CNRS Le Journal n°242 mars 2010
CNRS Le Journal n°242 mars 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°242 de mars 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,9 Mo

  • Dans ce numéro : Ce que révèlent nos tabous

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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28 ZOOM 1 MINÉRALOGIE Les joyaux de la Terre L’une des plus belles collections de minéraux au monde est exposée en plein Paris, dans le sous-sol du 2 campus de Jussieu. Outre son intérêt historique et muséographique, la collection de l’université Pierre-et-Marie-Curie est une mine d’information pour les scientifiques de multiples disciplines. Gardien de ce trésor, Jean-Claude Boulliard est constamment en quête de nouvelles pierres venues des entrailles de la Terre. Le journal du CNRS n°242 mars 2010 © Photos : O. Martinelli
© Virtual Museum of the History of Mineralogy © ND/Roger-Viollet 3 5 6 Niveau – 2, grandes portes blanches, c’est là. Entrez, entrez… Il y a, dans cette salle de 250 m 2 du sous-sol de Jussieu, des trésors naturels dont vous ne soupçonnez pas la beauté : les minéraux de la collection de l’université Pierre-et-Marie-Curie – La Sorbonne. Les 1000 spécimens exposés, représentant plus de 500 espèces minérales différentes, sont protégés sous 24 vitrines panoramiques. Une lumière douce et dorée les fait chatoyer. On s’émerveille devant cette volute blanche tortueuse et nacrée qui pourrait décorer une pâtisserie délicate, devant ces petits éventails noirs et or assis sur un lit blanc mousseux ou cette formation de stalactites dans un camaïeu de verts lumineux… Jean-Claude Boulliard, maître de conférences au sein de l’Institut de minéralogie et de physique des milieux condensés 1 et directeur de la collection, mène la visite de sa caverne d’Ali Baba avec allant : « Les minéraux sont classés selon leur cristallochimie, c’est-à-dire l’arrangement de leurs cristaux et leur formule chimique. Outre les minéraux qui sont composés d’un seul élément –comme l’or, le cuivre, le diamant–, les principales familles sont celles des halogénures, des sulfures, des carbonates, des composés organiques, des sulfates, des phosphates, et enfin des silicates. Ces familles se subdivisent elles-mêmes en sousfamilles. Et au sein de ces sous-familles, chaque spécimen est unique en son genre ! En effet, d’un site à l’autre, les conditions de pression, d’humidité, de température, le taux d’oxygène, ne sont pas les mêmes. Du coup, les minéraux sont façonnés différemment. » Considérée aujourd’hui comme l’une des plus belles au monde, la collection a connu une histoire mouvementée. En 1823, François-Sulpice Beudant, titulaire de la chaire de minéralogie de la Faculté des sciences de Paris, achète 1 146 minéraux pour 5 526,50 francs, soit la quasi-totalité des crédits de la faculté. La collection est née. En 1847, son successeur Gabriel Delafosse l’enrichit de 4 000 pièces. À la fin du XIX e siècle, dans l’attente de la construction de la nouvelle Sorbonne, la > 7 4 © Bibliothèque MINES ParisTech 8 ZOOM 29 1 La collection des minéraux de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC)-La Sorbonne compte 15000 échantillons. Seuls les 1000 plus remarquables sont exposés. 2 Jean-Claude Boulliard est le directeur de la collection de minéraux depuis 1998. Avec le photographe Orso Martinelli, il vient de publier un magnifique livre décrivant les plus belles pièces de ce trésor. 3 La collection a 187 ans ! On doit sa création à François- Sulpice Beudant, en 1823. Il était l’auteur du Traité élémentaire de minéralogie (1830-1832) dont cette planche est tirée. 4 François-Sulpice Beudant est resté 24 ans à la tête de la collection de minéraux. Quasiment aucun des échantillons qu’il avait acquis alors ne se trouve aujourd’hui dans la collection. 5 Le laboratoire de minéralogie de la Sorbonne, Paris, vers 1900. 6 La mise en scène des minéraux est inspirée de celle conçue pour le trésor de la couronne d’Iran. 7 Ceci est une stalactite de gypse extraite d’une mine marocaine. L’origine de ses courbures n’est pas encore bien comprise. 8 Cette rodochrosite compte parmi les plus beaux minéraux jamais trouvés. Elle provient de la mine de N’chwaning (Afrique du Sud). Le journal du CNRS n°242 mars 2010



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