CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
CNRS Le Journal n°234-235 jui/aoû 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°234-235 de jui/aoû 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 4,7 Mo

  • Dans ce numéro : Un été sur le terrain

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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26 © E. Buffetaut/CNRS > L’ENQUÊTE catégories de « services rendus par les écosystèmes » identifiées, quinze se seraient ainsi globalement dégradées au cours des cinquante dernières années, selon un rapport publié, en 2005, par le « Millenium Ecosystem Assessement » 1, auquel ont contribué plus de 1 200 experts internationaux. « La recherche de terrain répond à un besoin urgent, insiste Bernard Delay. Car pour pouvoir freiner l’érosion de la biodiversité, il nous faut comprendre les processus qui garantissent la stabilité des écosystèmes, leur résistance aux agressions extérieures et leur capacité d’évolution face aux changements globaux. » Il faut aussi se pencher sur le passé. En 600 millions d’années d’évolution, la Terre aurait connu cinq épisodes majeurs d’extinction avant celui, très particulier, que nous sommes en train de vivre. Le plus impressionnant, celui du Permien- Trias, serait survenu il y a 245 millions d’années. Il aurait vu disparaître 95% des espèces marines, les deux tiers des familles d’insectes terrestres et 70% des familles d’invertébrés ! « La paléontologie permet de mieux connaître les formes de vie qui ont peuplé la Terre dans le passé, mais aussi les forces qui ont conduit à leur évolution et les mécanismes de ces crises d’extinction. Elle jette donc un éclairage sur les processus actuellement à l’œuvre, et contribue à mettre en perspective l’action de l’homme sur les écosystèmes », analyse Bernard Delay. « S’il ne faut pas oublier que, comme tout sujet de recherche, l’étude de la biodiversité présente et passée répond avant tout à un besoin de compréhension du monde, inhérent à notre nature humaine, conclut-il, elle est également susceptible de nous fournir des clés, pour ne plus subir notre propre impact sur la planète. » Marie Lescroart 1. www.millenniumassessment.org Extraction d’une vertèbre de titanosaure, un dinosaure herbivore, sur le site de Cruzy. CONTACT ➔ Bernard Delay bernard.delay@fondationbiodiversite.fr Le journal du CNRS n°234-235 juillet-août 2009 ➔ OÙ Cruzy, dans l’Hérault ➔ QUAND Du 3 au 15 juillet ➔ CONTACT Éric Buffetaut, eric.buffetaut@wanadoo.fr ➔ EN SAVOIR PLUS http:Ilpagesperso-orange.fr/acap.cruzy/fr/musee/frame_musee_paleo.htm Quelques représentants bien conservés de cet Edestide du genre Helicoprion ont déjà été trouvés au Groenland. Ce poisson est ici représenté en train de chasser des ammonites. PALÉONTOLOGIE AU GROENLAND ➔ OÙ Kap Stosch, Nord-Est du Groenland ➔ QUAND Du 9 août au 3 septembre ➔ CONTACT Alan Pradel, pradel@mnhn.fr À la pêche aux requins fossiles C’est dans le Nord-Ouest du Groenland qu’une équipe franco-danoise du Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements 1 part fouiller un gisement contenant des fossiles de poissons cartilagineux vieux de 250 millions d’années : des Edestides, entre autres, longs de trois mètres et aux dents en forme d’hélice. Ces animaux sont sans doute proches de l’ancêtre commun des Holocéphales, un groupe aujourd’hui représenté par des poissons appelés chimères et par des Elasmobranches (requins et raies). Une expédition qui pourrait permettre de lever le voile sur l’évolution des poissons et sur celle de l’ensemble des Vertébrés. M.L. 1. Centre CNRS/Museum nat. hist. nat./Université Paris-VI. PALÉONTOLOGIE EN FRANCE Vue aérienne de Kap Stosch, la ville principale de la région du nord-est du Groenland où travaillera l’équipe. La faune enfouie du Crétacé « Par la diversité de sa faune, le site de Cruzy, dans le Sud de la France, est l’un des gisements de fossiles du Crétacé supérieur – il y a 70 millions d’années – les plus intéressants de l’Hexagone », s’enthousiasme le paléontologue Éric Buffetaut, du Laboratoire de géologie de l’École normale supérieure 1. Et il y retourne cet été. Depuis sa découverte, en 1996, deux campagnes de fouilles annuelles, au milieu des vignes, ont permis d’exhumer 5000 spécimens d’animaux différents : poissons, tortues, lézards, crocodiles, oiseaux, mammifères, reptiles volants et dinosaures de toute taille. « Nous essayons de faire le tri, pour reconstituer les communautés d’animaux vivant dans la région il y a 70 millions d’années. » M.L. 1. Laboratoire CNRS/École normale supérieure Paris. © A. Ken Pedersen/Natural History Museum of Denmark © P.Janvier
ÉCOLOGIE AU MAROC Trois semaines avec les singes magots Cet été, Nelly Ménard, responsable de l’équipe « Stratégies- Comportements-Adaptations », du laboratoire Ecobio 1 de Rennes, poursuivra ses études de terrain sur les singes magots, dans le Moyen-Atlas marocain. « Le parc national d’Ifrane représente l’une des plus vastes forêts du Maghreb et abrite la plus importante population mondiale de ce primate menacé », précise-t-elle. « Nous voulons mieux connaître les relations entre les singes et les forêts de cèdres afin de bien gérer la biodiversité de ces milieux naturels, affectée par le surpâturage et le changement climatique. » Pour cela, l’équipe va estimer finement la densité des populations de magots, leur statut démographique (nombre de petits, taux de survie de ces derniers) et génétique (liens de parenté entre les individus). Elle va se pencher aussi sur l’écologie de ces primates. « Il s’agit de les suivre, plusieurs jours par mois, afin d’établir précisément leur régime alimentaire, leur domaine vital et la manière dont ils exploitent leur habitat, en fonction des saisons et de l’état de conservation du milieu naturel », explique Nelly Ménard. « Depuis dix ans, les singes ont commencé à écorcer les cèdres pour se nourrir. Ils ont donc été accusés de dégrader la forêt. Mais en analysant leur régime alimentaire dans les parcelles en bon état, ainsi que les éléments nutritifs présents dans l’écorce de cèdres, nous avons déjà montré qu’ils ne pratiquent l’écorçage que pour compenser le manque de ressources alimentaires dans des secteurs forestiers fortement surexploités par l’homme. Ce rôle des magots comme bio-indicateur du déséquilibre de l’écosystème, ainsi que l’ensemble de nos résultats, va servir à améliorer la gestion de ce parc national. » M.L. 1. Laboratoire CNRS/Université Rennes-I. Fragment de fossile de Bothriolepis maxima. Dans le nord-ouest de la Russie notamment, ces poissons sont souvent associés aux tétrapodes du Dévonien, auxquels ils servaient de proies. © O.Lebedev/Institut Paléontologique de Moscou PALÉONTOLOGIE EN RUSSIE Les premiers animaux à quatre pattes Entre Moscou et Saint-Pétersbourg, une région susceptible d’avoir hébergé les premiers tétrapodes, il y a 380 millions d’années, livrera bientôt ses secrets. « Nous y initions cet été, en collaboration avec nos collègues russes, une série de campagnes de fouilles qui devrait durer trois ans. Notre but : mettre au jour des fossiles datant ➔ OÙ Parc national d’Ifrane, Maroc ➔ QUAND Trois semaines, en juillet ➔ CONTACT Nelly Ménard, nelly.menard@univ-rennes1.fr ➔ POUR EN SAVOIR PLUS http:Ilecobio.univ-rennes1.fr/Les forêts du Moyen-Atlas hébergent 75% des effectifs mondiaux de magots, seule espèce de macaque africain et seul primate vivant au nord du Sahara. du Dévonien. Il s’agit de mieux connaître les premiers animaux munis de pattes et de doigts, ainsi que leur environnement : milieu physique, nature et densité de la végétation, prédateurs, proies et compétiteurs… », explique Gaël Clément, paléontologue au Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements 1. À la clé, une meilleure compréhension de l’influence de l’environnement sur l’évolution des Vertébrés, et sur celle de la biodiversité. M.L. 1. Centre CNRS/Museum nat. hist. nat./Université Paris-VI. L’ENQUÊTE 27 Paléontologues russes travaillant sur un site de fouilles daté du Dévonien, dans la région de Saint-Pétersbourg. ➔ OÙ Russie, région de Novgorod, entre Saint-Petersbourg et Moscou ➔ QUAND Trois semaines, à partir de mi-juillet, puis trois semaines en 2010 et 2011 ➔ CONTACT Gaël Clément, gclement@mnhn.fr ➔ EN SAVOIR PLUS www.mnhn.fr/paleo/recherche.htm © O.Lebedev/Institut Paléontologique de Moscou Le journal du CNRS n°234-235 juillet-août 2009 © Y.Rantier/CNRS



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