34 INSITU « La notion d’UMR est indépendante du mode de gestion financière. » Arnold Migus > la gestion financière des laboratoires à ses partenaires, principalement les universités. A.M. : Alors que 80% de nos activités se font avec les universités grâce aux UMR, l’État a décidé que ces dernières devaient être au centre du système de recherche, à l’instar de ce qui se passe dans les grands pays industriels. En donnant plus de responsabilités aux universités, il fallait simplifier le système de gestion des UMR. De là, a été mis en place le concept de délégation globale de gestion financière (DGGF), qui stipule que l’établissement (l’université, l’organisme de recherche…) qui héberge les activités de recherche a pour mission de gérer financièrement les UMR. Ce concept s’accompagne de principes de simplification des pratiques de gestion concernant les procédures d’achats, les marchés publics ou encore le remboursement des frais de mission. Lorsque toutes les compétences et les outils sont réunis pour appliquer ce cahier des charges, un laboratoire peut passer sous un mandat global de gestion financière par une des parties et une seule. Quand la partie est une université, cela signifie que le CNRS devient agence de moyens pour le laboratoire. Il confiera à l’université les crédits à lui distribuer. Elle gérera l’ensemble des ressources du laboratoire, excepté le personnel qui restera CNRS. Actuellement ce concept est testé, dans des laboratoires volontaires, par l’université Paris-VI. À terme, si cela fonctionne, beaucoup d’UMR sont susceptibles de passer sous un mode de gestion universitaire de leurs ressources financières. Ces UMR n’appartiendront donc plus au CNRS ? A.M. : Si ! La notion d’UMR est indépendante du mode de gestion financière. C’est le pilotage scientifique, parce qu’il est partagé par le CNRS et ses partenaires, qui définit une UMR. Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 Comment se fera le choix ? A.M. : Le choix s’effectuera sur la base d’accords entre le CNRS et l’université, sous réserve que l’établissement gestionnaire volontaire soit capable d’assumer cette fonction.C.B. : Il ne faut pas oublier également que le nombre de tutelles pour une UMR sera limité, en principe, à deux, un organisme et une université, en accord avec les recommandations de la Commission d’Aubert. Cela va encore simplifier la gestion. Les autres partenaires, minoritaires, deviendront « associés » et ne seront plus « tutelles ». Ces derniers mois ont été marqués par la première alliance entre organismes de recherche sur les sciences du vivant et la santé. En quoi consiste cette alliance ? A.M. : Quand l’État demande aux organismes d’assurer le pilotage et la coordination de la recherche, se pose inévitablement la question du recouvrement des champs disciplinaires et de la complémentarité entre les organismes. Ces derniers ont pu, au fil du temps, faire évoluer leurs missions : certains, appliqués, comme l’Inserm, sont allés explorer le fondamental, tandis que le CNRS a intensifié ses actions vers l’appliqué. C’est pourquoi il peut y avoir des recouvrements dans certains grands domaines. Nous en avons identifié trois qui nécessitent des alliances entre organismes. La première alliance est celle des sciences du vivant et de la santé avec, principalement, l’Inserm, le CNRS et le CEA, la seconde est celle de l’énergie dont les membres fondateurs sont le CEA, le CNRS et l’IFP, et la troisième portera sur l’informatique et sur les technologies de l’information avec comme partenaires principaux le CNRS, l’Inria, le CEA, l’Institut Telecom…C.B. : Le maître mot en la matière est réseau. Les alliances vont connecter les organismes nationaux entre eux. Prenez l’exemple de l’alliance entre les sciences de la vie et la santé concernant la pandémie de grippe A/H1N1. Très rapidement, les équipes travaillant sur ce sujet ont pu être identifiées et mises en contact. Des fonds ont été débloqués pour financer les travaux de recherche sur ce nouveau virus. L’alliance a permis d’être plus réactif et plus efficace, là où la force d’un seul organisme, Insermou CNRS, n’était pas suffisante. Ces derniers temps, des progrès sensibles ont été remarqués dans les domaines de la modernisation de l’administration et de la valorisation. Le CNRS est-il en train de changer en profondeur ? C.B. : C’est évident. Notre organisme est à l’origine de nombreuses innovations en matière de modernisation et de simplification administrative : délégation de signature aux directeurs d’unités, carte Affaires, carte Achats, régime d’exemp- |