CNRS Le Journal n°238 novembre 2009
CNRS Le Journal n°238 novembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°238 de novembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : Cancer, la recherche durcit le combat

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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© N. Tiget/CNRS Photothèque 4 ÉCLATS ➔ L’ÉVÈNEMENT Signature du nouveau contrat d’objectifs du CNRS Le 19 octobre 2009 restera sans aucun doute comme une date importante dans l’histoire du CNRS. En effet, 70 ans jour pour jour après la création de l’organisme, son nouveau contrat d’objectifs avec l’État a été signé par Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Catherine Bréchignac, présidente du CNRS, et Arnold Migus, directeur général de l’organisme. Ce contrat est la concrétisation, pour la période 2009-2013, du plan stratégique « Horizon 2020 » du CNRS : il fixe les priorités scientifiques de l’organisme et réorganise celui-ci, avec notamment la création de dix instituts. Cette signature a eu lieu à l’Assemblée nationale, en présence de son président, Bernard Accoyer, et en préambule du grand colloque « La recherche, une passion, des métiers : construire l’avenir » qui ouvrait les festivités liées aux 70 ans du CNRS. Lors de cet évènement organisé par le Comité pour l’histoire du CNRS, plus de 300 personnes ont assisté à des conférences passionnantes sur l’histoire de notre organisme ainsi qu’à des débats sur les métiers de la recherche, la dimension internationale de l’organisme ou encore sur le dialogue entre la science et la société. De nombreuses autres manifestations se sont déroulées dans des délégations et laboratoires du CNRS sur tout le territoire français. Elles vont se poursuivre jusqu’à début 2010. ➔ LE SUCCÈS SCIENTIFIQUE La salle de banquet qui imitait la Terre Il s’agit sans doute de la plus importante découverte archéologique effectuée à Rome ces dernières décennies : une équipe d’archéologues dirigée par Françoise Villedieu 1, du Centre Camille- Jullian 2, vient de découvrir les vestiges d’une étonnante salle de banquet attribuée à l’empereur Néron. Il semble que cette pièce circulaire tournait en permanence en imitant le mouvement de la Terre ! Élément de la Domus Aurea ou Maison dorée, palais impérial bâti au 1 er siècle après J.-C. sur le Mont Palatin, cette rotonde ne serait autre que la cenatio rotunda évoquée par Suétone, l’historien romain. Juchée en Le journal du CNRS n°238 novembre 2009 > À propos du contrat d’objectif : Lire Le Journal du CNRS n°236, Un nouveau contrat pour le CNRS, p. 32. En ligne : www.cnrs.fr/fr/organisme/com.htm > À propos des 70 ans : Lire Le Journal du CNRS n°237, Il y a 70 ans naissait le CNRS, p. 32. En ligne : www.cnrs.fr/70ans Arnold Migus, Valérie Pécresse, Bernard Accoyer et Catherine Bréchignac, quelques instants après la signature du contrat d’objectifs du CNRS avec l’État. hauteur, elle offrait une vue imprenable sur la ville. Les fouilles ont déjà mis au jour un court tronçon du mur de la vaste rotonde qui devait mesurer plus de 16 mètres de diamètre. Elle reposait sur un large pilier central. Enfin, trois cavités hémisphériques de 23 centimètres de diamètre, qui devaient servir de logement à des sphères en bronze ou en basalte, semblent évoquer des sortes de roulements à billes. Les fouilles, qui se poursuivront pendant plusieurs mois, devraient permettre de mieux comprendre le mécanisme de rotation. « Ce n’est comparable à rien d’autre de ce que nous connaissons de De nouveaux délégués en région Il y a du changement dans quatre délégations régionales du CNRS. Ainsi, Bertrand Minault, jusqu’alors secrétaire général de l’Institut national d’études démographiques (Ined) est depuis le 1 er octobre le délégué régional de la circonscription Alsace. Trois autres nouveaux délégués prendront leur fonction le 1 er janvier 2010. Actuellement directrice de cabinet du directeur général du CNRS, Pascale Bukhari pilotera la délégation Alpes. Son prédecesseur à ce poste, Younis Hermès sera à la tête de la circonscription Provence & Corse. Enfin, Claudine Schmidt-Lainé, directrice scientifique au Cemagref, sera la nouvelle déléguée en Rhône-Auvergne. PARISCIENCE, LE PALMARÈS Le 10 octobre, après cinq jours de projections, le palmarès du 5 e festival international du film scientifique, Pariscience, dont le CNRS est partenaire, a été dévoilé. Parmi les sept récompenses attribuées, le prix Pierre-Gilles-de- Gennes, remis par le CNRS au film qui valorise le mieux la recherche et la diffusion des connaissances, a été décerné au documentaire Fractales, à la recherche de la dimension cachée de Michel Schwarz et Bill Jersey. Le documentaire Tours du monde, tours du ciel de Robert Pansard-Besson, réalisé en coproduction avec l’Insu du CNRS, s’est vu quant à lui salué par le « coup de cœur » du grand jury présidé par Jean-Pierre Luminet. > www.science-television.com/pariscience/accueil.php © F. Villedieu Pilier central de 4 mètres de diamètre et 10 mètres de haut sur lequel reposait la salle de banquet. l’architecture romaine antique », a souligné l’archéologue. > www2.cnrs.fr/presse/communique/1686.htm 1. À la demande de la Soprintendenza archeologica, organisme italien qui a financé les fouilles. 2. Unité CNRS/Université de Provence.
©C.Lebedinsky/CNRS Photothèque Urszula Hibner Déléguée scientifique au CNRS pour la recherche sur le cancer Contre le cancer, les espoirs de la recherche édito edito ÉDITO La première mention du cancer date… de 1 600 avant J.C. : un papyrus égyptien décrit un traitement par cautérisation de tumeurs du sein, tout en indiquant que la maladie est incurable. Hippocrate, le premier à utiliser le mot cancer, l’attribuait à l’accumulation de la bile noire, une des trois humeurs censées irriguer le corps. Il faut attendre le XIX e siècle et la théorie cellulaire énoncée par deux scientifiques allemands, Müller et Virchow, pour comprendre que les tumeurs sont composées de cellules. Aujourd’hui on sait que le cancer provient d’une cellule qui s’affranchit des contrôles de sa prolifération et de sa survie. De plus, les cellules cancéreuses recrutent et détournent la fonction de nombreuses cellules saines voisines. Une tumeur doit ainsi être considérée comme un organe complexe et non un amas déstructuré de cellules cancéreuses. Ce constat doit permettre la conception de nouvelles thérapies, qui cibleraient le microenvironnement tumoral. La plupart des cancers sont sporadiques. Toutefois, c’est une maladie génétique, car chaque cellule cancéreuse a subi de nombreuses modifications génétiques et épigénétiques de son ADN. Les études moléculaires ont permis d’identifier les oncogènes, promoteurs de tumeurs, et les gènes suppresseurs de tumeurs, qui les freinent. Les « voies de signalisation », qui concourent au recueil et à l’analyse des nombreux stimuli qu’une cellule reçoit, sont également déréglées dans les cancers. Elles constituent autant de cibles thérapeutiques potentielles, qui sont activement étudiées. D’autre part, une cellule cancéreuse est fragile : irradiée ou traitée par des drogues, elle meurt plus facilement que la plupart des cellules saines. C’est la base de la radio- et chimiothérapie du cancer. Toutefois, elle est génétiquement instable, ce qui explique l’apparition de résistances aux traitements et des récidives. Tout comme pour les maladies infectieuses, la solution viendra sans doute de l’utilisation de combinaisons de traitements judicieusement choisis. La compréhension des perturbations de la physiologie de la cellule cancéreuse, de l’organisme malade et de ses interactions avec l’environnement, s’appuie sur tous les domaines des sciences du vivant. Ainsi les chercheurs contribuent à la meilleure connaissance du cancer en étudiant la biochimie de l’ARN, les cellules souches, le développement embryonnaire, la réplication de l’ADN et des chromosomes, avec leurs extrémités (les télomères), le trafic intracellulaire, le métabolisme ou la réponse immune… C’est pour cela qu’on estime à plus de 50 le nombre d’unités de l’Institut des sciences biologiques (INSB) du CNRS concernées par le cancer. Auxquelles il faut ajouter les nombreux chercheurs de l’Institut de chimie (INC), de l’Institut des sciences et technologies de l’information et de l’ingénierie (INST2I) et de l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS) qui travaillent aussi sur cette maladie. Le premier plan Cancer (2003-2008) et les recommandations énoncées pour le second (2009-2013) se sont appuyés sur l’Institut national du cancer (Inca) et les sept cancéropôles régionaux pour améliorer le financement et la coordination des projets menés par le CNRS, l’Inserm, les universités et les hôpitaux. L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, créée en avril 2009, a été conçue pour mieux définir et mieux coordonner les actions des opérateurs de la recherche publique, en particulier via les Instituts thématiques multi-organismes (Itmo), dont l’Itmo Cancer. Il est important de maintenir et de renforcer cet élan : l’actuelle explosion de connaissances laisse imaginer toute une série de victoires dans la guerre menée contre le cancer. Ne nous méprenons pas : le cancer ne sera jamais totalement éradiqué. Le corps humain est une machine merveilleuse ; le cancer est sans doute un prix à payer pour l’impressionnante efficacité de son fonctionnement. Mais il est certain que dans l’avenir, une tumeur sera traitée avec une efficacité améliorée, et un confort accru pour le patient. Et ce sera grâce à une meilleure compréhension de la logique du vivant. Le journal du CNRS n°238 novembre 2009 5



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