30 ©C. Lebedinsky/CNRS Photothèque/INSU © CNRS Photothèque/Fonds Historique ; A.Cheziere/CNRS Photothèque 8 8 À gauche : un laboratoire de chimie dans les locaux de Meudon, à la fin des années 1930. À droite : le même type de laboratoire, plus de soixante-dix ans plus tard… 9 Dans la France occupée du début des années 1940, cette chambre sans écho fut réalisée par le CRSIM, centre de recherches scientifiques industrielles et maritimes de Marseille, grâce à 400 couvertures cédées par les services de santé de la ville. 10 Restes d’australopithèque découverts en Afrique en 1968 par les chercheurs du Centre de recherches anthropologiques du musée de l’Homme. 11 Haroun Tazieff, le célèbre volcanologue, ancien directeur de recherche au CNRS, prélevant un échantillon de lave dans une coulée de l’Etna. 12 Radiotélescope du site du laboratoire d’astronomie de Bordeaux, qui a été rénové et transformé. Ses données sont à présent mises à disposition du public via une interface web. 12 ZOOM > physico-chimique, avec le chimiste André Job et le physiologiste André Mayer. « Cette volonté de rassembler différentes disciplines marque clairement le début du projet de Perrin », insiste Denis Guthleben. Bien vite, le savant songe à ce que la même démarche pourrait donner à l’échelle du pays… « Il sait qu’elle permettrait une meilleure répartition des moyens et d’en finir avec le financement au coup par coup », ajoute l’historien. En quelques années, Perrin mobilise les « troupes ». Sa « pétition pour la recherche française », qui porte la signature de plus de quatrevingts savants, dont huit Prix Nobel 2, lui permet en avril 1933 de convaincre le ministre de l’Éducation nationale d’établir un Conseil supérieur de la recherche scientifique. Cette instance, sorte de « Parlement de la science » qui représente toutes les disciplines « qui ont joué un rôle […] dans l’évolution de l’Humanité » 3, est la première brique du futur CNRS. La deuxième, créée en 1935, sera la CNRS, Caisse nationale de la recherche scientifique, organisme purement financier chargé d’harmoniser les actions des différentes institutions préexistantes de soutien à la recherche. « L’année suivante, Jean Perrin, devenu sous-secrétaire d’État à la Recherche, crée un Service central de la recherche scientifique qui a le pouvoir de fonder des laboratoires », reprend Denis REPÈRES 19 octobre 1939 Création du CNRS par décret gouvernemental. Dans l’immédiat, il se concentre sur l’effort de guerre. 13 Jean Perrin. © CNRS/Palais de la Découverte 1940 Après la défaite, le CNRS est soumis au régime de Vichy et contraint d’appliquer les mesures anti-juives. © CNRS-Institut Curie 14 1944 À la Libération, Frédéric Joliot-Curie prend la tête du CNRS qu’il veut réorienter vers la recherche fondamentale. Guthleben. Désormais, tout est là pour former le CNRS : une assemblée où débattre démocratiquement des questions scientifiques, une caisse de financement, et un organe gouvernemental d’exécution des décisions. Reste à les rassembler… « Cela n’arrivera qu’en 1939 : avec la déclaration de guerre à l’Allemagne, la nécessité d’unir les forces scientifiques françaises devient impérieuse. » Il faut dire que depuis la défaite de 1918, l’Allemagne a fait fructifier les travaux de ses chercheurs en matière d’armement. Tandis qu’en France, la recherche appliquée ne dispose que d’un Office national des recherches scien- Frédéric et Irène Joliot-Curie. 1958 Avec l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle, la recherche est érigée en priorité nationale et le budget du CNRS est doublé en deux ans. 1966 Création des laboratoires associés, ancêtres des unités mixtes de recherche (UMR). Celles-ci connaîtront un immense succès et représentent aujourd’hui la grande majorité des laboratoires du CNRS. 15 © D.Fautret/CNRS 1975 Lancement du premier programme interdisciplinaire de recherches et création du département des Sciences pour l’ingénieur. Signature du premier contrat du CNRS, en tant qu’organisme, avec un gros industriel, Rhône-Poulenc. |