32 INSITU RÉFORME Un nouveau contrat pour le CNRS Le contrat d’objectifs 2009-2013 du CNRS 1 avec l’État a été approuvé fin juin par le conseil d’administration du CNRS. Priorités scientifiques, nouveaux Instituts, unités mixtes… Catherine Bréchignac, présidente du CNRS, et Arnold Migus, directeur général, nous livrent leur analyse des points clés de ce contrat qui concrétise le plan stratégique « Horizon 2020 » du CNRS. Le 25 juin dernier, le conseil d’administration du CNRS, réuni au Cern, a approuvé le contrat d’objectifs 2009-2013 de l’organisme avec l’État. Quelles en sont les grandes lignes ? Catherine Bréchignac : Le contrat d’objectifs signé avec l’État est la mise en œuvre, pour les années 2009 à 2013, du plan stratégique « Horizon 2020 » du CNRS. Il s’agit d’une déclinaison en actions concrètes des priorités scientifiques décrites dans ce plan. Je rappelle ses trois priorités. La première – et c’est notre mission principale – est de faire avancer le front de la connaissance, grâce à une recherche à la fois libre et programmée ; la seconde est de relever les grands défis planétaires et de répondre aux enjeux de société ; la troisième est de faire émerger les nouvelles technologies de pointe. Avec ce contrat, nous pouvons nous engager avec détermination sur l’avenir de notre maison et sur la place qu’elle occupera dans le paysage national de la recherche. Le CNRS, seul organisme de recherche pluridisciplinaire en France, se trouve conforté dans son rôle structurant de pilotage et de coordination nationale de la recherche en conformité avec les priorités de l’État. Mais il était nécessaire de l’adapter. Arnold Migus : Ce contrat d’objectifs s’inscrit en effet dans un contexte national lui aussi en évolution. C’est pourquoi nous avons réformé l’organisation du CNRS en tenant compte des changements survenus au niveau national avec la création de l’Agence nationale de la recherche (ANR), de l’Aeres, et la mise en œuvre de la loi pour l’autonomie des universités, dite « loi LRU ». C’est le second aspect de ce contrat dont un des points forts est une nouvelle organisation en dix Instituts 2, avec la création de l’Institut des sciences informatiques et de leurs interactions (voir supplément fourni avec ce numéro). Justement, au cours des derniers mois, des critiques se sont fait entendre sur le contexte de la réforme venant de directeurs d’unités, des Le journal du CNRS n°236 septembre 2009 syndicats et même du conseil scientifique du CNRS. Dans un climat parfois tendu, comment êtes-vous parvenu à cet accord ? C.B. : Il est nécessaire à ce niveau de distinguer le volet « stratégie scientifique » du volet « organisation ». Concernant le premier, un travail de concertation avec nos chercheurs et l’ensemble de nos personnels a débuté en même temps que la réflexion sur le plan stratégique en 2007. Ils ont fait remonter, dans toutes les instances du CNRS, leurs propositions sur les tendances scientifiques, la conjoncture et la prospective. C’est à partir d’un travail de synthèse que nous avons fait émerger douze priorités (voir supplément) pour notre « Le CNRS se trouve conforté dans son rôle structurant de pilotage et de coordination nationale de la recherche en conformité avec les priorités de l’État. » programmation scientifique. Ce sont les grands enjeux de notre recherche d’aujourd’hui et de demain. Ils ont bien évidemment été discutés avec le ministère et dans toutes les instances de notre maison. A.M. : Parallèlement, nous avons entrepris il y a un an, avec nos directions scientifiques et fonctionnelles, un important travail de réflexion sur la réforme de l’organisation du CNRS. Le premier texte sur l’organisation a été discuté au conseil d’administration (CA) du 27 novembre 2008, et un premier document global a été Catherine Bréchignac donné aux instances à la mi-décembre. À partir de là, les conseils scientifiques des départements se sont réunis et ont discuté longuement entre janvier et avril. Le conseil scientifique du CNRS s’est saisi trois fois de différents sujets, dont celui de l’opportunité de créer ou non un dixième Institut. Le texte a été débattu avec les représentants des personnels en comité technique paritaire (CTP) et dans le cadre des séances du conseil d’administration. Il a été aussi très discuté, en dehors des instances, par les directeurs d’unités et les personnels. Bref, il y a eu énor- |