CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°234-235 de jui/aoû 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,7 Mo

  • Dans ce numéro : Un été sur le terrain

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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4 ÉCLATS Le premier lauréat du prix Claude Lévi-Strauss Dan Sperber, directeur de recherche émérite au CNRS, s’est vu décerner le premier prix Claude Lévi-Strauss, créé pour distinguer un chercheur en sciences humaines et sociales travaillant en France. Ses travaux au carrefour de l’anthropologie, de la philosophie, de la linguistique et de la psychologie l’ont conduit notamment à développer une conception naturaliste de la culture, sous le nom d’épidémiologie des représentations. TROIS CHERCHEURS DISPARUS DANS LA CATASTROPHE DU VOL D’AIR FRANCE Olivier Guillot-Noël, du laboratoire de chimie de la matière condensée, et Yvan Lorgeré, du laboratoire Aimé Cotton du CNRS, se trouvaient parmi les 73 victimes françaises du vol Air France entre Rio de Janeiro et Paris, accidenté dans la nuit du 31 mai dernier. Chargés de recherche au CNRS, ils revenaient d’une mission pour le trentième anniversaire du programme franco-brésilien « Capes-Cofecub ». Parmi les victimes, se trouvait également Anne-Marie Wilhelm, professeur à l’Institut national polytechnique de Toulouse et affectée au laboratoire de génie chimique. Le CNRS s’associe avec émotion à la douleur de leurs familles et de leurs proches. > www.cnrs.fr/inc/communication/carnet.htm ➔ LE SUCCÈS SCIENTIFIQUE Les nuages de Titan cartographiés La première carte de la couverture nuageuse de Titan, le plus gros satellite de Saturne, vient d’être dressée par une équipe internationale comptant plusieurs chercheurs du CNRS. De 2004 à 2007, la sonde spatiale Cassini a observé dans le ciel du satellite plus de deux cents nuages faits de méthane et d’éthane. Les données confirment les prédictions sur la distribution de ces nuages mais révèlent Le journal du CNRS n°234-235 juillet-août 2009 ➔ L’ÉVÈNEMENT Le conseil d’administration du CNRS vote le contrat d’objectifs Le contrat d’objectifs 2009-2013 du CNRS a été voté par le conseil d’administration de l’organisme, qui s’est réuni le 25 juin au Cern, près de Genève, par 15 voix pour et 6 voix contre. Ce contrat, signé avec l’État, décrit la mise en œuvre des grands axes du plan stratégique « Horizon 2020 » : le front de la connaissance, les grands défis planétaires et les nouvelles technologies de pointe. Il prévoit ainsi l’organisation du CNRS en dix instituts recouvrant l’ensemble des disciplines scientifiques ; instituts qui auront non seulement la responsabilité des unités mixtes de recherche (UMR), en partenariat avec les universités, mais aussi une mission de prospective et de programmation. C’est la direction du CNRS qui mènera les grands arbitrages entre ces instituts et mettra en œuvre l’interdisciplinarité. Enfin, le contrat d’objectifs assure à la fois le maintien des emplois et une augmentation des moyens financiers pour la mise en place de la nouvelle organisation et la poursuite d’une stratégie d’excellence. > www2.cnrs.fr/presse/communique/1627.htm © J.-F. Dars/CNRS Photothèque Récompenses sans frontières Directeur de recherche CNRS, Olivier Voinnet 1 vient de recevoir la médaille d’or 2009 de l’European Molecular Biology Organisation (EMBO). Ce scientifique de l’Institut de biologie moléculaire des plantes du CNRS est récompensé pour ses recherches pionnières sur le RNA silencing chez les plantes, un processus qui régule l’expression des gènes. Il a Olivier Voinnet un fait inattendu : alors que, d’après le modèle, ceux de l’hémisphère Sud auraient dû progressivement disparaître depuis 2005 du fait du changement de saison, il s’en formait encore en 2007. L’hémisphère Sud connaîtrait alors une fin d’été plus chaude et plus humide que prévu. Le prolongement espéré de la mission Cassini jusqu’en 2017 pourrait permettre de mieux comprendre ce phénomène. ainsi découvert qu’il jouait un rôle de défense contre les virus. De son côté, Patrick Couvreur, directeur de l’unité « Physico-chimie, pharmacotechnie, biopharmacie » (CNRS/Université Paris-XI) s’est vu attribuer le prix Galien, récompense majeure en matière de recherche pharmaceutique, pour ses travaux sur la « squalénisation », une technologie de rupture pour la vectorisation des médicaments 2. Enfin, Jean-Loup Waldspurger, directeur de recherche CNRS à l’Institut des mathématiques de Jussieu (CNRS/Universités Paris-VI et VII) a reçu en mai, à l’université de Harvard, le prestigieux prix Clay 2009. Une distinction qui confirme l’excellente santé de la discipline dans la région parisienne 3. 1. www2.cnrs.fr/presse/journal/3922.htm 2. www.cnrs.fr/inc/communication/distinctions.htm#couvreur 3. Lire « Paris, capitale mondiale des maths », Le journal du CNRS, n°232, mai 2009. Cartes des nuages à la surface de Titan, centrées sur le pôle Sud (à gauche) et sur le pôle Nord (à droite) et réalisées grâce à l’nstrument Vims entre juillet 2004 et décembre 2007. > www2.cnrs.fr/presse/communique/1611.htm © Nature Publishing Group - NASA/JPL/Université d’Arizona/Université de Nantes
DR Claude Lorius Directeur de recherche émérite CNRS Médaille d’or du CNRS en 2002 Membre de l’Académie des sciences édito edito ÉDITO Expéditions scientifiques : l’état des lieux de la planète Jusqu’au XIX e siècle, les scientifiques étaient des aventuriers au sens noble du terme car l’exploration de la planète n’était pas terminée… Il n’y a plus de nouvelles îles à découvrir ; il faut plutôt chercher à savoir comment le monde qui nous entoure fonctionne et comment l’homme va se conduire à l’égard de cette petite boule si fragile tournant dans l’immensité de l’Univers. » Ainsi s’exprimait Théodore Monod, l’explorateur des déserts chauds. C’est précisément dans ce but que partent sur le terrain les hommes et femmes de sciences d’aujourd’hui : quel est l’état des lieux de notre planète, comment mieux comprendre le fonctionnement du système Terre pour appréhender un futur qui changera les conditions de vie de nos sociétés, qui sont vraiment les hommes qui la peuplent ? Cet été, c’est encore un beau voyage que les chercheurs vont entreprendre. Pour eux, une vraie aventure commence. Certains vont remonter très loin dans le passé, sur la piste des climats anciens dont les témoignages sont encore piégés dans les sédiments marins et les glaces, et s’intéresser au nuisible carbone. D’autres vont fouiller l’histoire d’espèces disparues qui ont marqué nos livres d’enfants et parcourir le globe à la recherche de nouvelles. D’autres encore vont rencontrer l’homme actuel, un être vivant unique dans l’Univers, et creuser le sol pour déceler les traces qu’il a laissées de sa culture et de son mode de vie. Après des mois vécus dans l’ambiance enrichissante du travail en équipe où chacun a souvent besoin de l’autre, ils vont mesurer, analyser, interpréter, faire le bilan de leur campagne, et trouver de bonnes raisons de repartir. Car on a toujours envie d’aller plus loin dans sa passion et sa curiosité. Et s’il est maintenant demandé d’afficher les buts du programme que l’on veut voir soutenu, la recherche sur le terrain se laisse aussi volontiers guider par l’imagination des chercheurs. Ceux de Tara sont repartis, eux, pour un long voyage sur les mers du globe ; un voyage que j’aurais sans doute aimé faire dans ma jeunesse si je n’étais tombé dans le piège des glaces polaires. Il y a une cinquantaine d’années, lorsque j’embarquai pour ma première campagne en Antarctique, j’avais le même désir, celui de partir pour partir, et celui de découvrir. L’exploration avait déjà changé de visage mais à l’autre bout du monde, sur ce vaste désert blanc pratiquement inconnu, elle était encore symbole d’aventure. Au fil de mes campagnes, la passion s’est enrichie des découvertes scientifiques que nous avons faites en explorant les archives glaciaires, elles qui nous ont permis de retracer l’histoire du climat et la cause du réchauffement climatique actuel : le CO 2 de nos industries répandu partout sur notre Terre. Nous avons aussi trouvé le plombde nos essences dans les neiges du Groenland et les retombées des tests nucléaires menés dans le grand Nord au Pôle Sud. Nous sommes ainsi entrés dans l’Anthropocène, une « ère nouvelle » au cours de laquelle l’Homme devient responsable de l’environnement de la Planète. Sur le terrain, avions, satellites, sous-marins et autres instruments technologiques font progresser la science ; il n’en reste pas moins que la présence des chercheurs ouvrant tout grand leur expertise à l’intuition, à la perception, voire à l’émotion est plus que jamais nécessaire pour que nous restions « les pieds sur terre ». Pour tenter de saisir tout ce qui nous échappe encore dans l’évolution de notre environnement. Le journal du CNRS n°234-235 juilet-août 2009 5



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