20 Sources : International Energy Agency, Key World Energy Statistics 2008, www.eia.org ; Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), http:Ilunfccc.int > L’ENQUÊTE ÉMISSIONS DE DIOXYDE DE CARBONE (CO 2) ET RATIFICATIONS DU PROTOCOLE DE KYOTO, 2009 seule voix, pour l’Europe, ne sera pas chose facile ». Et le Japon, désormais gouverné par le parti démocrate ? Il s’est placé en pointe en proposant de réduire ses émissions de CO 2 de 25% d’ici 2020 par rapport à leur niveau de 1990, soit un quadruplement de ses objectifs. Mais le patronat et l’administration désapprouvent en chœur cette initiative du nouveau Premier ministre, Yukio Hatoyama. Au demeurant, dit Jean-Marie Bouissou, du Centre d’études et de recherches internationales (Céri) 5, « les promesses d’Hatoyama sont conditionnelles. Elles ne sont valables que si les gros émetteurs s’engagent eux aussi à des efforts significatifs. Hatoyama sera donc méfiant et réaliste à Copenhague. Il entend se donner le beau rôle, avec l’idée de promouvoir la technologie japonaise, très avancée sur la question des économies d’énergie. Mais il se gardera de faire des promesses qui déspar rapport à 2005 d’ici à 2020, et d’environ 83% d’ici à 2050. De fait, les républicains sont majoritairement contre, tout comme le Big Oil (le lobby pétrolier), et les démocrates restent divisés sur la façon de procéder. « On voit mal le Sénat voter ce texte avant décembre, commente Pierre Mélandri, professeur des universités à Sciences Po. Pour l’heure, le nouveau président est avant tout soucieux de mener à bien sa réforme sur la santé, sachant que s’il parvient à instaurer une couverture médicale quasi-universelle aux États- Unis, son nom restera dans l’histoire. Du coup, Obama risque de se retrouver un peu en porte-à-faux à Copenhague. Il lui sera difficile d’exiger des contraintes chiffrées de la Chine et de l’Inde sans pouvoir se prévaloir de la détermination de son Congrès à accepter d’importantes réductions des émissions de gaz à effet de serre. » L’Union européenne, elle, va certainement maintenir son engagement en faveur d’objectifs quantitatifs ambitieux : 20 à 30% de réduction de ses émissions de CO 2 en 2020, 60 à 80% en 2050. « La première préoccupation de l’Europe à Copenhague, dit Olivier Costa, du laboratoire Science politique, relations internationales, territoire (Spirit) 4, sera de continuer à incarner le « mieux-disant environnemental » qui a fait d’elle la bonne élève du processus. » Les Vingt-Sept, dont les économies dépendent à 80% des énergies fossiles, n’entendent cependant pas être « les seuls à faire des efforts en période de vaches maigres et des tiraillements existent entre certains États membres au sujet, notamment, de la question du financement de l’adaptation des pays en développement. Parler d’une Le journal du CNRS n°239 décembre 2009 En novembre, le président américain Barack Obama et le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama ont affiché leur volonté de travailler ensemble en vue de Copenhague. © I. Kato/POOL/AFP PHOTO avantageraient l’Archipel par rapport à d’autres partenaires, nettement moins vertueux sur le plan climatique ». LES PAYS ÉMERGENTS S’ORGANISENT À Copenhague, la voix des pays émergents, comme la Chine ou l’Inde, et des pays en développement devrait aussi se faire entendre. « L’importance des pays en développement est désormais tout à fait frappante dans les négociations sur le climat, observe Amy Dahan-Dal Medico. Elle s’exprime notamment par leur nombre (130), leur solidarité et leur activisme. Les responsables des |