CNRS Le Journal n°238 novembre 2009
CNRS Le Journal n°238 novembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°238 de novembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : Cancer, la recherche durcit le combat

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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10 ©L. Calçada/ESO VIEDESLABOS Actualités ASTRONOMIE Scintillement de découvertes Tous les mois, les astronomes du CNRS accumulent les résultats. Ces derniers temps, la moisson s’est même montrée excellente. La preuve avec trois découvertes récentes. Par Vahé Ter Minassian Bételgeuse a une enveloppe en forme de trèfle. Les astronomes en ont déduit des informations sur ses mouvements internes. UNE ÉTOILE BIEN ENVELOPÉE Située à 600 années-lumière de la Terre, Bételgeuse est l’une des étoiles les plus grosses et les plus brillantes que l’on connaisse avec une taille et une luminosité de respectivement 1000 et 100000 fois celle de notre Soleil. Mais ce mastodonte est un astre moribond, une supergéante rouge vouée d’ici quelques milliers d’années à exploser sous forme de supernova. En attendant Le journal du CNRS n°238 novembre 2009 sa fin, il rejette dans l’espace d’énormes quantités de matière, formant autour de lui un immense nuage de gaz moléculaire. Pour la première fois, une équipe internationale menée par Pierre Kervella, astronome au Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique 1 présente dans la revue Astronomy & Astrophysics 2 une image de cette enveloppe. Réalisée grâce à l’instrument NACO installé sur l’un des télescopes du Very Large Telescope (VLT) au Chili, celle-ci montre que l’épanchement de Bételgeuse dans l’espace n’est pas uniforme. Il se fait depuis la surface de l’objet céleste par l’intermédiaire de trois panaches, donnant forme à un trèfle à trois feuilles. Cette asymétrie est sûrement due à la présence au sein de l’étoile d’immenses rouleaux de convection mettant en Les axes de rotation de ces deux étoiles seraient dirigés dans le plan de leur orbite commune. CoRoT-7b est la première exoplanète découverte ayant une densité proche de celle de la Terre. mouvement le gaz qu’elle renferme. Coup de chance : dans la même revue, une autre équipe travaillant au VLT annonce justement qu’elle a observé l’un de ces rouleaux ! 1. Unité CNRS/Universités Paris-VI et -VII/Observatoire de Paris. 2. Article sous presse. ➔ Pierre Kervella Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique, Meudon pierre.kervella@obspm.fr © OHP/CNRS ©L. Calçada/ESO
MYSTÈRE RÉSOLU Une équipe travaillant sur l’instrument Sophie de l’observatoire de Haute-Provence 1 vient de publier dans la revue Nature 2 la résolution du mystère de DI Herculis, un système de deux étoiles à l’orbite commune. Depuis vingt ans, les astronomes n’arrivaient pas à comprendre le mouvement de précession, c’est-à-dire l’évolution au cours du temps de cette orbite, allant même jusqu’à remettre en cause des théories en vigueur comme celles d’Einstein. L’explication se cache dans les axes de rotation des deux astres sur eux-mêmes. Cas unique dans l’histoire de l’astronomie, ils seraient dirigés non pas perpendiculairement mais dans le plan de leur orbite commune. 1. Unité CNRS. 2. Nature, vol. 461,pp. 373-376. ➔ Michel Boer Observatoire de Haute-Provence michel.boer@oamp.fr UNE SUPER TERRE C’est confirmé : CoRoT-7b est bien la première exoplanète d’une densité voisine de celle de la Terre. Une équipe internationale travaillant sur le spectromètre Harps de l’Observatoire européen austral (ESO) et impliquant des équipes de l’Institut national des sciences de l’Univers (Insu) dont l’observatoire de Haute-Provence 1 et le Laboratoire d’astrophysique de Marseille 2 a étudié cet astre découvert en février par le satellite CoRoT du Centre national des études spatiales (Cnes) 3. Résultat : CoRoT-7b serait bien un astre recouvert de lave ou de vapeur d’eau, où règnerait une température de 2 000 °C. Avec une masse de cinq fois celle de la Terre pour une taille 80% supérieure, cet objet céleste est à ajouter aux rares exoplanètes rocheuses connues à l’heure actuelle. 1. Unité CNRS. 2. Unité CNRS/Université Aix-Marseille-I. 3. Lire Le Journal du CNRS n°230, p.4. ➔ François Bouchy Institut d’astrophysique de Paris, francois.bouchy@oamp.fr ➔ Claire Moutou Laboratoire d’astrophysique de Marseille claire.moutou@oamp.fr MÉDECINE Un modèle qui fait reculer la résistance Selon des chercheurs, il suffirait de traiter différemment certaines zones géographiques pour lutter contre la résistance aux médicaments développée par des agents pathogènes. C’est un phénomène qui pourrait devenir inquiétant : face à l’utilisation à grande échelle de médicaments, certains agents pathogènes – parasites, bactéries ou virus – deviennent résistants à ceux-ci. De nombreuses études ont déjà été menées pour trouver une parade, mais elles concernent toutes des mélanges de molécules thérapeutiques ou leur alternance dans le temps. Aujourd’hui, des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (Cefe) de Montpellier 1 proposent une autre piste : traiter seulement certaines zones géographiques. Jusqu’ici, l’organisation spatiale n’avait jamais été prise en compte. Or, selon le modèle développé par l’équipe montpelliéraine, il suffit de traiter seulement une partie de la population – humains, animaux ou plantes – pour empêcher l’évolution du phénomène de résistance. Si ces résultats soulèvent des problèmes éthiques rédhibitoires quand il s’agit de traiter des humains, l’idée pourrait s’appliquer avec moins d’états d’âme à un champ de blé. Ces conclusions découlent d’un effet bien connu des biologistes de l’évolution : l’apparition d’une résistance à un médicament a un coût. Prenons l’exemple d’une bactérie résistante à un antibiotique. Dans un environnement dépourvu de la molécule thérapeutique, les microbes non résistants sont plus compétitifs que ceux capables de survivre à l’antibiotique. On dit alors de ces derniers qu’ils sont contre-sélectionnés. Le modèle développé par Florence Débarre, doctorante au Cefe, et ses collègues, Sylvain Gandon et Thomas Lenormand, confirme que dans un milieu non traité, les bactéries résistantes disparaissent naturellement. Quand la surface de la zone soignée est inférieure à une valeur seuil, la résistance ne peut plus se propager. Le modèle permet ainsi de connaître cette taille critique en rentrant simplement des paramètres tel que le taux de diffusion du pathogène dans l’espace et celui de guérison de la maladie. En outre, il fonctionne avec n’importe quel agent pathogène, parasite, bactérie ou virus, et quelque soit le type de transmission d’une maladie : directe comme la grippe, ou indirecte comme À force d’utiliser massivement les mêmes remèdes, bactéries, virus et autres parasites développent des résistances. VIEDESLABOS 11 le paludisme qui nécessite un hôte intermédiaire (le moustique) pour infecter un individu. Pour remédier aux obstacles éthiques liés au fait de laisser une partie de la population sans soins, Florence Débarre s’attelle à concevoir un nouveau modèle incluant deux traitements : une partie de l’environnement serait traitée avec une molécule, et le reste par une autre. Mais cette fois, les chercheurs devront prendre en compte le phénomène complexe de multi-résistance. À suivre. Caroline Dangléant 1. Centre CNRS/Universités Montpellier-I, -II, -III/Ensa Montpellier/Cirad/Éc. pratique des hautes études. CONTACT ➔ Florence Débarre Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive, Montpellier florence.debarre@cefe.cnrs.fr LE CHIFFRE 3C’est la taille en microns des miroirs développés par les équipes du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes du CNRS et du Laboratoire de biologie moléculaire des eucaryotes (CNRS/Université Toulouse- III). Ces micromiroirs en forme de V, qui rappellent ceux de nos salles de bain, sont à la base d’une nouvelle méthode de visualisation des cellules vivantes en 3D qui permet l’observation de processus biologiques, comme les mouvements de l’ADN dans le noyau. Le journal du CNRS n°238 novembre 2009 © Milosluz/Fotolia.com



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