CNRS Le Journal n°239 décembre 2009
CNRS Le Journal n°239 décembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°239 de décembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,7 Mo

  • Dans ce numéro : Climat, les enjeux de Copenhague

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 4 - 5  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
4 5
© M. Gantier/GAMMA/Eyedea Presse 4 ÉCLATS DISPARITION DE CLAUDE LÉVI-STRAUSS L’ethnologue et anthropologue Claude Lévi-Strauss est décédé dans la nuit du 31 octobre au 1 er novembre à l’âge de 100 ans. Figure emblématique de ces deux disciplines, Médaille d’or du CNRS en 1967, il avait créé à Paris le Laboratoire d’anthropologie sociale, commun au CNRS, au Collège de France et à l’EHESS. Auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages dont les célèbres Tristes tropiques, Claude Lévi- Strauss était considéré comme le père de l’anthropologie moderne. Il avait fondé ses thèses à partir de missions ethnographiques menées en Amazonie dans les années 1930. Il y a tout juste un an, Le journal du CNRS lui rendait hommage 1. L’anthropologue Frédéric Keck disait alors : « Son œuvre a fécondé les plus grands travaux en sciences humaines : ceux de Foucault, Deleuze, Bourdieu. Elle a eu un rayonnement international éclatant, dont on a du mal à trouver l’équivalent dans la pensée française actuelle. » 1. www2.cnrs.fr/presse/journal/4105.htm ➔ LE SUCCÈS SCIENTIFIQUE Lancement de la mission Smos Le 2 novembre, le satellite européen Smos a été mis en orbite. Il est chargé de cartographier à la fois la salinité de la surface des océans et l’humidité des sols de l’ensemble de la planète. Menée par l’Agence spatiale européenne, en collaboration avec le Cnes et le Centre espagnol pour le développement technologique et industriel (CDTI), la mission a été imaginée par les chercheurs du Centre d’études spatiales de la biosphère (Cesbio) 1 qui Le journal du CNRS n°239 décembre 2009 ont inventé l’instrument de Smos, un interféromètre qui relie 69 petites antennes sur trois bras télescopiques déployés en forme d’Y. Elles mesurent des microondes, émises par la Terre, dont les caractéristiques dépendent de l’humidité du sol et de la salinité des océans. > Plus d’infos : www2.cnrs.fr/presse/communique/1706.htm ➔ L’ÉVÈNEMENT Premières mises en œuvre du contrat d’ojectifs 2009-2013 : du changement dans l’organisation du CNRS Ces dernières semaines, des évènements importants relatifs à l’organisation du CNRS se sont enchaînés. C’est tout d’abord le nouveau décret organique 1 de l’organisme qui a été publié au Journal officiel le 1 er novembre pour rendre opérationnel le contrat d’objectifs 2009-2013 du CNRS signé avec l’État le 19 octobre dernier. Il entérine la réorganisation de l’organisme en dix Instituts. Autre changement important prévu par le décret : le président du centre, nommé après la fin du mandat de la gouvernance actuelle en janvier 2010, assurera la direction générale de l’établissement. Le futur président sera alors assisté d'un ou plusieurs directeurs généraux délégués. À la suite de la signature du décret, les Instituts ont été créés, avec deux nouveaux venus : l’Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes (INSIS) et l’Institut des sciences informatiques et de leurs interactions (INS2I). Dans la foulée, les directeurs des anciens départements scientifiques du CNRS ainsi que les deux chargés de mission pour la création des Instituts INSMI et INS2I ont été nommés directeurs par intérim 2 des nouveaux Instituts, les directeurs actuels des deux Instituts nationaux, l’INSU et l’IN2P3, poursuivant leur mission. 1. www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do ? cidTexte=JORFTEXT000000884328&fastPos=1&fastReqId= 754203837&categorieLien=cid&oldAction=rechTexte 2. Institut de chimie (INC) : Gilberte Chambaud Institut écologie et environnement (INEE) : Françoise Gaill Institut de physique (INP) : Bertrand Girard Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) : Michel Spiro Institut des sciences biologiques (INSB) : Patrick Netter Institut des sciences humaines et sociales (INSHS) : Bruno Laurioux Institut des sciences informatiques et de leurs interactions (INS2I) : Michel Habib Institut des sciences de l'ingénierie et des systèmes (INSIS) : Pierre Guillon Institut des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI) : Guy Métivier Institut national des sciences de l'Univers (INSU) : Dominique Le Quéau 1. Laboratoire CNRS/Université Paul-Sabatier/Cnes/IRD. Le satellite Smos va analyser la salinité des océans et l’humidité des sols à l’aide de 69 petites antennes. © ESA Un prix pour la vulgarisation Jean-Luc Robert, ingénieur de recherche CNRS au laboratoire Astroparticule et cosmologie 1, a reçu le prix « Goût de la science » du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour son livre Oh, l’Univers ! publié chez Dunod. Coécrit avec Jacques Paul, chercheur du CEA, l’ouvrage invite le grand public à un voyage de la Terre aux confins du cosmos. Initié cette année, ce prix récompense des scientifiques qui partagent leur savoir avec le public. 1. Unité CNRS/CEA/Université Paris-VII/OBSPM.
©C.Lebedinsky/CNRS Photothèque Serge Haroche Enseignant-chercheur au Laboratoire Kastler Brossel (CNRS/ENS/Université Paris-VI) Professeur titulaire de la chaire de physique quantique au Collège de France. Médaille d’or du CNRS 2009 Le CNRS plus nécessaire que jamais Lorsque j’y suis entré en 1967, le CNRS était un organisme en pleine croissance, se développant sous la bienveillante influence des maîtres qu’étaient Alfred Kastler, Louis Néel, Jean Brossel, Pierre Jacquinot et Jacques Friedel. Prolongeant l’œuvre des pères fondateurs – Jean Perrin et Frédéric Joliot –, ils avaient pour idéal le développement d’une recherche libre et indépendante, motivée par la pure curiosité scientifique. Ils pensaient que pour cela, il fallait à la France un centre de recherche indépendant et centralisé, qui devait recruter et employer ses propres chercheurs. Jusqu’au milieu du siècle dernier, l’université n’avait en effet pas su porter, dans des domaines essentiels comme la physique quantique, le pays au niveau auquel il pouvait aspirer. Les chaires universitaires étaient peu nombreuses et les nominations souvent influencées par un système mandarinal. En créant de nombreux postes à temps plein de chercheurs et en fondant les laboratoires associés (les futures « unités mixtes ») , le CNRS a permis d’instaurer dans les universités des conditions propices à la recherche et de garantir le niveau de celle-ci par son système d’évaluation. Dans les années 1970, l’université s’est ouverte à un flot massif d’étudiants, ce qui a rendu très lourdes les tâches d’enseignement et d’administration des professeurs. Ceux qui ont poursuivi au prix d’efforts héroïques une activité scientifique de haut niveau – et ils furent nombreux – étaient surchargés de travail. Grâce au CNRS, la France a pu alors conserver une recherche compétitive sur le plan international : les unités mixtes, avec leurs chercheurs édito edito ÉDITO pouvant se consacrer aux laboratoires, ont réussi à maintenir une recherche universitaire dynamique. La création de l’Institut Universitaire de France (IUF) au début des années 1990 a d’autre part permis de décharger certains professeurs d’une part importante de leur enseignement. Au cours de ma carrière, j’ai été témoin de l’évolution du CNRS et j’ai vu ma relation avec lui se transformer, sans que son importance pour mon travail ne diminue. J’y suis entré comme attaché de recherche à 23 ans, au début de mon travail de thèse. La confiance de l’institution m’a rendu libre, dès le début, de me consacrer sans soucis et préoccupation matérielle au travail qui me passionnait. Si j’ai troqué, à 30 ans, mon poste de chercheur à temps plein pour un poste de professeur d’université, j’ai continué de profiter des liens étroits de mon laboratoire avec le CNRS, en accueillant des jeunes scientifiques exceptionnels. La continuité du soutien humain et matériel apporté par l’organisme à mon équipe au cours de toutes ces années nous a permis de développer un programme de recherche qui a conduit aux résultats que la médaille d’or vient de récompenser. Et maintenant, à l’heure où les universités françaises accèdent à l’autonomie dans un monde globalisé où la concurrence pour les meilleurs cerveaux s’étend à l’Europe et au-delà, quel doit être le rôle du CNRS ? Je pense qu’il est plus nécessaire que jamais. Il doit, par le maintien des laboratoires mixtes, contribuer à l’excellence de la recherche dans le tissu universitaire du pays. Il doit aussi assurer un flux régulier de postes pour des jeunes chercheurs d’avenir. Des formules souples de coopération entre les universités et le CNRS pour la création de postes d’enseignants-chercheurs bien rémunérés et pouvant consacrer, au moins au début, l’essentiel de leur temps à la recherche sont actuellement mises en place. Elles vont certainement dans le bon sens. Il faut également améliorer le sort des chercheurs confirmés dont beaucoup stagnent dans leur carrière à un niveau indigne de leur valeur. La création de passerelles entre le CNRS et les universités peut constituer une solution, tout comme une adaptation de l’IUF. Dans tous les cas, une collaboration harmonieuse entre le CNRS et les universités est impérative pour donner ses meilleures chances à la recherche, richesse essentielle de notre pays. Le journal du CNRS n°239 décembre 2009 5



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :