. Unité CNRS/Université de Nice-Sophia-Antipolis. 4. Le CNRS et l’Inria ont déposé conjointement la maquette fonctionnelle du système développé par Vu Log à l’Agence pour la protection des programmes (APP). Dans trois quartiers d’Antibes, la société Vu Log met à disposition une dizaine de voitures urbaines, accessibles, grâce à un badge, à 150 abonnés. CONTACT ➔ David Emsellem Vu Log, Antibes demsellem@vulog.com D’un investissement total de 53 millions d’euros dont 21 financés par Oséo 3, ce projet de réalisation et d’innovation industrielle a vraisemblablement un bel avenir devant lui. Marion Papanian 1. Contrairement aux éléments dits actifs, ils n’ont pas pour fonction d’augmenter la puissance du signal. 2. Unité CNRS/Ensi Caen/Université de Caen. 3. Établissement public de soutien à l’innovation et la croissance des PME. CONTACTS ➔ Frank Murray Ipdia, Caen franck.murray@ipdia.com ➔ Jean-Louis Sanchez Laas, Toulouse sanchez@laas.fr Le journal du CNRS n°244 mai 2010



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