CNRS Le Journal n°232 mai 2009
CNRS Le Journal n°232 mai 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°232 de mai 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,5 Mo

  • Dans ce numéro : Les talents cachés de la chimie

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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38 GUIDE Livres 3 questions à… Olivier Galland Les jeunes français ont-ils raison d’avoir peur ? Éd. Armand Colin, avril 2009, 158 p. – 18 € Olivier Galland est sociologue, directeur de recherche au Groupe d’étude des méthodes de l’analyse sociologique (Gremas, CNRS/Université Paris-IV). Métaphysiciens, anthropologues, prêtres, neurologues, juristes, chirurgiens parlent-ils tous de la même chose quand ils parlent de la « personne » ? Ce volume 52 de la revue Terrain se consacre à l’ « union d’un esprit et d’un corps formant un individu possédant des droits et des devoirs fixés par la loi », c’est-à-dire à la personne – et à ses troubles. Différents spécialistes internationaux croisent ici leurs points de vue sur les troubles dits de la personnalité multiple, sur le concept de personne dans le champ psychiatrique (à l’hôpital et dans les groupes d’entraide mutuelle). Les articles abordent les xénogreffes et ses conséquences sur la personne, ou encore le jeu de rôle World of Warcraft (WoW), où le spectateur est à la fois l’utilisateur et une personne morale agissant dans le monde virtuel par le biais de son propre personnage. Le journal du CNRS n°232 mai 2009 Être une personne Vous dressez, dans cet essai incisif, un constat inquiétant sur la représentation que se font les jeunes français de leur avenir : de quoi ontils peur ? On voit, d’abord, un sentiment général de crainte vis-à-vis de l’avenir, qui s’exprime à travers un certain nombre d’enquêtes. Par exemple, celle, récente, de la Fondation pour l’innovation politique, montrait un extraordinaire pessimisme des jeunes français à l’égard de l’avenir. Le contraste est saisissant avec l’optimisme d’autres jeunes, européens ou américains. Au-delà de ce constat, j’essaie de comprendre les causes de ce pessimisme. Des causes connues relèvent de discriminations économiques dont souffrent les jeunes français sur le marché de l’emploi notamment ; d’autres sont de nature plus politique – la sous-représentation des jeunes dans les corps intermédiaires, syndicats, associations, partis politiques – et l’absence en France d’une véritable politique de jeunesse… Ces causes sont sérieuses, évidemment, mais mon sentiment est qu’elles n’expliquent pas tout et, surtout, le principal – ce qui ressort aussi des enquêtes –, une sorte de fatalisme des jeunes français, comme s’ils avaient le sentiment de n’avoir aucune maîtrise sur leur destin personnel. Et c’est là qu’une autre interprétation s’impose, liée à la façon dont on conçoit la formation des jeunes dans notre pays. Cette conception repose sur l’idée de méritocratie, dont la spécificité française est ce qu’on appelle l’ « élitisme républicain », c’est-à-dire la sélection des « meilleurs » : tout le système est conçu autour de cette obsession du classement scolaire qui va départager les « vainqueurs » et les « vaincus » de la « compétition ». Terrain, n°52, éd. MSH/Ministère de la Culture et de la Communication, mars 2009, 174 p. – 16 € Il y a, pourtant, un paradoxe : les jeunes semblent réticents à accepter des réformes d’un système éducatif qui ne les favorise pas… Effectivement, depuis une vingtaine d’années, les jeunes ont refusé presque toujours les réformes du système éducatif, de quelque bord politique qu’elles viennent, ceci au nom de principes égalitaires, bien que cette égalité formelle ne vaut plus du tout du fait de ce fonctionnement extrêmement élitiste. Alors, pourquoi les jeunes adoptent-ils ce comportement ? Il y a d’abord, sans doute, l’incapacité des hommes politiques à expliquer et à justifier les réformes qu’ils proposent : ils ont peur des jeunes et essaient de faire passer les réformes à la sauvette ou de manière plus ou moins subreptice, ce qui ne fait qu’accroître la défiance. Dans cette opacité, les différentes catégories de jeunes croient connaître les avantages dont ils disposent et leur réflexe est, généralement, « mieux vaut tenir que courir » : ils préfèrent préserver un système, même insatisfaisant, plutôt que de courir le risque d’un changement dont Petites leçons de physique dans les jardins de Paris ils ne perçoivent pas assez clairement les avantages collectifs. Comment améliorer les choses ? L’essentiel est de parvenir à redonner confiance à la jeunesse, confiance en elle-même et dans la société. La création du Haut Commissariat à la jeunesse est une bonne nouvelle qui inaugure peut-être la mise en œuvre d’une véritable politique de jeunesse. En tant que spécialiste de la transition vers l’âge adulte, je peux dire qu’il y a, en effet, besoin d’une véritable politique publique d’accompagnement de cette transition, sans paternalisme, mais en donnant aux jeunes les ressources notamment en matière d’information, dans tous les aspects interdépendants de leur vie – formation, emploi, logement, santé, loisirs, voyages, etc. Il faut aussi enclencher dans le système éducatif une véritable pédagogie de la réussite, en insistant un peu sur les « principes égalitaires » et en considérant que chacun peut et doit réussir à son niveau et trouver sa voie d’excellence. Pour finir, je dirai qu’il faut réconcilier la société française avec sa jeunesse afin de faire surgir le dynamisme que celle-ci porte en elle : la jeunesse n’est pas seulement un problème, elle est aussi une ressource. Propos recueillis par Léa Monteverdi Hans Christian von Baeyer, préf. Georges Charpak, trad. Julien Randon-Furling, ill. Lili von Baeyer, éd. Dunod, mars 2009, 192 p. – 15 € « … Ce livre est écrit par un scientifique de haute culture doublé d’un amoureux de Paris » (Georges Charpak). Du Champ de Mars au Jardin des plantes, du parc Montsouris au jardin du Luxembourg, le grand scientifique américain Hans Christian von Baeyer propose une balade d’initiation à la physique dans un Paris, le lecteur le devine, qu’il connaît bien. Style raffiné et illustrations peu bavardes rendent sensibles ces promenades réflexives où se marient avec bonheur gravitation universelle et va-et-vient d’une balançoire.
Pourquoi et comment fait-on attention ? Sylvie Chokron, éd. Le Pommier, coll. « Les petites pommes du savoir », mars 2009, 64 p. – 4, 60 € Cette « Petite pomme » est le premier ouvrage véritablement grand public sur un sujet apparemment anodin, l’attention « … qui constitue un prérequis à toutes les activités cognitives, perceptives ou motrices » et donc « absolument indispensable aux apprentissages ». En retour, le sur-apprentissage d’une fonction entraîne une automatisation de cette fonction qui, de ce fait, nécessite moins d’attention, cette attention libérée pouvant, ainsi, servir à un autre apprentissage. Et ainsi de suite. L’attention représente donc un axe commun à l’ensemble de la vie mentale, et « poursuivre notre démarche de caractérisation des processus attentionnels permettra à l’homme de mieux comprendre les mécanismes qui autorisent ou entravent cette fonction nécessaire à une parfaite adaptation au monde extérieur. Quant à l’étude du lien entre attention et conscience, elle révélera peut-être certains mystères de notre fonctionnement cognitif et nous renseignera sur certains mécanismes encore peu connus, comme la motivation, le lien entre vie affective et vie intellectuelle ou encore le choix (conscient ou non) de ne percevoir que certaines informations qui nous entourent ». 2009 : ANNÉE MONDIALE DE L’ASTRONOMIE Astronomie populaire Tomes I et II Camille Flammarion, éd. Flammarion, coll. « Champs », mars 2009, 2 000 p. – 25 € Somme des connaissances astronomiques de son temps présentées avec enthousiasme, dévouement à la diffusion des idées et joie d’enseigner ne sont pas les moindres mérites de cette célèbre Astronomie populaire, de Camille Flammarion (1842- 1925). Les deux volumes de cette nouvelle édition paraissent dans un joli coffret à l’ancienne et sont illustrés (figures, planches et cartes du ciel) en fac-similé de l’édition originale. Un hommage à Camille Flammarion, astronome renommé, fondateur de l’observatoire de Juvisy-sur-Orge et de la Société astronomique de France et qui demeure l’un des plus grands vulgarisateurs de l’histoire des sciences. L’OBSERVATION EN ASTRONOMIE Pierre Léna (coord.), éd. Ellipses, mars 2009, 240 p. – 24 € GALAXIES ET COSMOLOGIE Françoise Combes (coord.), éd. Ellipses, mars 2009, 240 p. – 24 € Le corps humain Conçu, supplicié, possédé, cannibalisé Maurice Godelier et Michel Panoff (dir.), CNRS Éditions, mars 2009, 575 p. – 35 € GUIDE 39 L’humanité, toujours et partout, s’est représenté l’individu comme composé de deux parts : l’une, charnelle et périssable, l’autre invisible, âme, ombre, double, esprit poursuivant sa route bien au-delà de la mort. Et, pour de nombreuses sociétés, des Yanomami d’Amazonie aux Khumbo du Népal, un homme et une femme ne suffisent pas à produire un enfant : celui-ci nécessite pour être pleinement humain l’intervention d’agents plus puissants, ancêtres, esprits, dieux. Réunissant de grands spécialistes des sociétés traditionnelles, cette somme explore, à travers représentations et pratiques symboliques, les relations entre les sexes, la famille, la propriété, le pouvoir… Mais le corps n’est pas seulement le résultat d’un développement inutero. Il est aussi l’expression et l’instrument d’un ordre social, que l’on peut contester ou subvertir en agissant sur son propre corps par des agressions, des possessions, des rituels violents. L’ouvrage traite donc aussi de ces violences, afin de montrer comment un corps est à la fois le dépositaire et le piège des rapports sociaux. Un ouvrage de référence. Grossesses avec drogues Entre médecine et sciences sociales Laurence Simmat-Durand (dir.), éd. L’Harmattan, coll. « Logiques sociales », mars 2009, 294 p. – 28 € Un sujet beaucoup plus investi par la médecine que par les sciences sociales vient d’être abordé par ces dernières : la consommation par les femmes enceintes de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis, traitements de substitution aux opiacés, benzodiazépines, etc.). Les enquêtes de terrain proposées ici résultent de plusieurs années de coopération entre un réseau de praticiens, le Gega (Groupe d’études « Grossesses et addictions ») et un laboratoire de recherches en sciences sociales, le Cesames (Centre de recherche psychotropes, santé mentale, société) : comment les femmes sous addiction vivent-elles leur grossesse, quelles sont leurs conditions de vie – pouvant aller parfois jusqu’à l’absence de domicile fixe –, quel est le nombre d’enfants pris en charge, existe-t-il un handicap physique, scolaire ? Un ouvrage témoignant d’un rapport explicite entre sciences de la société et médecine curative ou préventive. Les défenses de mon corps Laurent Degos, ill. Sophie Jansem, éd. Le Pommier, coll. « Minipommes », série « Mon corps », avril 2009, 64 p. – 6 € Comment notre organisme se défend-il contre une infection ? Qu’est-ce qu’un anticorps ? Quel est le rôle des globules blancs ? À quoi sert un vaccin ? … C’est ce que la petite Marie, blessée au bord de la mer d’une blessure qui ne « cicatrise pas bien », va découvrir grâce au docteur Doré et à l’oncle André. Docteur en médecine et en biologie humaine, l’auteur est aujourd’hui directeur de la Haute Autorité de santé. Le journal du CNRS n°232 mai 2009



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