CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°234-235 de jui/aoû 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,7 Mo

  • Dans ce numéro : Un été sur le terrain

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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38 GUIDE Livres 3 questions à… Jean-Pierre Poulain Sociologie de l’obésité Éd. Puf, coll. « Sciences sociales et sociétés », mai 2009, 360 p. – 28 € Jean-Pierre Poulain est professeur de sociologie à l’université de Toulouse-II et membre du Centre d’étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Certop, CNRS/Université Toulouse-II). Sociologue de l’alimentation spécialisé dans l’évaluation des politiques publiques, vous publiez un essai scientifique où vous analysez les déterminants sociaux de l’obésité et les enjeux de cette « pathologie », déclarée par l’OMS « épidémie mondiale » : que nous dit aujourd’hui la sociologie sur ce sujet ? Elle déploie sur l’obésité un triple regard : le premier se met au service de l’épidémiologie, pour comprendre les raisons de sa différenciation sociale ; le second étudie le fonctionnement des sciences de l’obésité (épidémiologie, nutrition, chirurgie, psychiatrie…) ; le troisième contribue à la mise en place de politiques de lutte contre son développement, en identifiant les déterminants sociaux sur lesquels celles-ci pourraient agir. La recherche en mouvement L’avenir de l’Europe Le journal du CNRS n°234-235 juillet-août 2009 Le point de vue épidémiologique confirme l’hypothèse que derrière ce phénomène apparemment homogène existent différentes formes d’obésité. L’une d’elles est liée non à la précarité, comme on l’a parfois écrit, mais au processus de précarisation, c’est-à-dire à la fragilisation d’une situation sociale. Une autre, dite de transition, est consécutive à des transformations rapides de contextes alimentaires survenant, par exemple, dans le phénomène migratoire ou dans la modernisation de l’alimentation contemporaine. Une autre forme d’obésité, résultant de troubles du comportement alimentaire, est liée, elle, à la pression du modèle d’esthétique corporelle de minceur. Enfin, chez les hommes, à côté d’une obésité classique du bas de l’échelle Jean Audouze (dir.), en collaboration avec Jean-François Minster et François-Denis Poitrinal, éd. Gutenberg Sciences, mai 2009, 285 p. – 20 € Quels jugements portez-vous sur l’état actuel de la recherche et de l’innovation en Europe et en France ? Quelles sont vos préconisations pour en améliorer l’efficacité ? Dans la dynamique du succès du Salon européen de la recherche et de l’innovation, devenu le rendez-vous indispensable de l’ensemble des acteurs européens et français impliqués dans ces questions, des contributeurs éminents répondent ici à ces deux questions. sociale, existe un autre type que nous pourrions qualifier de « trop bon vivant », associé à des positions sociales élevées. Ces quatre formes d’obésité présentes dans différents niveaux de la société viennent moduler la vision traditionnelle d’une obésité associée au bas de l’échelle sociale. Les deux autres points de vue, sur les sciences de l’obésité et les politiques de lutte, mettent l’accent sur les effets potentiellement contreproductifs d’une « surdramatisation » de la question. Une dramatisation totalement préjudiciable ? Oui, bien sûr, mais pas entièrement. La dramatisation est consécutive à la transformation du statut de l’obésité, qui est passé en trente ans de facteur de risque à maladie, puis à celui d’épidémie mondiale. Après la série de crises alimentaires, elle est devenue la « preuve » évidente pour le commun des mortels que « quelque chose ne tournait pas rond » dans l’alimentation moderne. Elle en a incarné les conséquences redoutées. Si l’on peut porter au crédit de la dramatisation l’inscription de l’obésité dans l’agenda politique, lorsque cette attitude est excessive, on court le risque d’effets contreproductifs qui renforcent la stigmatisation des sujets obèses et accroissent l’anxiété alimentaire de la population générale. Comment développer des politiques publiques en la matière ? Face aux difficultés que rencontrent les politiques déjà entreprises, notamment aux États-Unis, l’intensification des efforts de recherche doit être la priorité et ceci, dans les domaines de la génétique, du tissu adipeux, des comportements alimentaires, de l’activité physique, des déterminants psychosociaux de l’image du corps… Cependant, en l’absence de certitudes scientifiques, il est légitime, simplement au nom du principe de précaution, de mettre en place des politiques de lutte, sous réserve qu’elles soient l’objet d’une véritable évaluation destinée à les piloter et à capitaliser des connaissances. Je vois là la condition nécessaire pour que la lutte contre l’obésité ne se transforme pas en machine à stigmatiser les personnes obèses et à rendre anxiogène le rapport à l’alimentation. Propos recueillis par A.L. Les corps d’été XX e siècle. Naissance d’une variation saisonnière Christopher Granger, éd. Autrement, coll. « Mémoires/Cultures », juin 2009, 160 p. – 18 € Historien spécialiste des cultures ludiques et des pratiques corporelles, l’auteur analyse ici la posture du corps « d’été », un corps qui fait son apparition dans les années 1920 et ne cesse de se dénuder pour atteindre son maximum dans les années 1960 (curieuse coïncidence, quelque temps avant Mai 68). Cette histoire devient limpide sitôt mise en évidence l’apparition d’une nouvelle table des valeurs sociales qui célèbre la décontraction, le naturel et le bien-être individuel comme la variété des expériences et des identités. Une évolution qui a rendu possible et plaisante la « morale » des corps en été – et son escorte de résistances et d’antagonismes plus ou moins violents.
La manipulation mentale Sociologie des sectes en France Arnaud Esquerre, éd. Fayard, coll. « Histoire de la pensée », mai 2009, 376 p. – 20 € Jusqu’aux années 1960, la lutte contre les sectes relevait de la seule Église catholique. À partir des années 1970, l’État cherche à qualifier juridiquement cette « manipulation mentale », créant ainsi un délit pénal qui punit la « sujétion psychologique ». Mais, comment peut-on qualifier une situation de « manipulation mentale » et qui peut l’expertiser ? Après une enquête de plusieurs années auprès des victimes, proches des victimes, membres de sectes, représentants de l’État, juges… L’auteur raconte ici comment la France, seule, a inventé ce délit de « sujétion psychologique » et pourquoi les dispositifs de ce pouvoir – qui touchent l’individu citoyen au plus profond de lui-même « au nom de l’État » – peuvent être tout aussi inquiétants que le pouvoir des sectes. De la sérendipité Dans la science, la technique, l’art et le droit Leçons de l’inattendu Pek van Andel et Danièle Bourcier, éd. L’act Mem, coll. « Libres sciences », printemps 2009, 298 p. –23 € On entend par sérendipité la capacité de trouver ce qu’on ne cherchait pas, donnant lieu à des « créations accidentelles » : découvertes et inventions. Ce mot difficilement prononçable a été forgé par le mémorialiste et collectionneur anglais Horace Walpole (1717-1797), qui l’avait tiré du conte des Trois princes de Sérendip. Il a été adopté par les sciences exactes, puis par les sciences sociales et le monde de la décision. Ce livre amusant décrit sérieusement la théorie, la pratique, des types et des cas de sérendipité et rend compte de la part du hasard comme source d’improvisation dans la genèse des idées. Oh, l’Univers ! Petit guide de voyage Jean-Luc Robert-Esil et Jacques Paul, éd. Dunod, mai 2009, 264 p. – 15 € ET AUSSI VOYAGES DANS LE FUTUR L’AVENTURE COSMIQUE DE L’HUMANITÉ Nicolas Prantzos, préface de Hubert Reeves, éd. Le Pommier, coll. « Poche », juin 2009, 380 p. – 10 € BONNES NOUVELLES DES ÉTOILES Jean-Pierre Luminet et Élisa Brune, éd. Odile Jacob, mai 2009, 336 p. – 23 € Les naturistes Marc Bordigoni, éd. Le Cavalier bleu, coll. « Idées reçues », mars 2009, 124 p. – 9,50 € Les anges sont-ils nés en Mésopotamie ? Une étude comparative entre les génies du Proche-Orient et les anges de la Bible Aurélien Le Maillot, éd. L’Harmattan, coll. « Religions et spiritualité », mai 2009, 227 p. – 21,50 € Lorsque nous pensons à un ange, c’est l’image d’un homme ailé, à la fois beau et bien souvent androgyne, qui s’impose à notre esprit. Pourtant, les anges de la Bible ne correspondent pas tous à cette image de pureté, certains étant décrits parfois comme monstrueux. Cette synthèse sur les origines proche-orientales de la figure de l’ange s’adresse à tout public curieux de connaître l’amont – parfois surprenant – de la Bible. GUIDE 39 Alors que le nu est omniprésent dans la société occidentale (érigé par les beaux-arts comme indispensable à tout artiste peintre), la nudité en mouvement n’a jamais relevé de l’esthétique. Une loi de 1975 l’a réglementée au cinéma et, par artifice fiscal, a délimité, en droit français, ce qui relève de la pornographie ou non. Revenant sur toutes les idées reçues – impudeur, diabolisme, liens avec l’écologie, produit du nazisme et du communisme… – cet opuscule propose, de l’hédonisme grec au « porno chic », une réflexion historique sur un comportement qui, à l’origine, était d’ordre philosophique. Ethnologie des gens heureux Salomé Berthon, Sabine Chatelain, Marie-Noëlle Ottavi et Olivier Wathelet (dir.), éd. MSH, coll. « Ethnologie de la France, Cahier 23 », avril 2009, 206 p. – 20 € Il existe, fondé en 2006, un Groupe de recherche en anthropologie du bonheur… Cet ouvrage collectif se consacre au bonheur hors dimensions philosophiques ou morales mais plutôt dans ses manifestations ordinaires : le bonheur au travail, les vacances (comme forme élémentaire du bonheur), le bonheur physique, éprouvé, par exemple, dans les courses de l’extrême (marathon des sables, etc.), la béatitude du musicien indien ou, en droite ligne de la philosophie antique, le bonheur que l’on peut trouver dans toute forme d’apprentissage ou toute coopération fructueuse entre plusieurs personnes. Le journal du CNRS n°234-235 juillet-août 2009



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