CNRS Le Journal n°240-241 jan/fév 2010
CNRS Le Journal n°240-241 jan/fév 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°240-241 de jan/fév 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3,4 Mo

  • Dans ce numéro : Les secouristes de la nature

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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36 INSITU Programme COMPLEXITÉ DU VIVANT L’envol d’une discipline Pour aborder la complexité du vivant, le CNRS a misé sur l’interdisciplinarité avec un grand programme de recherche. Bilan d’une success story. Pari gagné pour le programme interdisciplinaire de recherche (Pir) « Complexité du vivant, de la cellule à l’homme », lancé en 2004 et achevé en 2007. En témoigne le bilan dressé le 15 juin dernier devant le conseil scientifique du CNRS : 151 publications scientifiques, 8 brevets déposés, un budget au centuple de l’investissement de départ et plus de 1000 chercheurs désormais impliqués au niveau national dans le groupement d’intérêt scientifique Réseau national des systèmes complexes (RNSC) ainsi que dans les deux instituts régionaux, l’Institut rhône-alpin des systèmes complexes (Ixxi), situé à l’École normale supérieure de Lyon, et l’Institut des systèmes complexes de Paris-Île de France (ISC-Pif). De quoi donner un véritable coup d’envoi à cette jeune discipline qu’est la « complexité du vivant ». Entendez les relations qui se tissent en permanence entre les niveaux microscopique et macroscopique du vivant, depuis la cellule jusqu’à l’écosphère. « Notre programme a permis de faire une diagonale du fou entre mathématiques et problèmes médicaux », indique Jacques Demongeot, directeur du laboratoire « Techniques de l’ingénierie médicale et de la complexité – Informatique, mathématiques et applications, Grenoble » (TIMC-Imag) 1 et en charge du Pir. « Car pour comprendre ces systèmes complexes, les réseaux de neurones par exemple, il faut acquérir de multiples données numériques, des images en 2D et 3D, afin de les reconstruire par la modélisation. » L’université Paris-VI, Évry, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Rouen… Plus de huit pôles actifs travaillaient déjà sur les outils théoriques et les applications au vivant de la complexité. D’où l’enjeu de la première année du Pir : recenser et rassembler les forces scientifiques du domaine. Pour ce faire, des appels d’offres ont été lancés afin de sélectionner des tan- BRÈVE Une journée sur le genre Le journal du CNRS n°240-241 janvier-février 2010 © N. Peyriéras, Institut A. Fessard, CNRS, Gif/Yvette dems d’équipes de recherche dans des domaines différents (mathématiques et biologie, informatique et médecine) du CNRS ou d’autres organismes. En tout, environ 220 chercheurs (pour 22 projets sélectionnés) ont bénéficié de l’appui du Pir. L’investissement de départ – 475 000 euros – a permis le démarrage d’autres projets nationaux Image obtenue lors d’une expérimentation sur l’évolution d’un embryon du poisson zébré. et européens pour une somme globale d’environ 45 millions d’euros 2. Et Jacques Demongeot de souligner que « comparé à de grosses structures comme les pôles de compétitivité, le Pir a l’énorme avantage de cibler les moyens financiers sur une thématique précise. » En quatre ans, de nombreuses avancées théoriques ont été réalisées. En particulier dans l’étude de la formation des tissus organiques et de l’embryon grâce à l’acquisition et à la modélisation de données spatiales et temporelles. Ainsi, Nadine Peyriéras, du laboratoire « Développement, évolution, plasticité du système nerveux » du CNRS, Le 8 mars prochain, à Paris, sur le campus Gérard-Mégie du CNRS, se tiendra une journée d’étude autour des recherches consacrées au genre. Elle permettra de comprendre ce que sont ces recherches, et leurs apports, mais aussi de découvrir en quoi elles intéressent de plus en plus de disciplines, certaines aussi éloignées que les neurosciences et l’histoire. > Toutes les infos (programme complet, bulletin d’inscription, etc.) en ligne : www.cnrs.fr/mission-femmes se concentre sur l’embryon d’un organisme modèle, le poisson zébré, dans le cadre des projets européens Embryomics et BioEmergences. À partir d’un embryon numérisé, les chercheurs peuvent mesurer nombre de paramètres des cellules embryonnaires (forme, mobilité, volume…) ou encore étudier les interactions moléculaires et génétiques au moment où ces cellules prolifèrent et se déplacent. Études dont découlent des bases de données d’images ouvertes à tous les scientifiques. La station de travail issue de ces projets a été récemment labellisée par le GIS Ibisa 3. Autre grand axe de développement, les réseaux de neurones et leur rôle dans l’intégration dite sensori-motrice. On désigne ainsi la capacité des neurones à traduire les informations sensorielles en un acte moteur adapté. « Nous avons cherché à substituer l’absence de sensibilité au toucher, par exemple au niveau de la plante du pied chez le diabétique, précise Jacques Demongeot. En collaboration avec des médecins, des neurophysiciens et des informaticiens, nous avons modélisé les réseaux neuronaux impliqués dans la capture d’informations de pression des tissus. Plusieurs brevets ont été déposés en vue d’applications médicales, comme la compensation, par stimulation électrique buccale, de cette perte sensorielle. » On peut encore citer la constitution de vastes bases de données géniques et chromosomiques. Exemple : à partir de dizaines de milliers de patients de toute l’Europe, Olivier Cohen, médecin généticien et informaticien au TIMC-Imag et aujourd’hui directeur de la société HCForum dédiée au suivi des pathologies familiales, a regroupé les anomalies chromosomiques des maladies orphelines. Objectif : les modéliser pour comprendre l’évolution de ces pathologies, véritables systèmes complexes où se jouent des interactions anormales entre gènes ou entre protéines. Sur le plan européen, le Pir aura également engendré d’efficaces partenariats interéquipes dans de gros projets tels que Morphex dédié à la croissance biologique des organismes. Patricia Chairopoulos 1. Laboratoire CNRS/Université Grenoble-I/Institut national polytechnique Grenoble/EPHE, Paris/ENV Lyon. 2. Environ 15 millions d’euros de l’ANR (programmes BioSys et SysCom) et 30 millions d’euros issus de l’Union européenne, dont six pour les partenaires français. 3. Le GIS « Infrastructures en biologie, santé et agronomie » a, parmi ses fonctions, de coordonner la politique nationale de labellisation et de soutien aux plateformes et infrastructures en sciences du vivant. CONTACT Programme interdisciplinaire de recherche (Pir) « Complexité du vivant, de la cellule à l’homme », Grenoble ➔ Jacques Demongeot Jacques.Demongeot@imag.fr
DIRECTION DES AFFAIRES EUROPÉENNES « Nous offrons aux laboratoires du temps et de l’argent » Le souhait d’Izo Abram, directeur des affaires européennes du CNRS, pour 2010 ? Que les laboratoires se saisissent encore davantage des outils de collaboration internationale. Conçus par l’organisme pour évoluer au rythme de la recherche, ils suivent les besoins nécessaires à la progression des partenariats engagés. Le CNRS a mis en place des outils de coopération internationale. Pouvez-vous nous en dire plus ? Izo Abram : Chaque année, 9 000 publications issues des laboratoires du CNRS, soit plus de 30%, sont cosignées avec des partenaires européens. Cette collaboration transnationale est essentielle pour l’originalité et la qualité de la recherche. Le CNRS s’est donc engagé très tôt dans la promotion d’un réseau de compétences et de ressources à l’échelle européenne en développant des outils de collaboration que nous avons voulus progressifs et incitatifs. Il existe une palette de cinq outils 1 qui vont de la simple convention d’échanges de chercheurs, pour une première prise de contact, à la création d’une unité mixte internationale, un engagement fort inscrit dans la durée analogue aux unités mixtes de recherche que nous avons avec les universités françaises. Ces outils sont assortis chaque fois d’une aide financière et structurelle importante qui fournit les moyens et le cadre nécessaires pour permettre à une collaboration spontanée de mûrir et fructifier. En 2009, nous avons eu quelque 130 projets d’échanges, 93 Pics, 34 LEA, 4 Umi et 51 GDRE avec des pays européens. Ces chiffres ne représentent qu’une petite fraction des relations spontanées que nouent nos chercheurs en Europe. Mais ces collaborations formalisées ont l’assurance de pouvoir se développer dans le temps grâce au soutien durable apporté par le CNRS. Cette notion de durabilité est essentielle à la vitalité de la recherche et à la construction d’un marché commun en Europe. Il ne faut pas oublier que l’avantage compétitif des États-Unis est précisément l’existence, pour la recherche, d’un vaste marché intérieur. Les instruments du 7 e programme cadre de la Commission européenne, visant à construire l’Espace européen de la recherche (EER), attirent de nombreux chercheurs. Comment les outils du CNRS s’inscrivent-ils dans ce marché commun de la recherche en Europe ? I.A. : Le CNRS est le premier organisme en Europe en terme de participation dans les projets communautaires qui, pour amorcer la construction de l’EER, soutiennent une collaboration pendant un temps limité : trois ou quatre ans. Or les outils du CNRS et leur caractère progressif offrent l’assurance d’une continuité dans la recherche. La recherche fondamentale représente un effort sur le long terme, surtout lorsqu’il s’agit de transformer des opportunités de partenariats en collaborations suivies. Il faut du temps, des mois, des années, pour qu’une confiance s’installe entre deux partenaires, qu’émerge ensuite un profil de compétences complémentaires qui ouvrira la porte à de nouvelles voies de recherche. Du temps pour revenir en arrière, parfois, et explorer d’autres pistes prometteuses. « Plus de 30% des publications du CNRS sont cosignées avec des partenaires européens. » Qui peut bénéficier de ces aides ? Comment ? Faut-il se prévaloir de partenaires ou de thématiques prioritaires ? I.A. : Tout chercheur ou enseignant-chercheur d’un laboratoire affilié au CNRS qui veut amorcer ou renforcer une collaboration avec un collègue à l’étranger, quelle que soit la thématique ou le pays, peut soumettre un projet qui sera évalué par l’Institut du CNRS concerné avant d’être financé. Pour les échanges de chercheurs avec certains pays ainsi que pour les Pics, des appels à propositions sont lancés chaque année. Pour les autres outils, les chercheurs doivent prendre contact avec le HORIZON 37 directeur adjoint scientifique en charge de leur thématique à l’institut scientifique de rattachement. Celui-ci évaluera le projet quant à sa qualité et sa pertinence par rapport à la stratégie scientifique de l’institut et conseillera le porteur sur la démarche à suivre. Dès que l’institut donne son feu vert, nous pouvons formaliser la collaboration avec l’institution étrangère et veiller à ses besoins, notamment dans le cadre de la protection de la propriété intellectuelle. Propos recueillis par Séverine Lemaire-Duparcq 1. Il s’agit des conventions d’échanges de chercheurs, des projets internationaux de coopérations scientifiques (Pics), des laboratoires européens/internationaux associés (LEA/LIA), des groupements de recherche européens ou internationaux (GDRE/GDRI) et des unités mixtes internationales (Umi). ➔ En savoir plus : Le CNRS et l’Europe, octobre 2008, https:Ildri-dae.cnrs-dir.fr/IMG/pdf/CNRS_EUROPEfr_web.pdf CONTACT ➔ Izo Abram Direction des affaires européennes du CNRS izo.abram@cnrs-dir.fr © N. Tiget/CNRS Photothèque



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