CNRS Le Journal n°243 avril 2010
CNRS Le Journal n°243 avril 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°243 de avril 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,2 Mo

  • Dans ce numéro : La révolution laser

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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34 INSITU © Illustration : Stéphane Kiehl pour le journal du CNRS ORGANISATION Les bienfaits de la démarche qualité Omniprésent dans le secteur industriel, le concept de démarche qualité est de plus en plus adopté par le monde de la recherche. Illustration avec des projets menés au sein de laboratoires du CNRS. Jusqu’à la fin des années 1990, deux mots, sitôt prononcés, jetaient fatalement un trouble dans le Landernau de la recherche publique : démarche qualité. Venue du monde de l’entreprise où elle sert depuis des décennies à optimiser toutes les étapes de la fabrication d’un bien via l’adoption de normes nationales ou internationales, cette notion alimentait la crainte d’une avalanche de paperasserie et d’un productivisme contraire à l’indispensable liberté des chercheurs. Les mentalités ont bien changé. La qualité fait désormais partie intégrante de très nombreux projets développés au sein d’organismes de recherche comme le CNRS, et ce toutes disciplines confondues. La mise en place d’un système de Le journal du CNRS n°243 avril 2010 management de la qualité permet en effet de « garantir, d’une part, l’intégrité, la traçabilité et la reproductibilité des données produites au cours de la recherche et, d’autre part, une organisation plus compétitive, plus fiable et plus transparente qui donne confiance aux partenaires », dit Nathalie Pasqualini, administratrice du Centre d’étude d’agents pathogènes et biotechnologie pour la santé 1 et qualiticienne. Sans compter que chercheurs, étudiants et postdoctorants restent de moins en moins longtemps dans un même laboratoire. « Ils doivent donc avoir facilement accès au savoir-faire de l’unité où ils sont affectés. Et lorsqu’ils partent, le savoir-faire qu’ils ont eux-mêmes créé doit être conservé et accessible par d’autres. Le problème est identique pour le transfert des compétences lorsqu’une personne part à la retraite, par exemple », renchérit Henri Valeins, responsable de la politique qualité du Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques (CRMSB) 2 et animateur du réseau « Démarche qualité en recherche » 3 rattaché à la Mission des ressources et compétences technologiques du CNRS 4. Comment déployer une démarche qualité ? Tout commence par une série de réunions au cours desquelles, sous la houlette d’un responsable qualité nommé en interne et épaulé au besoin par un consultant extérieur, l’équipe décortique la manière dont fonctionne le laboratoire, identifie ses points forts et ses faiblesses et dresse une liste d’objectifs à atteindre, tant sur le plan technique qu’administratif. Place, ensuite, à la constitution de groupes de travail thématiques et à l’élaboration d’une nouvelle organisation accompagnant et soutenant le projet scientifique. « Lors des premières étapes forcément chronophages, l’essentiel est que l’intérêt de la démarche soit compris et accepté par tous, chercheurs, ingénieurs, techniciens, et administratifs. Chacun doit se sentir impliqué et se convaincre que les actions qui vont être engagées seront rapidement utiles, utilisables et utilisées », commente Henri Valeins. Et d’expliquer que la restructuration du CRMSB autour d’une équipe unique au lieu de trois équipes et huit groupes thématiques, une meilleure communication interne et un accès simplifié à l’information scientifique, technique et administrative, ont permis à l’unité de gagner en visibilité et d’augmenter le nombre de contrats ANR. Et s’il faut compter 18 à 24 mois, en moyenne, pour constater les bénéfices d’une démarche qualité dans un labo, celle-ci obéit à « une logique d’amélioration continue », insiste Nathalie Pasqualini. Philippe Testard-Vaillant 1. Unité CNRS/Universités Montpellier-I et -II. 2. Unité CNRS/Université Bordeaux-II. 3. En ligne : www.rmsb.u-bordeaux2.fr/wikiQualite/4. La MRCT est une unité propre du CNRS. Lire « Les technologies en partage », Le journal du CNRS, n°237, octobre 2009, p. 34. CONTACTS ➔ Henri Valeins Centre de résonance magnétique des systèmes biologiques, Bordeaux henri.valeins@rmsb.u-bordeaux2.fr ➔ Nathalie Pasqualini Centre d’étude d’agents pathogènes et biotechnologie pour la santé, Montpellier nathalie.pasqualini@univ-montp1.fr
ANTARCTIQUE Un paradis pour les astronomes Un site terrestre dénué de toute pollution, lumineuse comme industrielle, bénéficiant de conditions atmosphériques exceptionnelles, voilà un paradis d’observation que cherchent depuis longtemps les astronomes et astrophysiciens. Et pour la centaine de spécialistes du réseau européen Arena 1, ce site exceptionnel se trouve à la station franco-italienne Concordia 2, située au Dôme C à 3 233 mètres d’altitude au beau milieu de l’Antarctique. Ce réseau, créé en 2006 et financé pour 4 ans par la Commission européenne, avait pour objectif de qualifier le site du Dôme C et d’étudier la mise en œuvre de programmes d’astronomie et d’astrophysique. Nicolas Epchtein, du Laboratoire Hippolyte-Fizeau 3 à Nice et coordonnateur du réseau, revient sur les conclusions de leurs études, récemment publiées sous forme de feuille de route 4 : « C’est un site unique pour l’astronomie ! La transparence de l’atmosphère est idéale pour l’étude de la formation des étoiles et des galaxies lointaines dans l’infrarouge et le domaine submillimétrique. De même, les faibles turbulences atmosphériques offrent des images de qualité pour la détection d’exoplanètes, par exemple. » ÉLECTRONIQUE De nouveaux logiciels pour les puces Pari gagné pour le grand projet européen Atomics 1, qui a impliqué deux unités propres du CNRS, le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas) et le Centre d’élaboration de matériaux et d’études structurales (Cemes). Achevé à l’automne 2009, ce projet de trois ans a en effet permis de développer des outils d’une importance majeure pour le monde de l’électronique : pas moins de douze nouveaux logiciels informatiques pour améliorer la simulation des procédés de fabrication des transistors, ces briques de base des circuits intégrés ! « Cruciaux, ces modèles physiques vont contribuer à diminuer le temps et les coûts de production des nouvelles générations de transistors de près de 35% », souligne Fuccio Cristiano, chercheur au Laas. Il faut savoir que pour augmenter les performances des puces électroniques, il faut sans cesse développer des transistors plus petits (45nanomètres aujourd’hui). Or plus ceuxci sont petits, plus les essais pour les mettre au point sont chers. D’où l’intérêt de recourir à la conception assistée par ordinateur (CAO), pour reproduire virtuellement la centaine d’étapes de fabrication, et ainsi réaliser plusieurs essais à moindre coût. Jusque là, il existait bien des simulateurs. Mais il fallait les améliorer pour simuler la fabrication de transistors plus petits. La base Concordia, en Antarctique, lieu rêvé pour les astronomes car exempt de toute pollution. Pour cela, les chercheurs du projet Atomics ont d’abord étudié de façon fine, en laboratoire, les phénomènes physiques se produisant lors de certaines étapes. Par exemple lors de l’introduction d’atomes dits dopants (bore, arsenic…) dans le silicium : « Nous avons observé au microscope électronique en transmission les phénomènes physiques qui accompagnent alors la formation des imperfections dans le réseau cristallin du silicium », précise Fuccio Cristiano. Ces nouvelles connaissances se sont révélées précieuses pour développer leurs modèles de simulation. Financé par la Commission européenne, ce projet de 2,5 millions d’euros regroupait des chercheurs INSITU 35 En conséquence, la Communauté européenne doit se mobiliser pour la construction d’un observatoire au DômeC. Le rapport préconise également la fabrication de nouveaux instruments plus adaptés aux températures hivernales, autour de – 80 °C. Parmi les gros projets, il y a Aladdin, un interféromètre constitué de deux télescopes de 1 mètre positionnés sur un anneau de 40mètres de diamètre ; PLT, un télescope infrarouge de 2,5 mètres qui pourrait être installé sur une tour de 30mètres ; ou encore AST, un radiotélescope submillimétrique de 25 mètres. L’une des difficultés majeures à résoudre étant le transport du matériel sur le site, accessible uniquement l’été et au prix de transbordements difficiles. Enfin, Nicolas Epchtein nous rappelle qu’ « aujourd’hui, des pays comme la Chine et les États-Unis développent des stations avec des projets comparables sur le continent antarctique. Pour être concurrentielle dans la prochaine décennie, la station se doit d’être européenne, avec différents partenaires qui se partageront le coût du projet, estimé entre 50 et 100 millions d’euros. L’implication des agences polaires, des ministères de chaque pays et le soutien de l’Observatoire européen austral (ESO) sont également indispensables pour la mise en œuvre de nos préconisations ». Marion Papanian 1. Antarctic Research a European Network for Astrophysics réunit 22 partenaires (laboratoires de recherche, agences polaires et industriels) issus de 7 pays européens et d’Australie. 2. Concordia est gérée par l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor (Ipev) et par l’institut italien PNRA. 3. Unité CNRS/Université de Nice/Observatoire de la Côte d’Azur 4. Cette feuille de route est en ligne : http:Ilarena.unice.fr/IMG/pdf/100126_AR ENA_EUROPEAN_VISION.pdf CONTACT ➔ Nicolas Epchtein nicolas.epchtein@unice.fr français, anglais, et allemands, et plusieurs partenaires privés dont le producteur de composants électroniques STMicroelectronic. Selon Fuccio Cristiano, le projet a bénéficié d’ « un bon mélange d’acteurs complémentaires mais aussi d’un long travail de recherche en amont mené avec certains partenaires d’Atomics depuis pas moins de dix ans ». Kheira Bettayeb CONTACTS ➔ Fuccio Cristiano Laas, Toulouse fuccio@laas.fr ➔ Alain Claverie Cemes, Toulouse alain.claverie@cemes.fr Le journal du CNRS n°243 avril 2010 © G. Dargaud



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