CNRS Le Journal n°236 septembre 2009
CNRS Le Journal n°236 septembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°236 de septembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3,0 Mo

  • Dans ce numéro : Qui sont vraiment les jeunes ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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4 ©C. Frey/Fotolia.com ÉCLATS ➔ L’ÉVÈNEMENT Une énergie très collective FLORILÈGE DE PRIX Le 30 juillet 2009, le CNRS, le CEA et l’Institut français du pétrole (IFP) ont créé l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre). Elle a pour but de « mieux coordonner et de renforcer l’efficacité des recherches sur l’énergie menées par les divers organismes nationaux ». Ainsi, elle devra favoriser les partenariats entre ses membres, sachant qu’en plus des trois fondateurs, de nombreux organismes sont impliqués en tant que membres associés (CPU, Ifremer, Andra, BRGM, CSTB, Ineris, IRSN, ➔19% C’est le pourcentage de projets lauréats du 11 e Concours national d’aide à la création de technologies innovantes issus du CNRS. Cette année, 171 projets ont été sélectionnés sur plus d’un millier de candidatures. Pas moins de la moitié mettent en œuvre des résultats de la recherche publique, dont une trentaine du CNRS. Les projets concernent six domaines : l’informatique, la chimie et les matériaux, la mécanique, la santé et les biotechnologies, le génie des procédés et enfin l’électronique et les télécommunications. Les lauréats bénéficieront d’une aide pouvant atteindre 450 000 euros pour financer leurs projets. > Le palmarès sur www.enseignementsup-recherche.gouv.fr Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 Inrets, Onera, Inra). Mais elle aura aussi pour missions de « proposer, dans le cadre de la politique nationale de l’énergie définie par l’État, une politique de recherche et de développement commune », allant de la recherche fondamentale à des résultats de recherche appliquée, ou encore d’identifier les différents verrous – scientifiques, économiques ou sociétaux – qui bloquent le développement industriel de telle ou telle filière énergétique. > www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/CP_ANCRE_Vf_cle6fbb1b.pdf ➔ LE SUCCÈS SCIENTIFIQUE Des neurones migrateurs pour soigner Parkinson Pour la première fois, des chercheurs sont parvenus à restaurer les cellules nerveuses détruites par la maladie de Parkinson en greffant à des souris modèles de nouveaux neurones. La maladie de Parkinson se caractérise par une dégénérescence de certains neurones de la substance noire, une zone du cerveau située dans la région dite du mésencéphale. Ces neurones, qui sécrètent la dopamine, relient la substance noire à une autre zone, le striatum, et forment ainsi ce que les spécialistes appellent POUR LE CNRS la voie nigrostriée. Chez les patients parkinsoniens, cette voie est lésée. Jusqu’à maintenant, l’une des approches thérapeutiques – plus ou moins efficace – consistait à greffer des neurones embryonnaires directement dans le striatum afin d’y rétablir les niveaux de dopamine. On pensait en effet que, chez les adultes, les neurones ne repoussaient pas. En théorie, des cellules greffées dans la substance noire ne parviendraient donc pas à se projeter jusqu’au striatum. Les chercheurs de l’Institut Cette année, la Société européenne de physique a décerné son prestigieux prix de la division « Physique des hautes énergies et des particules » à la collaboration Gargamelle. Cette expérience menée au début des années 1970, qui a impliqué le Laboratoire de l’accélérateur linéaire (CNRS-IN2P3/Université Paris-XI) et le Laboratoire Leprince-Ringuet (CNRS-IN2P3/École polytechnique), a permis la découverte de nouvelles interactions entre les neutrinos, appelées « interactions par courants neutres ». Par ailleurs, quatorze chercheurs du CNRS ont reçu les grands prix 2009 de l’Académie des sciences. Citons parmi eux Jean-Claude Laprie, du Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (Laas), fondateur de l’école française de la sûreté de fonctionnement des systèmes informatiques, qui s’est vu décerner le grand prix de la Fondation d’entreprise EADS en informatique. Ou encore Laurent Meijer, de la Station biologique de Roscoff (CNRS/Université Paris-VI), lauréat du grand prix Émile-Jungfleisch pour ses travaux sur les protéines kinases. Au total, 35 chercheurs CNRS figurent parmi les lauréats des 76 prix 2009 de l’Académie. > www.academie-sciences.fr de physiologie et biologie cellulaire 1, à Poitiers, viennent de prouver le contraire. Afsaneh Gaillard et ses collègues ont montré que des neurones embryonnaires du mésencéphale greffés dans la substance noire de souris atteintes de la maladie se développent correctement en neurones sécrétant de la dopamine et rejoignent le striatum. Cette reconstruction de la voie nigrostriée s’accompagne alors d’une récupération fonctionnelle. Ces résultats offrent donc de nouvelles possibilités thérapeutiques. 1. Institut CNRS/Université de Poitiers.
DR Olivier Galland Directeur de recherche CNRS au Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique (Gémas) Regards croisés sur la jeunesse L’adolescence » entendue comme concept pour désigner une période de la vie n’a pas toujours eu cours. La notion a été « inventée » par les psychologues au début du XX e siècle pour décrire et analyser la « crise » qui suit les transformations psychologiques et physiologiques liées à la maturation sexuelle. Ce point de vue a longtemps dominé dans les sciences humaines où les spécialistes reconnus de l’adolescence étaient des médecins, des psychologues ou des psychiatres. Cette perspective permettait d’ailleurs de situer assez précisément le début de l’adolescence, surtout pour les filles grâce aux premières règles. Les statistiques rassemblées à ce sujet ont d’ailleurs montré que l’adolescence physiologique était devenue plus précoce, passant de 13–14 ans à 12–13 ans en un siècle. Les recherches, complétées par des enquêtes épidémiologiques, ont également porté sur les troubles de l’adolescence. Sur ce point, les travaux de psychiatres de l’adolescence ou d’épidémiologistes ont apporté des connaissances précieuses. Marie Choquet, de l’Inserm, par exemple, a dressé récemment une cartographie précise des addictions, des conduites déviantes ou à risque des adolescents, en montrant notamment leur caractère très sexué : en résumant à gros traits, les filles sont dépressives et les garçons sont violents. En parallèle à ces recherches de nature psychologique ou épidémiologique, une autre approche, anthropologique et sociologique, édito edito ÉDITO a commencé à se développer depuis quelques années en envisageant l’adolescence comme un nouvel âge de la vie en formation. La raison de ce nouvel intérêt des sciences sociales est liée à des transformations de la nature même de l’adolescence. En effet, celle-ci tend sociologiquement à se distinguer de plus en plus nettement des deux âges qui l’encadrent : l’enfance et la jeunesse plus avancée. Les adolescents modernes ne sont plus des enfants, au sens où ils disposent aujourd’hui d’une grande autonomie par rapport à leurs parents dans la gestion de leurs déplacements et de leurs relations amicales. Mais ils ne sont pas non plus des jeunes adultes car ils ne disposent d’aucun des attributs de l’indépendance : ni logement personnel ni, sauf exception, revenus propres. C’est cette combinaison inédite de l’autonomie et de la dépendance qui définit l’adolescence moderne et justifie un nouveau regard des sciences sociales sur elle. De nombreux travaux anthropologiques récents portent donc sur cette nouvelle « autonomie relationnelle » des adolescents qui a bien sûr été amplifiée par l’extraordinaire développement des nouvelles technologies de la communication. Mais l’adolescence ne forme pas toute la jeunesse : la période qui va de la fin de l’enfance à l’entrée dans la vie adulte se décompose aujourd’hui en plusieurs phases très distinctes. Car si l’autonomie culturelle est de plus en plus précoce, l’indépendance économique et la stabilisation familiale sont de plus en plus tardives et progressives. Ainsi, à l’adolescence peut succéder une forme de « postadolescence » qui combine autonomie et semi-dépendance à l’égard des parents (les étudiants vivant dans un logement séparé des parents tout en étant toujours à leur charge) et de jeunesse plus avancée qui rassemble tous les attributs de l’indépendance économique tout en repoussant le moment d’entrer dans les rôles familiaux (les jeunes, de plus en plus nombreux, qui vivent seuls pendant quelques années avant de fonder une famille). De nombreux travaux portent donc sur ces transformations du début du cycle de vie et sur la redéfinition du processus de socialisation qui les accompagne. Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 5



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