CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°234-235 de jui/aoû 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,7 Mo

  • Dans ce numéro : Un été sur le terrain

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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34 INSITU FESTIVAL Cinémascience, an II La deuxième édition de Cinémascience, créé par le CNRS, aura lieu en décembre prochain. Parrain de l’évènement, le réalisateur Jean-Jacques Beineix fait le point sur ce festival unique en France. L’an dernier, le CNRS créait l’évènement en lançant Cinémascience, le tout premier festival de films de fiction ayant une thématique scientifique. Quel bilan tirer de cette première édition ? Jean-Jacques Beineix : D’abord c’est un succès. J’ai noté un vif intérêt du public venu nombreux voir les films mais aussi assister aux débats qui ont eu lieu après les projections. Il y a eu un échange très riche entre les artistes, les chercheurs présents et le public. De toute façon, il faut laisser à ce festival le temps de s’installer. Il me semble par expérience qu’il faut environ cinq ans pour cela. Que pourrait-on améliorer lors de la prochaine édition ? J.-J.B. : Cette année tous les films seront présentés et commentés, et les auteurs expliqueront pourquoi et comment ils ont réalisé leurs films. Et, en règle générale, c’est dans la rencontre entre les artistes et les cinéastes, les scientifiques et les étudiants que l’on doit accentuer la dynamique. La science et l’art sont complémentaires. Le festival représente une remarquable opportunité d’enrichissement mutuel. Qu’avez-vous pensé de la programmation ? J.-J.B. : Elle reflète bien la production cinématographique actuelle. À savoir qu’il y a plus de films étrangers que de films français qui traitent de science. Cela tient peut-être à la culture très cartésienne de notre pays, très respectueuse de la science et qui nous pousse sans doute à la laisser en son « temple », dans les laboratoires... Nous faisons aussi beaucoup moins de films fantastiques et de science-fiction que nos voisins belges ou allemands, ou bien que les Coréens et Japonais qui abordent ces thèmes sans complexe. Tout ce que j’espère, c’est que ce festival suscitera en France des vocations vers les thématiques scientifiques. Le journal du CNRS n°234-235 juillet-août 2009 Et le palmarès ? J.-J.B. : J’aimerais que le public puisse aussi donner son avis sur des films qui ne sont pas inédits, des œuvres du passé qui font figure de référence. Les films ne sont pas des objets qui perdent leur intérêt après l’évènement que constitue leur sortie en salles. Ce sont des objets culturels, des « bibliothèques », faites pour être consultées. Il faut sortir de la logique promotionnelle du court terme. C’est un fléau de notre société qui menace le cinéma tout comme la science. Pensez-vous que Cinémascience puisse devenir l’un des grands festivals français ? J.-J.B. : Il dispose de toutes les qualités pour cela. Si l’on y réfléchit, hormis celui de Cannes, le plus célèbre du monde, tous nos grands festivals de cinéma ont comme point commun d’avoir une thématique particulière. Films américains à Deauville, films fantastiques à Gérardmer, etc. Cinémascience est le seul qui ait choisi la science, une thématique passionnante, inépuisable et d’une variété inouïe. Il ne souffre donc d’aucune concurrence. Et puis il est riche de quelque chose que les autres n’ont pas : le CNRS, une entité hors du milieu cinématographique, qui préside ce festival et qui a la générosité et la force de s’intéresser pratiquement à tout, des sciences dites « dures » aux sciences humaines. Peut-être faudrait-il insister plus encore là-dessus car cela fait de Cinémascience un festival absolument unique en France. Propos recueillis par Charline Zeitoun ➔ Du 1 er au 6 décembre 2009, à Bordeaux www.cnrs.fr/cinemascience CONTACT ➔ Marie-Hélène Beauvais Direction de la communication du CNRS, Paris marie-helene.beauvais@cnrs-dir.fr Jean-Jacques Beineix, parrain du festival. BRÈVE Deux lauréats pour l’énergie Le 11 juin, la Fondation France-Israël a remis son prix d’excellence de la recherche scientifique à deux jeunes chercheurs pour leurs avancées en matière d’énergie renouvelable, la thématique choisie pour 2009. Côté israélien, le lauréat est Michael Bendikov, chercheur de l’Institut Weizmann. Il développe des matériaux, et notamment une nouvelle famille de polymères dits polyselenophènes, dont les propriétés pourraient permettre d’améliorer l’efficacité des piles solaires qui transforment l’énergie lumineuse en énergie électrique. Côté français, c’est Yves Delannoy, professeur à l’Institut polytechnique de Grenoble et chercheur du laboratoire « Science et ingénierie, des matériaux et procédés » (Simap) 1 qui a été récompensé. Ses travaux consistent en la mise au point de procédés, utilisant les champs magnétiques, pour la purification du silicium utilisé dans les dispositifs photovoltaïques. Remis chaque année, ce prix – sponsorisé notamment par le CNRS – a pour but de valoriser et de rapprocher des scientifiques aux thématiques voisines et de promouvoir les échanges entre les deux pays. > www.fondation-france-israel.org/1. Laboratoire CNRS/Université de Grenoble-I/Institut polytechnique de Grenoble. © B.Lafosse
CONGRÈS Nancy, capitale de la recherche sur les météorites © CRPG/CNRS/Collection nationale MNHN Une fois n’est pas coutume, c’est la France qui accueillera cette année, du 13 au 18 juillet, le 72 e Congrès international annuel de la Meteoritical Society. Cette instance de référence fait autorité dans l’étude de la matière extraterrestre à travers le monde. Fondée en 1933, elle rassemble près d’un millier de chercheurs spécialisés, dont une quarantaine de Français. Pas un article n’est publié sur un nouvel objet extraterrestre sans que celui-ci n’ait été préalablement estampillé par la société. Après vingt-quatre ans d’absence en France, on comprend la fierté des chercheurs du Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CRPG) 1 de Vandœuvrelès-Nancy, dont la candidature a été préférée cette année pour organiser ce congrès à celles de grandes capitales mondiales comme Londres ou New York. « Cette manifestation a pour but de présenter les recherches les plus récentes sur l’histoire de notre galaxie, de la formation du système solaire à celle des planètes, explique Marc Chaussidon, chercheur au CRPG, avec un accent particulier mis en 2009 sur l’étude des nébuleuses et des objets primitifs, la différenciation des planètes et l’évolution de la planète Mars. » Une occasion unique pour les équipes de Nancy de présenter leurs travaux sur l’apparition, il y a 4,57 milliards d’années, des premiers solides dans le gaz protosolaire. Une histoire qu’ils tentent de retracer, isotope par isotope 2, « grâce à l’étude de météorites particulières, les chondrites, et d’échantillons rapportés par les missions de la Nasa ». Pour cela, les chercheurs nancéiens disposent d’une plateforme analytique unique au monde, notamment autour de microsondes ioniques – la Cameca IMS 1270 et la future IMS 1280HR2, installée en novembre prochain –, qui permettent la mesure des compositions isotopiques avec une précision de l’ordre du micromètre. Mais au-delà de Nancy, c’est bien l’ensemble de la communauté française intéressée aux études extraterrestres qui est ici récompensée. « Des efforts importants ont été consentis dans cette discipline ces dix dernières années en matière d’équipements et de formations, notamment à Nancy, Paris, Lyon, Lille et Grenoble. Ils ont permis à nos équipes de se faire une nouvelle INSITU 35 place sur la scène internationale », souligne Marc Chaussidon. L’analyse des échantillons cométaires et de vent solaire recueillis lors des récentes missions Stardust et Genesis ont nécessité le développement de technologies de pointe et insufflé ainsi une nouvelle dynamique à cette discipline en France. Prochain rendezvous prévu en 2012, avec le retour de la mission russe Phobos-Grunt, effectuée autour de Mars, et son lot d’échantillons à étudier. Séverine Lemaire-Duparcq 1. Centre CNRS/Université Nancy-I/INPL Nancy. 2. Les isotopes sont des formes différentes d’un même élément chimique, qui se différencient par le nombre de neutrons dans le noyau atomique. ➔ En savoir plus www.metsoc2009.org/home.html CONTACT ➔ Marc Chaussidon Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CRPG), chocho@crpg.cnrs-nancy.fr DIFFUSION DES SAVOIRS WikiCNRS, un outil de dialogue entre science et société Le CNRS a décidé de frapper fort en matière de communication en se saisissant des derniers outils de l’Internet pour créer WikiCNRS, un espace de dialogue interactif avec la société. Et pour que ce projet soit une réussite, il a besoin de la participation de tous, des chercheurs et des citoyens. Développé par Jean-Pierre Alix et Cynthia Fleury, de l’Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC), WikiCNRS est un portail axé sur la science, à vocation encyclopédique et multimédia, mais pas seulement. Cette conversation avec la société, les concepteurs de WikiCNRS l’ont souhaitée à double entrée, scientifique et grand public. Pour chaque thème présenté, des articles courts, d’une ou deux page(s), seront rédigés à quatre mains par un scientifique du CNRS et un auteur non scientifique, qu’il Tombé en 1969 dans l’État de Chihuahua, au Mexique, ce fragment de météorite est un précieux témoin des tout premiers instants du système solaire. soit enseignant, étudiant, journaliste ou curieux. Ces textes seront illustrés par des photos, des infographies et des vidéos et seront assortis d’un double forum de discussion publié sur le site : l’un dans lequel la communauté scientifique pourra s’exprimer, et l’autre, public, qui constituera le point de départ d’un dialogue sans cesse renouvelé entre les chercheurs et la société. « Nous avons voulu créer un outil hybride, explique Jean-Pierre Alix, conseiller science-société à la présidence du CNRS, et construire un langage différent dans lequel plusieurs cultures vont pouvoir s’exprimer et se rencontrer. » Si par essence, les chercheurs « savent », notre société a quant à elle de plus en plus de choses à dire sur la science. « Avec le développement des outils numériques, les associations de malades disposent par exemple aujourd’hui de très nombreuses informations et sont parfois mieux renseignées que les chercheurs et les médecins eux-mêmes. » WikiCNRS n’a pas vocation à traiter l’ensemble des thématiques scientifiques, mais les sujets qui font débat aujourd’hui. Dangers de la téléphonie mobile, réchauffement climatique et énergies propres, préservation de la biodiversité, manipulations génétiques ou encore développement des nanosciences : les points de friction entre les chercheurs et les citoyens se sont multipliés ces dernières années et parfois, la rupture menace d’être consommée. « Ce dialogue est devenu une nécessité pour nos sociétés démocratiques évoluées, si nous voulons prendre la mesure des innovations scientifiques et porter ensemble les changements de notre société. » Chaque citoyen est donc invité à participer à la construction du WikiCNRS en tant que coauteur avec un chercheur. Quatre rubriques sont en préparation, et concernent l’énergie, le climat, la biodiversité et la génétique. Label CNRS oblige, l’équipe du WikiCNRS veillera à garantir la qualité des informations publiées. Chercheurs, si l’aventure vous tente, n’hésitez pas à contacter l’équipe du Wiki. Séverine Lemaire-Duparcq ➔ En ligne http:Ilwikicnrs.in2p3.fr/CONTACTS ➔ Cynthia Fleury Laboratoire « Information, communication et enjeux scientifiques », Paris cynthia.fleury@iscc.cnrs.fr ➔ Dominique Mège IN2P3 du CNRS dmege@cc.in2p3.fr Le journal du CNRS n°234-235 juillet-août 2009



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