CNRS Le Journal n°233 juin 2009
CNRS Le Journal n°233 juin 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°233 de juin 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 5,4 Mo

  • Dans ce numéro : La bioéthique en débat

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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38 GUIDE Livres 3 questions à… Ghislain de Marsily L’eau, un trésor en partage Préface d’Érik Orsenna, éd. Dunod, coll. « Quai des sciences », mai 2009, 264 p. – 19 € Membre de l’Académie des sciences, Ghislain de Marsily est hydrologue, associé au laboratoire « Structure et fonctionnement des hydrosystèmes continentaux » (Sisyphe, CNRS/EPHE/Université Paris-VI). Joël Boulier et Laurent Simon, cartographie d’Eugénie Dumas, préf. Wangari Maathaï, éd. Autrement, coll. « Atlas », avril 2009, 80 p. – 17 € Avec 4 milliards d’hectares, les forêts couvrent environ 30% de la surface du globe. Malheureusement, leur répartition est hétérogène – face aux immenses forêts boréales de conifères et aux forêts tropicales humides, se trouvent les espaces de prairies et de déserts pratiquement dépourvus d’arbres. De plus leur utilisation est intensive : elles sont des espaces de ressources pourvoyeurs de bois, de nourriture, lieux de loisirs… Ce qui rend la question de la préservation de plus en plus délicate. Préfacé par Wangari Maathaï, Prix Nobel de la Paix en 2004, cet Atlas des forêts dans le monde met en évidence la diversité du fait forestier sur la planète en vivifiant les débats sur une situation cruciale. Le journal du CNRS n°233 juin 2009 Ce que l’on appelle communément la « crise de l’eau » semble glisser sur les vrais problèmes – puisque « de l’eau, il n’en manque pas ! ». Votre livre, qui s’adresse à tous, propose une analyse rigoureuse de la situation : où est donc le véritable problème ? De l’eau, il n’en manque pas et, de plus, cette eau ne s’épuise pas – contrairement au pétrole –, car elle est constamment renouvelée par son « cycle » ! En ce qui concerne les changements climatiques, ils vont plutôt, mondialement, augmenter les ressources en eau que les réduire ; enfin, nous ne consommons, aujourd’hui qu’un peu plus de 5% des ressources en eau. Le véritable problème n’est pas dans les stocks d’eau mais dans les flux, dans la répartition de cette ressource sur la planète par rapport à la répartition de la population : comment fournir la nourriture nécessaire aux 6,7 milliards d’habitants, dont un milliard de sousalimentés, et surtout aux 9 milliards prévus pour 2050 ? Or, fournir cette nourriture demande énormément d’eau du fait des habitudes alimentaires de la population mondiale. Si, en particulier, nous mangeons beaucoup de viande, la quantité d’eau nécessaire devient encore plus considérable. Il faut savoir qu’environ 96% de l’eau que nous consommons, si on y inclut l’eau de l’agriculture pluviale, sert à la production alimentaire. Le problème de fond est donc : comment produire la nourriture dont nous avons besoin ? Une analyse de la capacité de la planète à produire cette nourriture montre que les ressources en eau et en sols sont, pour Atlas des forêts dans le monde Protéger, développer, gérer une ressource vitale certains pays, voire pour certains continents, des facteurs limitants de la production alimentaire. Pour ces régions (Afrique du Nord, Moyen- Orient, Asie, Chine du Nord, Australie…), il y a donc bien un problème de ressource en eau pour produire la nourriture. Mais à l’échelle globale, il y a tout à fait suffisamment de sols et d’eau pour nourrir la planète même en 2050, même avec 9 milliards d’habitants – si toutefois, on limite la consommation de viande. Les pays capables de produire la nourriture supplémentaire dont nous aurons besoin seront principalement l’Amérique du Sud, l’Afrique subsaharienne et, du fait du réchauffement climatique, l’Europe du Nord, la Russie (Sibérie) et l’Amérique du Nord. À la table des dieux Ce n’est donc pas un problème de manque d’eau, mais un problème écologique, démographique, politique ? En effet. Écologique : pour produire la nourriture nécessaire, il faudra augmenter considérablement les surfaces cultivées et, donc, réduire inexorablement les espaces naturels (forêts, prairies, savanes), ce qui se fera aux dépens des écosystèmes naturels et de la biodiversité ; démographique : plus la planète sera peuplée, plus difficile sera le problème ; politique : des pays ou des continents entiers devront accepter de ne plus pouvoir assurer leur autosuffisance alimentaire et de dépendre de productions venant d’autres continents. Difficile avenir pour Homo sapiens… Bien que ce soit là une évidence, souvenons-nous que l’homme n’est pas le seul sur terre à utiliser les ressources en eau : tous les écosystèmes naturels ont besoin d’eau pour exister, que ce soit dans les milieux aquatiques (rivières, lacs) ou surtout dans les milieux terrestres naturels (forêts, savanes). Jusqu’à quel niveau pourrons-nous augmenter nos prélèvements et espérer quand même conserver une planète « vivante » où ces écosystèmes prospèrent et nous permettent d’exister ? En somme, « l’avenir de l’eau », ce n’est pas sa rareté, c’est son partage équitable entre tous, aussi bien entre les hommes qu’avec l’ensemble de la faune et de l’environnement. Propos recueillis par Léa Monteverdi Jean-Robert Pitte, éd. Fayard, mars 2009, 237 p. – 22 € Se terminant sur « comment se nourrit Tenzin Gyatsao, 14 e dalaï-lama », et commençant par la recette d’ « une crème renversée aux marrons garnie de truffes au chocolat amer et violettes confites accompagnée d’un muscat de Beaumes-de-Venise », ce petit livre reprend, en grande partie, les chroniques proposées par l’auteur au Monde des religions, de 2004 à 2008. Il traite des principaux plats qui ont conservé une empreinte religieuse : la morue catholique, la harira, ou soupe de ramadan, le « saint cochon », le « lait des morts coréens » et la « sainte huile d’olive ». Un voyage dans les doctrines alimentaires qui évoque la recommandation du bon saint François de Sales : « Il faut soigner son corps pour que l’âme s’y plaise. »
Travailleurs saisonniers dans l’agriculture européenne Textes réunis et présentés par Alain Morice et Bénédicte Michalon, éd. EHESS, Études rurales, n°182, mars 2009, 225 p. – 32 € Rompant avec la représentation consensuelle du « travailleur immigré » comme ouvrier spécialisé de l’industrie automobile ou manœuvre de chantiers de construction, cet ouvrage traite d’un sujet passablement négligé et cependant au cœur des débats sur l’agriculture – celui de l’ouvrier agricole, le « saisonnier », le « mal aimé ». Il examine les modes de recrutement d’une main-d’œuvre précarisée par le droit du travail et le droit des étrangers et observe la manière dont ces modes se propagent dans d’autres secteurs en proie à la déréglementation du travail. L’hypothèse d’une grave crise de main-d’œuvre est posée, dont le signe avant-coureur pourrait bien être la multiplication des actions judiciaires intentées en France contre les exploitants ou l’État. La bioéquité Batailles autour du partage du vivant Florence Bellivier et Christine Noiville (dir.), éd. Autrement, coll. « Frontières », avril 2009, 172 p. – 18 € Avec l’avènement des biotechnologies, les ressources biologiques sont devenues une richesse plus convoitée que jamais : toute plante, tout micro-organisme, tout tissu humain recèle des potentialités pour la recherche et la mise au point de nouveaux médicaments, de produits cosmétiques, ou agro-alimentaires susceptibles, eux, de générer un profit financier. Or, qui peut légitimement revendiquer des droits sur cette manne potentielle ? Deux juristes jettent les bases d’une indispensable « bioéquité » : organiser une gouvernance acceptable du vivant entre marché et équité, propriété exclusive et accès, innovation et justice Nord-Sud. Pour un large public. Mangeurs de viande De la chasse à la tauromachie Marylène Patou-Mathis, éd. Perrin, avril 2009, 400 p. – 20 € Paléoanthropologue, Marylène Patou-Mathis poursuit son exploration des premières sociétés humaines – après son histoire de Neanderthal – par cette étude sur le rôle de la consommation de viande dans la préhistoire. Elle montre que se pourvoir en viande a été l’un des moteurs essentiels de l’hominisation obligeant l’homme à inventer stratégie de chasse, coordination, règles de répartition, différenciation – car l’homme ne mange pas n’importe quelle viande. À travers l’étude de la consommation de la viande animale – ou, parfois, de la chair humaine – se précisent quelques-unes des caractéristiques des derniers chasseurs traditionnels renvoyant à quelquesunes de nos coutumes substitutives, par exemple, la tauromachie. Kant et le chimpanzé Essai sur l’être humain, la morale et l’art GUIDE 39 Georges Chapouthier, éd. Belin• Pour la science, coll. « Regards », avril 2009, 128 p. – 17 € Posant la question incongrue : Kant était-il un chimpanzé ? l’auteur propose ici une réflexion amusante sur les capacités propres de l’homme – qui a, en effet, un animal en lui, comme l’indiquent clairement les deux hémisphères de son cerveau et leur parfaite articulation. S’appuyant sur les plus récentes découvertes, l’auteur montre comment et pourquoi nous sommes amenés, aujourd’hui, à percevoir une grande continuité entre l’homme et l’ « animal » et que, par conséquent, pour se singulariser, l’homme doit articuler « nature et culture dans la morale comme dans l’art ». Dynamiques de l’erreur Christiane Chauviré, Albert Ogien et Louis Quéré (dir.), éd. EHESS, coll. « Raisons pratiques », février 2009, 368 p. – 26 € L’erreur humaine, inévitable, est souvent affectée d’une valeur négative. En l’envisageant dans les multiples contextes où elle se produit – science, diagnostic médical, décision politique… –, cet ouvrage propose une approche nouvelle de l’erreur, l’enjeu étant, ici, de mettre à l’épreuve la thèse de la valeur positive de celle-ci. 2009 : ANNÉE MONDIALE DE L’ASTRONOMIE La vie dans l’Univers Entre mythes et réalités André Brack et Fiorella Coliolo, éd. La Martinière, 128 p. – 20 € À travers des textes courts, documentés et accessibles à un large public, cet ouvrage explique comment est apparue notre planète, il y a quatre milliards d’années. Et comment les scientifiques ont pu étayer leur théorie, en étudiant les ancêtres chimiques précurseurs de la vie et les météorites tombées, en observant les fonds marins et en s’appuyant sur les premières enquêtes spatiales. Ponctué de magnifiques prises de vue. LA TERRE, L’ESPACE ET AU-DELÀ Sylvie Vauclair, préface Hubert Reeves, éd. Albin Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel Sciences », mai 2009, 168 p. – 16 € LES TROUS NOIRS EN PLEINE LUMIÈRE Michel Cassé, éd. Odile Jacob, coll. « Sciences », avril 2009, 209 p. – 25 € Le journal du CNRS n°233 juin 2009



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