CNRS Le Journal n°236 septembre 2009
CNRS Le Journal n°236 septembre 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°236 de septembre 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3,0 Mo

  • Dans ce numéro : Qui sont vraiment les jeunes ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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32 INSITU RÉFORME Un nouveau contrat pour le CNRS Le contrat d’objectifs 2009-2013 du CNRS 1 avec l’État a été approuvé fin juin par le conseil d’administration du CNRS. Priorités scientifiques, nouveaux Instituts, unités mixtes… Catherine Bréchignac, présidente du CNRS, et Arnold Migus, directeur général, nous livrent leur analyse des points clés de ce contrat qui concrétise le plan stratégique « Horizon 2020 » du CNRS. Le 25 juin dernier, le conseil d’administration du CNRS, réuni au Cern, a approuvé le contrat d’objectifs 2009-2013 de l’organisme avec l’État. Quelles en sont les grandes lignes ? Catherine Bréchignac : Le contrat d’objectifs signé avec l’État est la mise en œuvre, pour les années 2009 à 2013, du plan stratégique « Horizon 2020 » du CNRS. Il s’agit d’une déclinaison en actions concrètes des priorités scientifiques décrites dans ce plan. Je rappelle ses trois priorités. La première – et c’est notre mission principale – est de faire avancer le front de la connaissance, grâce à une recherche à la fois libre et programmée ; la seconde est de relever les grands défis planétaires et de répondre aux enjeux de société ; la troisième est de faire émerger les nouvelles technologies de pointe. Avec ce contrat, nous pouvons nous engager avec détermination sur l’avenir de notre maison et sur la place qu’elle occupera dans le paysage national de la recherche. Le CNRS, seul organisme de recherche pluridisciplinaire en France, se trouve conforté dans son rôle structurant de pilotage et de coordination nationale de la recherche en conformité avec les priorités de l’État. Mais il était nécessaire de l’adapter. Arnold Migus : Ce contrat d’objectifs s’inscrit en effet dans un contexte national lui aussi en évolution. C’est pourquoi nous avons réformé l’organisation du CNRS en tenant compte des changements survenus au niveau national avec la création de l’Agence nationale de la recherche (ANR), de l’Aeres, et la mise en œuvre de la loi pour l’autonomie des universités, dite « loi LRU ». C’est le second aspect de ce contrat dont un des points forts est une nouvelle organisation en dix Instituts 2, avec la création de l’Institut des sciences informatiques et de leurs interactions (voir supplément fourni avec ce numéro). Justement, au cours des derniers mois, des critiques se sont fait entendre sur le contexte de la réforme venant de directeurs d’unités, des Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 syndicats et même du conseil scientifique du CNRS. Dans un climat parfois tendu, comment êtes-vous parvenu à cet accord ? C.B. : Il est nécessaire à ce niveau de distinguer le volet « stratégie scientifique » du volet « organisation ». Concernant le premier, un travail de concertation avec nos chercheurs et l’ensemble de nos personnels a débuté en même temps que la réflexion sur le plan stratégique en 2007. Ils ont fait remonter, dans toutes les instances du CNRS, leurs propositions sur les tendances scientifiques, la conjoncture et la prospective. C’est à partir d’un travail de synthèse que nous avons fait émerger douze priorités (voir supplément) pour notre « Le CNRS se trouve conforté dans son rôle structurant de pilotage et de coordination nationale de la recherche en conformité avec les priorités de l’État. » programmation scientifique. Ce sont les grands enjeux de notre recherche d’aujourd’hui et de demain. Ils ont bien évidemment été discutés avec le ministère et dans toutes les instances de notre maison. A.M. : Parallèlement, nous avons entrepris il y a un an, avec nos directions scientifiques et fonctionnelles, un important travail de réflexion sur la réforme de l’organisation du CNRS. Le premier texte sur l’organisation a été discuté au conseil d’administration (CA) du 27 novembre 2008, et un premier document global a été Catherine Bréchignac donné aux instances à la mi-décembre. À partir de là, les conseils scientifiques des départements se sont réunis et ont discuté longuement entre janvier et avril. Le conseil scientifique du CNRS s’est saisi trois fois de différents sujets, dont celui de l’opportunité de créer ou non un dixième Institut. Le texte a été débattu avec les représentants des personnels en comité technique paritaire (CTP) et dans le cadre des séances du conseil d’administration. Il a été aussi très discuté, en dehors des instances, par les directeurs d’unités et les personnels. Bref, il y a eu énor-
mément de discussions, de concertations, d’évolutions et de fortes inflexions, en particulier en ce qui concerne l’organisation. Au final, j’en suis certain, le contrat satisfait les deux parties : l’État, parce que l’organisation du CNRS évolue pour prendre en compte ses priorités, et la communauté scientifique du CNRS, parce que ses valeurs demeurent. tent le pilier de l’organisation de la recherche. Grâce à elles, 80% de nos activités de recherche continueront à se faire avec les universités. Passons au concret. Que va-t-il se passer dans les prochaines semaines ? C.B. : Pour mettre en œuvre la réforme, il faut que le décret organique du CNRS soit modifié. À partir de là, nous pourrons créer les dix Instituts qui ont été approuvés par le conseil d’administration du 25 juin et mettre en place leur mode de fonctionnement. Les directeurs des Instituts seront par la suite sélectionnés par un comité indépendant qui conseillera la présidence dans son choix. Pourquoi fallait-il transformer les départements scientifiques en Instituts disciplinaires ? C.B. : Les Instituts sont nos outils pour l’avenir. Ils seront aptes à prendre en charge de nouvelles missions. Ils afficheront une double composante : l’une de gestion des laboratoires – ce que faisaient les départements – et l’autre d’agence de moyens sur des opérations soit thématiques soit pluridisciplinaires mais parfaitement ciblées. Les Instituts auront une plus grande autonomie et plus de flexibilité dans leur nouvelle fonction stratégique de coordination nationale. A.M. : Il faut comprendre qu’à partir du moment où les universités deviennent autonomes – et c’est un point important de la réforme –, la coordination et la cohérence nationale de la recherche sont désormais assurées par les organismes. Les universités auront leur politique propre, elles pourront entrer en compétition, elles vont pouvoir s’associer, mais elles défendront leurs intérêts comme elles l’entendent. Il appartiendra donc aux organismes d’avoir une vision nationale en matière de recherche, de faire de la prospective, et de mettre en place © Photos : C. Lebedinsky/CNRS Photothèque INSITU « Un laboratoire pourra dépendre d’un, de deux, voire de trois Instituts, s’il souhaite développer des projets interdisciplinaires. » Arnold Migus C’est-à-dire ? C.B. : La première valeur qui est fondamentale, c’est la liberté de nos chercheurs. Ceux-ci ont pour mission première de repousser les frontières de la connaissance. La seconde valeur a trait à l’esprit partenarial, à travers les UMR, qui resmission nationale que l’État pourra confier aux organismes, et donc aux Instituts du CNRS. Un autre point fort de la réforme est le renforcement de l’interdisciplinarité. Comment sera-t-il assuré ? A.M. : À trois niveaux. D’abord au niveau des commissions interdisciplinaires (CID) pour le recrutement de chercheurs sur des profils interdisciplinaires : elles auront pour nouvelle mission de suivre aussi leur carrière. Puis, au niveau des laboratoires, avec la création des soutiens croisés interdisciplinaires (SCI), un laboratoire pourra dépendre d’un, de deux, voire de trois Instituts, s’il souhaite développer des projets interdisciplinaires. Le laboratoire aura un Institut référent ; les autres Instituts pouvant lui affecter des moyens (crédits, personnels…). Déjà, cette année, 11% des moyens des Instituts seront consacrés à des unités dont ils ne sont pas référents. L’année prochaine, le quota à atteindre sera de 15%. Enfin, les trois pôles transversaux placés au niveau de la direction générale constituent le troisième niveau de l’interdisciplinarité. Leurs rôles ? Piloter les outils de l’interdisciplinarité et faire travailler ensemble les Instituts sur les priorités scientifiques transversales décrites dans le contrat d’objectifs.C.B. : L’interdisciplinarité n’est pas un but en soi, c’est un outil. Et nous devons la renforcer pour répondre aux grands enjeux scientifiques d’aujourd’hui. Dans les faits, plus de 20% des laboratoires sont déjà pluridisciplinaires. L’interdisciplinarité a toujours existé au CNRS – elle est d’ailleurs, avec la création du Programme interdisciplinaire de recherche (PIR) « Environnement » en 1978 à l’origine de la création de l’Institut « Écologie et environnement » (INEE) – et, grâce à ces nouveaux dispositifs, elle sera plus visible et plus efficace. Le contrat d’objectifs met aussi en avant une mission d’agence de moyens, plutôt dévolue à l’ANR. Pouvez-vous nous expliquer comment ce concept va s’appliquer à notre organisme ? C.B. : En tant qu’opérateur, le CNRS joue un rôle scientifique et technologique. Il définit la stratégie scientifique selon différents angles : les recherches qui lui sont propres, celles qu’il réalise en partenariat, avec les universités par exemple, celles qui utilisent les grands instruments, celles qui se font à l’international… En tant qu’agence de moyens, il met en œuvre des programmes sur le long terme, mais peut laisser une programmation concertée. C’est ce type de > Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 33



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