CNRS Le Journal n°240-241 jan/fév 2010
CNRS Le Journal n°240-241 jan/fév 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°240-241 de jan/fév 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3,4 Mo

  • Dans ce numéro : Les secouristes de la nature

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 ©C. Delhaye/CNRS Photothèque L’ENQUÊTE Les secouristes En 2002, les gouvernements de la planète s’engageaient à mettre un terme à l'appauvrissement de la biodiversité d’ici à 2010. Nous y sommes, et l’objectif est loin d’être atteint. Il est temps d’agir de manière radicale. Une chose est sûre : les chercheurs du CNRS sont déjà au travail, un peu partout sur le globe, en Amazonie, en Afrique, sur les océans… ou même en pleine ville ! Et dans les labos, toutes les approches allant de la biologie moléculaire à l’économie sont à l’étude pour mieux connaître les espèces et les sauver. Alors que débute l’Année internationale de la biodiversité décrétée par l’Onu, Le journal du CNRS donne un coup de projecteur sur ces missions sauvetages de la nature. Le journal du CNRS n°240-241 janvier-février 2010 Pour leur inventaire des espèces, les chercheurs du programme Amazonie, comme ici Jérôme Chave, vont directement récolter les feuilles dans certains arbres. de la nature
Menaces sur le vivant Notre maison brûle. » La formule est restée fameuse. Presque huit ans après le discours prononcé par Jacques Chirac au sommet de la Terre de Johannesbourg, l’incendie ne semble pas prêt de s’éteindre : actuellement, sur la « liste rouge » de l’Union internationale pour la conservation de la nature, 36% des espèces animales et végétales sont menacées 1 à plus ou moins long terme. Le taux d’extinction actuel des espèces est 100 à 1000 fois plus rapide que le taux naturel. On évoque donc une sixième crise d’extinction, qui ne serait pas, à la différence des cinq premières, causée par un évènement naturel comme un volcanisme important ou l’impact de météorites. Le responsable ? L’humain. « Il y a une concurrence pour l’espace », explique l’écologue Robert Barbault, du laboratoire « Conservation des espèces, suivi et restauration des populations » 2. « Comme le castor ou l’éléphant, l’homme transforme l’environnement… mais de façon décuplée en raison de ses techniques. Il scie la branche sur laquelle il est assis. » La destruction humaine de la biodiversité, commencée dès le Paléolithique, s’est accélérée au cours de la Révolution industrielle, puis dans la seconde moitié du XX e siècle, avec l’explosion démographique, la surexploitation des ressources, la construction de villes et d’autoroutes, l’accumulation de déchets, la pollution, l’introduction d’espèces invasives. Ou encore la déforestation, qui vise à exploiter le bois ou à utiliser les terres pour l’agriculture. Au niveau mondial, « il n’y a pas de tendance au ralentissement de la déforestation », constate Jérôme Chave, Buissons d’astragale de Marseille (sur la gauche de la photo), une plante protégée au niveau national. © Conservation International Polynesia- Polynésie- Micronesia Micronésie Polynésie- Micronésie Province Floristique floristique de Californie Méso-Amérique Mesoamerica Région de Tumbes- Chocó-Magdalena Bois de pins et de chênes de Madrean Andes tropicales Bassin Méditerranéen méditerranéen Cerrado Les 34 « points chauds » de la biodiversité Février 2005 directeur de recherche CNRS au laboratoire « Évolution et diversité biologique » 3. Le changement climatique pourrait aussi nuire à la biodiversité, notamment en aggravant les sécheresses en forêt amazonienne. Un drame : cet écrin abrite 11 000 espèces d’arbres – contre 200 dans toute l’Europe… (lire p.22). L’état des lieux est inquiétant : on compte aujourd’hui trente-quatre « points chauds » du globe, zones caractérisées à la fois par leur grand nombre d’espèces et par une menace accrue sur leur biodiversité. Parmi eux, figure le bassin méditerranéen. Sa mosaïque de paysages, de Forêts côtières d'Afrique occidentale Caucase Montagne d'Afrique orientale Montagnes Central d’Asie centrale Asia Madagascar & Iles îles de l’Océan l’océan Indien indien L’ENQUÊTE 19 MENACES SUR LE VIVANT > 19 AMAZONIE : LES CHERCHEURS EN PREMIÈRE LIGNE > 22 RÉINVENTER L’AGRICULTURE > 28 LA VIE CACHÉE DES VILLES > 29 « ESTIMER LA VALEUR DE LA NATURE » > 30 petites Antilles Caraïbes Un « point chaud » ou hot spot est une zone où les espèces sont à la fois très nombreuses et particulièrement menacées. Montagnes de la Chine occidentale Sundaland Désert irano- Himalaya anatolien Indo- Ghats Ghâts Birmanie Occidentales occidentaux Corne et Sri Lanka d'Afrique d’Afrique Biome Succulent Forêt Karoo Forêts atlantique Forêts côtières d'Afrique orientale Nouvelle New australes tropicale Maputaland- Zealand Zélande du Chili d'Amérique du Sud Région floristique Pondoland-Albany du Cap Wilderness Areas HOTSPOTS ©L. Affre Japon Philippines Sud-Ouest de l’Australie Nouvelle Zélande Wallacea Mélanésie orientale Nouvelle Calédonie reliefs et de climats favorise l’originalité et la variété des espèces… dont les habitats sont fragmentés par une forte pression démographique et urbaine sur les côtes. Conséquence : « Rien que sur le littoral marseillais, plus d’une dizaine d’espèces de plantes sont menacées », comptabilise Thierry Tatoni, directeur de l’Institut méditerranéen d’écologie et de paléoécologie (Imep) 4. Si la disparition des espèces est si inquiétante pour l’humain, c’est parce qu’elles forment un réseau, irrigué par leurs interactions de prédation, de parasitisme, de symbiose. En somme, de la biodiversité dépend la vitalité du tissu vivant. Exemple : quand les abeilles toussent, la pollinisation s’enraie, les fleurs s’enrhument. La biodiversité est nécessaire à l’équilibre des chaînes alimentaires, à l’épuration de l’eau et de l’air, à la régulation du climat. L’espèce humaine, elle, y trouve de quoi s’alimenter, se chauffer, s’habiller… et même se soigner : de 40 à 70% de nos médicaments en sont issus, alors que l’exploration des océans à des fins thérapeutiques débute à peine. > Le journal du CNRS n°240-241 janvier-février 2010



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