32 © Predit INSITU PROGRAMME NATIONAL Quand la recherche nous transporte En février dernier, ont été dévoilées les nouvelles orientations du grand programme de recherche et d’innovation dans les transports terrestres (Predit), dans lequel le CNRS est très impliqué. Jean-Louis Léonard, député de Charente-Maritime et président du Predit, nous en dit plus. Le journal du CNRS n°231 avril 2009 Avant de parler de ses nouvelles priorités, qu’est-ce au juste que le Programme national de recherche et d’innovation dans les transports terrestres (Predit) ? Jean-Louis Léonard : Le Predit est un outil de mise en cohérence de la recherche nationale sur les transports terrestres (routier, ferroviaire et fluvial). C’est également un intermédiaire entre les chercheurs (publics et privés) travaillant dans ce domaine et les financiers, à savoir les ministères du développement durable, de l’industrie, de la recherche, l’Agence nationale de la recherche (ANR), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et Oseo, l’Agence de l’innovation (ex-Agence nationale de valorisation de la recherche, ou Anvar). Plus précisément, nous sommes là pour définir les orientations et évaluer les projets de recherche proposés. Le but étant de mettre en œuvre la politique de recherche définie par le gouvernement. LE PREDIT EN CHIFFRES Entre 2002 et 2007, près de 1600 projets de recherche sur les transports terrestres ont été financés grâce à 361 millions d’euros de fonds publics. Cinquante pour cent de ces fonds ont été injectés dans la recherche sur l’énergie et l’environnement ; 22% pour la thématique « mobilité des personnes » ; 20% pour la recherche sur la sécurité ; et 8%pour le transport des marchandises. En se référant aux seuls coordonnateurs des projets, le secteur privé (SNCF, RATP, Renault, PSA, Siemens, Michelin, nombreuses PME…) est coordonnateur d’études financées par 64% des crédits attribués ; le secteur public (Inrets, CNRS, IFP, CEA, ENPC, LCPC, des CHU, Inserm…), par 36%. À titre de comparaison, la première édition du programme (1990-1994) a bénéficié de 2,6 milliards de francs. Le Predit 2 (1996-2000) a permis d’engager environ 1400 recherches et a reçu plus de 300 millions d’euros de fonds publics. L’édition 2008- 2012 (Predit 4), elle, devrait obtenir 400 millions d’euros de budget. De grands centres de recherche reconnus mondialement, comme le CNRS, n’auraient-ils pas pu jouer ce rôle d’intermédiaire ? J.-L.L. : Pas vraiment… Certes, l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets), un grand laboratoire qui travaille dans le domaine des transports, aurait pu accomplir les missions du Predit ; et le CNRS aurait pu les réaliser en ce qui concerne la recherche fondamentale, par exemple. Mais l’avantage du Predit est qu’il n’est pas à la fois juge et partie, puisque contrairement à l’Inrets ou au CNRS, il ne fait pas de recherche. Il est donc totalement neutre dans ses choix et dans les labels qu’il attribue aux projets de recherche, y compris ceux dans lesquels le CNRS intervient. En février dernier, vous avez présenté le « Predit 4 » à la presse… Donc il y a eu des éditions 1, 2, et 3… J.-L.L. : Oui ! Il faut savoir que l’idée de créer le Predit est née dès 1985, quand l’ensemble des financiers de la recherche sur les transports se sont rendu compte qu’ils se dispersaient dans la recherche sur les transports avec des redondances dans les travaux qu’ils soutenaient. Alors ces financiers se sont rassemblés et ont lancé le Predit 1 (1990-1994) qui a permis de concrétiser le rapprochement entre eux. Puis il y a eu le Predit 2 qui a duré de 1996 à 2001 ; le Predit 3 entre 2002 et 2007 ; et enfin l’édition en cours (2008- 2012), baptisée logiquement Predit 4. Les priorités de ce dernier ne sont pas les mêmes que celles des éditions précédentes, mais il assure une continuité dans des thèmes environnementaux ou sécuritaires. Justement, quelles sont ces nouvelles priorités ? J.-L.L. : Il y a en six dans la continuité de celles du Predit 3. La première priorité est de mieux maîtriser la consommation d’énergie et les rejets nocifs des gaz à effet de serre dans l’environnement – réduire les émissions de dioxyde de carbone sera d’ailleurs l’objectif principal du Predit 4. La deuxième est d’améliorer la sécurité, la fiabilité, l’accessibilité et le confort des transports. Par ailleurs, il est important de perfectionner la mobilité dans les régions urbaines tout en réduisant les émissions polluantes. Développer des technologies et des systèmes permettant d’assurer une meilleure efficacité environnementale des modes de transports terrestres de marchandises, tout en optimisant les organisations logistiques pour limiter l’augmentation de la demande de transport est la quatrième priorité. La cinquième est d’assurer la |