32 INSITU DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES Objectif : valorisation des carrières Christine d’Argouges, directrice des ressources humaines du CNRS, revient sur la politique d’amélioration des carrières engagée depuis trois ans, une des priorités phares de l’année 2010. Elle fait également le point sur quelques autres chantiers. La politique des ressources humaines du CNRS a mis l’accent sur la valorisation des carrières de l’ensemble des personnels depuis trois ans. De quelle façon ? Christine d’Argouges : Depuis mon arrivée en tant que directrice des ressources humaines (DRH) en septembre 2006, la direction du CNRS m’a donné comme priorité forte d’utiliser toutes les marges de manœuvre possibles, nées des départs massifs à la retraite et de la mise en œuvre de la Lolf 1, afin d’améliorer les carrières des personnels. Nous avons ainsi très fortement augmenté le nombre des promotions. Il y en aura cette année 50% en plus pour les chercheurs par rapport à l’an dernier : 645 en 2010 contre 431 en 2009. Les personnels ITA (Ingénieurs, techniciens et personnels administratifs) ont également bénéficié d’une forte augmentation du nombre de promotions ces trois dernières années, à laquelle s’est ajouté le fait de prononcer, dès 2009, les promotions au titre de 2009 et 2010. Cela permet aux agents de bénéficier plus rapidement des effets financiers de leur promotion. Au final, un ITA sur huit aura eu une bonne nouvelle pour sa carrière en 2009. Pouvez-vous être plus précise ? C. d’A. : L’augmentation de salaire liée à une promotion peut varier en moyenne de 500 à plus de 3500 euros par an. Elle dépend de la situation individuelle de chaque agent et ouvre surtout des perspectives de progression sur plusieurs années. Qu’entendez-vous exactement par promotion ? C. d’A. : Il s’agit des changements de corps (par exemple passer d’ingénieur d’études à ingénieur de recherche, ou de chargé de recherche à directeur de recherche) et des changements de grades (progression à l’intérieur d’un même corps). Au total, entre 2005 et 2010, le nombre de changements de corps pour les chercheurs et les ITA aura progressé de 75%. Pour les changements de grades, la ministre a fixé comme objectif dans son « plan carrière » un taux de 15% par an. Il sera atteint au CNRS en 2011 pour les ITA et en 2013 Le journal du CNRS n°240-241 janvier-février 2010 pour les chercheurs. Pour ces derniers, le but est aussi d’aligner leur progression de carrière sur celle des enseignants-chercheurs. La politique des ressources humaines a également instauré le suivi des chercheurs. Quels en sont les résultats ? C. d’A. : Afin d’aider à résoudre les difficultés professionnelles rencontrées par certains chercheurs, nous effectuons depuis 2007 des suivis postévaluation. Ces évaluations ont été rendues par les sections du Comité national sous forme d’avis de différentes sortes : « favorable », « différé » (si l’on manque d’information), « réservé » et « alerte » (en cas d’inquiétude sur l’activité du chercheur). Dans ces deux derniers cas, des acteurs des ressources humaines vont rencontrer le chercheur concerné et le directeur d’unité, éventuellement avec le directeur scientifique adjoint, un représentant de la section, etc., pour faire le point sur la situation. On s’est ainsi rendu compte que certains chercheurs avaient simplement besoin d’aide pour se repositionner sur une nouvelle thématique scientifique ou encore ne prenaient pas le temps de faire leur rapport d’activité. Ou que d’autres n’allaient pas voir le médecin alors que leur état de santé le nécessitait. En tout, 4% des chercheurs sont ainsi suivis et un quart d’entre eux retrouvent un avis favorable l’année suivante. L’intervention des RH dans les carrières, à laquelle les ITA sont habitués, est-elle bien perçue par les chercheurs ? C. d’A. : Il y a encore quelques années à peine, le rôle des ressources humaines ne leur apparaissait pas comme légitime. La gestion des chercheurs était considérée comme le domaine réservé des pairs. Pourtant, différents groupes de travail ont montré qu’il y avait une véritable demande, notamment de la part des jeunes chercheurs, non seulement sur des questions de gestion scientifique mais aussi sur les autres aspects de leur vie professionnelle. Cette démarche d’aide renforce leur sentiment d’appartenance au CNRS et relève somme toute de l’accompagnement normal que doit assurer un employeur. Les primes sont aussi un outil pour valoriser les carrières. Avec leur salaire du mois de décembre, près de 420 chercheurs du CNRS ont reçu la Prime d’excellence scientifique (PES). Qui sont-ils ? C. d’A. : Pour 2009, les bénéficiaires de cette PES, renouvelable pendant quatre ans, appartiennent à deux catégories. La première com- ©C. Lebedinsky/INRIA |