CNRS Le Journal n°236 septembre 2009
CNRS Le Journal n°236 septembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°236 de septembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3,0 Mo

  • Dans ce numéro : Qui sont vraiment les jeunes ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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34 INSITU « La notion d’UMR est indépendante du mode de gestion financière. » Arnold Migus > la gestion financière des laboratoires à ses partenaires, principalement les universités. A.M. : Alors que 80% de nos activités se font avec les universités grâce aux UMR, l’État a décidé que ces dernières devaient être au centre du système de recherche, à l’instar de ce qui se passe dans les grands pays industriels. En donnant plus de responsabilités aux universités, il fallait simplifier le système de gestion des UMR. De là, a été mis en place le concept de délégation globale de gestion financière (DGGF), qui stipule que l’établissement (l’université, l’organisme de recherche…) qui héberge les activités de recherche a pour mission de gérer financièrement les UMR. Ce concept s’accompagne de principes de simplification des pratiques de gestion concernant les procédures d’achats, les marchés publics ou encore le remboursement des frais de mission. Lorsque toutes les compétences et les outils sont réunis pour appliquer ce cahier des charges, un laboratoire peut passer sous un mandat global de gestion financière par une des parties et une seule. Quand la partie est une université, cela signifie que le CNRS devient agence de moyens pour le laboratoire. Il confiera à l’université les crédits à lui distribuer. Elle gérera l’ensemble des ressources du laboratoire, excepté le personnel qui restera CNRS. Actuellement ce concept est testé, dans des laboratoires volontaires, par l’université Paris-VI. À terme, si cela fonctionne, beaucoup d’UMR sont susceptibles de passer sous un mode de gestion universitaire de leurs ressources financières. Ces UMR n’appartiendront donc plus au CNRS ? A.M. : Si ! La notion d’UMR est indépendante du mode de gestion financière. C’est le pilotage scientifique, parce qu’il est partagé par le CNRS et ses partenaires, qui définit une UMR. Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 Comment se fera le choix ? A.M. : Le choix s’effectuera sur la base d’accords entre le CNRS et l’université, sous réserve que l’établissement gestionnaire volontaire soit capable d’assumer cette fonction.C.B. : Il ne faut pas oublier également que le nombre de tutelles pour une UMR sera limité, en principe, à deux, un organisme et une université, en accord avec les recommandations de la Commission d’Aubert. Cela va encore simplifier la gestion. Les autres partenaires, minoritaires, deviendront « associés » et ne seront plus « tutelles ». Ces derniers mois ont été marqués par la première alliance entre organismes de recherche sur les sciences du vivant et la santé. En quoi consiste cette alliance ? A.M. : Quand l’État demande aux organismes d’assurer le pilotage et la coordination de la recherche, se pose inévitablement la question du recouvrement des champs disciplinaires et de la complémentarité entre les organismes. Ces derniers ont pu, au fil du temps, faire évoluer leurs missions : certains, appliqués, comme l’Inserm, sont allés explorer le fondamental, tandis que le CNRS a intensifié ses actions vers l’appliqué. C’est pourquoi il peut y avoir des recouvrements dans certains grands domaines. Nous en avons identifié trois qui nécessitent des alliances entre organismes. La première alliance est celle des sciences du vivant et de la santé avec, principalement, l’Inserm, le CNRS et le CEA, la seconde est celle de l’énergie dont les membres fondateurs sont le CEA, le CNRS et l’IFP, et la troisième portera sur l’informatique et sur les technologies de l’information avec comme partenaires principaux le CNRS, l’Inria, le CEA, l’Institut Telecom…C.B. : Le maître mot en la matière est réseau. Les alliances vont connecter les organismes nationaux entre eux. Prenez l’exemple de l’alliance entre les sciences de la vie et la santé concernant la pandémie de grippe A/H1N1. Très rapidement, les équipes travaillant sur ce sujet ont pu être identifiées et mises en contact. Des fonds ont été débloqués pour financer les travaux de recherche sur ce nouveau virus. L’alliance a permis d’être plus réactif et plus efficace, là où la force d’un seul organisme, Insermou CNRS, n’était pas suffisante. Ces derniers temps, des progrès sensibles ont été remarqués dans les domaines de la modernisation de l’administration et de la valorisation. Le CNRS est-il en train de changer en profondeur ? C.B. : C’est évident. Notre organisme est à l’origine de nombreuses innovations en matière de modernisation et de simplification administrative : délégation de signature aux directeurs d’unités, carte Affaires, carte Achats, régime d’exemp-
tion pour les marchés publics. Il faut d’ailleurs rendre hommage au secrétaire général, Alain Resplandy-Bernard, et à ses équipes pour le travail colossal qui est mené pour moderniser les procédures. Le CNRS est aujourd’hui un organisme qui fonctionne bien. Dans le domaine de la valorisation, la direction de la politique industrielle (DPI) qui s’y consacre est efficace et défend les intérêts des chercheurs au mieux. Elle les encourage à travailler en étroite collaboration avec le monde économique. Notre image auprès des industriels s’améliore. C’est d’autant plus important en temps de crise : il faut nous investir auprès de nos entreprises et les soutenir pour préparer l’avenir, malgré les difficultés qu’elles rencontrent actuellement. Le CNRS se distingue également par les grands accords qu’il passe à l’international. C’est une priorité pour vous ? C.B. : Tout à fait. Il est primordial de valoriser la recherche française. Pour cela, nous disposons de quatre outils : les programmes internationaux de coopération scientifique (Pics), les groupements de recherche internationaux (GDRI), les laboratoires internationaux associés (LIA) et les unités mixtes internationales (UMI). Nos accords internationaux sont en pleine expansion. Notre principal partenaire reste évidemment les États- Unis, mais nous nous investissons beaucoup en Asie, notamment avec le Japon, la Chine, l’Inde, le Vietnam et, de plus en plus, Singapour. L’Amérique latine, avec le Brésil, le Chili ou l’Argentine, et l’Afrique ne sont évidemment pas oubliées. Nous sommes également en train de consolider nos relations avec les pays du pourtour méditerranéen, comme souhaité par le président de la République. Notre démarche à l’international est véritablement originale et fait d’ailleurs quelques envieux : nous avons une méthode efficace pour démarrer des opérations que nous menons dans le cadre de nos programmes internationaux. Très vite, nous savons passer aux GDRI, aux LIA (des laboratoires « virtuels » qui rapprochent des laboratoires étrangers et français), puis, pour certaines de ces actions de coopération, nous passons ensuite aux UMI, qui inscrivent ces relations dans la durée. Ce dispositif constitue notre force et s’avère très apprécié par nos partenaires étrangers. Catherine Bréchignac, vous avez été élue présidente de l’International Council for Science (ICSU). Vous avez aussi été nommée récemment INSITU présidente du Haut Conseil des biotechnologies. Quel lien faites-vous entre le CNRS et ces autres missions ? C.B. : L’ICSU est une organisation non gouvernementale qui regroupe notamment cent seize membres représentant cent trente-six pays et une trentaine d’unions scientifiques internationales. Il a pour objectifs de mettre en réseau et en synergie toute la communauté scientifique sur des sujets qui intéressent la planète, d’encourager et de promouvoir l’activité scientifique et technologique internationale pour le bénéfice et le bien-être de l’humanité, de stimuler, préparer, coordonner ou mettre en œuvre des programmes internationaux, scientifiques et interdisciplinaires, de promouvoir l’accès du grand public à la science. C’est une sorte de superalliance, un liant au plan mondial entre les politiques et les acteurs de la recherche. Par exemple, l’ICSU a porté, avec l’Organisation météorologique mondiale, la IV e Année polaire internationale avec une implication très forte du CNRS. Nous nous focalisons maintenant sur l’Arctique en lançant une réflexion sur les bases de données. L’Institut de l’information scientifique et technique (Inist) du CNRS va y jouer un rôle important, car il s’agit pour nous d’un « Notre organisme est à l’origine de nombreuses innovations en matière de modernisation et de simplification administrative. » Catherine Bréchignac © Photos : C. Lebedinsky/CNRS Photothèque support technologique fort. Concernant le Haut Conseil des biotechnologies, j’en suis la présidente en tant que citoyenne. Notre rôle est d’éclairer les politiques sur les décisions à prendre en matière de biotechnologies. Nous sommes par exemple amenés à définir ce qu’est le « sans- OGM » ou à évaluer les risques et bénéfices socio-économiques des biotechnologies. Pour moi, c’est un travail important qui trouve facilement son écho au CNRS, car les relations entre science et société sont aussi très fortes dans notre organisme. Propos recueillis par Fabrice Impériali 1. http:Ilwww.cnrs.fr/fr/une/docs/Contrat-CNRS-Etat- 20090625CA.pdf 2. Institut national des sciences de l’Univers (Insu), Institut de chimie (INC), Institut « Écologie et environnement » (INEE), Institut de physique (INP), Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3), Institut des sciences biologiques (INSB), Institut des sciences humaines et sociales (INSHS), Institut des sciences mathématiques et de leurs interactions (INSMI), Institut des sciences informatiques et de leurs interactions (INS2I), Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes (Insis). Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 35



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