34 INSITU PROSPECTIVE Sciences de l’Univers : quels métiers pour demain ? Quels sont les besoins réels des laboratoires de l’Institut national des sciences de l’Univers (Insu) du CNRS en matière de recrutement ? C’est pour le savoir que l’Institut a entamé une grande enquête sur les métiers et les compétences des ingénieurs et des techniciens, dont les conclusions seront publiées à l’automne prochain. Sur le terrain, l’exercice consiste, à travers une série d’entretiens, à suivre l’évolution des modes d’organisation et de fonctionnement, à identifier les compétences émergentes et les emplois prioritaires pour l’avenir de l’établissement et à mettre en avant les domaines d’expertise de chacun. L’idée n’est pas de questionner brièvement les 2700 ingénieurs et techniciens des 109 laboratoires que compte l’Insu, mais de privilégier le contact approfondi. « Une première phase a démarré l’été dernier avec une série d’entretiens exploratoires qui a permis de définir les lignes directrices de notre questionnaire », explique Remy Bellenger, responsable de la division Projets à l’Insu. Et depuis décembre, vingt-cinq entretiens ont été conduits avec les directeurs d’unités et les personnes clés BRÈVES Vivre plus vieux et mieux vieillir, tel pourrait être le credo de l’Institut de la longévité de l’hôpital Charles Foix, à Ivry-sur- Seine, créé en février dernier par l’université Pierre et Marie Curie, l’AP-HP, les collectivités territoriales, et d’autres partenaires dont le CNRS. L’objectif sera de développer la recherche fondamentale et clinique sur la longévité et sur les maladies associées au vieillissement (Alzheimer, maladies Le journal du CNRS n°231 avril 2009 Les campagnes de mesures, comme ici sur un glacier alpin, nécessitent des compétences spécifiques. cardiovasculaires…). Il favorisera l’innovation, la valorisation technologique et la formation des professionnels grâce à l’installation d’un centre de recherche et d’une pépinière d’entreprises pour les biotechnologies et les gérontechnologies. À terme, ce dispositif unique en France permettra de développer de nouvelles thérapies et de nouvelles technologies mieux adaptées aux personnes âgées et facilitant leur vie quotidienne. Ce projet a été porté par Jean Mariani, directeur de l’unité « Neurobiologie des processus adaptatifs » (CNRS/UPMC). > www.upmc.fr/fr/recherche/pole_4/institut_de_la_longevite.html d’une quinzaine de laboratoires pour aboutir à terme à une centaine d’entretiens. La « prospective » s’intéresse en priorité aux métiers et compétences mis en jeu dans les projets de recherche : projets instrumentaux, campagnes de mesures et infrastructures de recherche. Leur mise en place nécessite en effet une organisation et des savoir-faire particuliers. « Les besoins en personnel des laboratoires ne sont évidemment pas les mêmes quand il s’agit de participer à la construction d’un nouveau satellite ou de lancer une campagne de mesures océanographique ou sismologique », indique Remy Bellenger. Ainsi, le satellite exige des laboratoires une mobilisation de compétences techniques extrêmement pointues sur plusieurs années. Tandis que l’océanographie ou la sismologie nécessitent d’orchestrer une série de mesures dans un environnement généralement très hostile et pour un champ de disciplines varié. Outre les métiers et les compétences, cette prospective vise aussi à mieux distinguer « les évolutions des structures de management des projets, les besoins de mutualisation et les stratégies de codéveloppement avec des start-up ou des industriels souvent incontournables dans nos métiers », ajoute Remy Bellenger. Cette consultation s’achèvera à l’automne 2009 par la publication d’un document et participe d’une plus large réflexion stratégique menée par la direction technique de l’Insu. Y figurent également une école thématique technique « Management et projets scientifiques » fin septembre, à Lyon, un colloque sur la R&D au printemps 2010, à Marseille, et la création d’un club des partenaires industriels, toujours en 2010. Un travail est mené en parallèle sur la création de plusieurs réseaux autour des spécificités de l’Insu, comme les compétences en technologie d’instrumentation marine ou le développement des détecteurs dans les projets spatiaux. Séverine Lemaire-Duparcq Un nouvel institut pour la longévité… … un autre pour les matériaux ©C. Vincent/CNRS Photothèque CONTACT ➔ Remy Bellenger Responsable de la division Projets à l’Insu remy.bellenger@cnrs-dir.fr L’Institut Jean Lamour, nouvelle unité de recherche dans le domaine des sciences et de l’ingénierie des matériaux, vient de tenir en février son premier colloque scientifique à Nancy. Regroupement multidisciplinaire, formé par la fusion de cinqunités mixtes de recherche communes à Nancy-Université, au CNRS et à l’Université Paul Verlaine-Metz, cet institut devient l’un des dix centres de recherche les plus importants en Europe dans son domaine. Impliqué directement dans le tissu économique lorrain, il permettra notamment de valoriser les recherches dans des secteurs comme les énergies non polluantes et durables. > www.nancy-universite.fr/uploads/media/CP_institut_jean_lamour.pdf |