CNRS Le Journal n°231 avril 2009
CNRS Le Journal n°231 avril 2009
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°231 de avril 2009

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 2,8 Mo

  • Dans ce numéro : Les enjeux scientifiques de la communication

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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30 ZOOM 9 La première opération, réalisée en 2007, a été consacrée au scannage 3D complet des lieux. 10 Aperçu du « nuage de points » 3D acquis par le scanner laser. Au total, celui-ci a enregistré un milliard de points de la salle. 11 Vue d’ensemble des modèles 3D de certaines colonnes de la salle. L’enregistrement d’environ six millions de points par colonne et leur rattachement à des coordonnées géographiques ont été nécessaires pour recomposer en totalité ou partiellement l’image de la salle hypostyle. 12 Trois étapes de la modélisation numérique d’une colonne : après le maillage des points 3D (à gauche), la représentation est ombrée (au centre), puis texturée (à droite). 13 La grande salle hypostyle, qui attire plus de sept mille visiteurs chaque jour (auxquels il faut désormais ajouter presque autant de spectateurs nocturnes), symbolisait le marécage primordial, le Noum duquel émerge une forêt de papyrus figurée par les colonnes. Les chapiteaux représentent les boutons de cette plante ouverte ou fermée et les piliers ses tiges. Le journal du CNRS n°231 avril 2009 © B. Chazaly/Atm3d/CNRS Photothèque 9 10 11 12 > Pour contourner ces difficultés, l’équipe s’est appuyée sur deux techniques de pointe. La première est le scannage en 3D. Grâce à elle, les chercheurs ont pu créer un modèle numérique de la salle en trois dimensions. Il s’obtient grâce à l’acquisition et à l’enregistrement en quelques minutes de plusieurs millions de points tridimensionnels avec une précision de l’ordre de quelques millimètres. Grâce aux données recueillies, les égyptologues pourront par exemple accéder virtuellement à des parties inaccessibles sur place, ou reconstituer avec exactitude un élément de la colonne qui serait endommagé ou détruit. Surtout, cela leur évitera de retourner sur le terrain pour effectuer de nouvelles mesures. Quant à la seconde méthode, dite de « photogrammétrie » 4, elle consiste à obtenir une couverture photographique exhaustive des parois des colonnes, qui seront ensuite appliquées sur la surface scannée. Lors de cette mission, les prises de vue ont été réalisées à l’aide d’une perche de 8 mètres sur laquelle quatre appareils photographiques étaient fixés à des hauteurs différentes. Un ordinateur, installé à la base du mât, contrôlait le cadrage et assurait le déclenchement simultané des quatre appareils. Plus de 4000 images ont été enregistrées. « La tâche était colossale, se souvient Emmanuel Laroze, puisqu’il s’agissait de photographier avec une définition suffisante et en un temps record la totalité des décors. Soit au total près d’un hectare et 13 demi de décors en un mois. » Tout ceci sans tenir compte des contraintes pratiques comme le manque de recul ou l’éclairage. Dans une journée, la lumière ne cesse de varier. C’est pourquoi tous les clichés ont été faits dans l’ombre et sont actuellement retravaillés sur ordinateur. Si les missions de terrain sont à présent terminées, une nouvelle aventure et un gros travail, que ce soit de traitement des données ou d’assemblage de la mosaïque d’images, par exemple, commencent. Un long chemin reste à parcourir avant que l’ensemble des décors ne soit mis à plat et étudié. Peut-être les colonnes de la salle hypostyle aurontelles bientôt des mystères à nous révéler ? Encore un peu de patience. Géraldine Véron 1. Plusieurs institutions sont impliquées : CNRS, École nationale des sciences géographiques (ENSG-IGN), Conseil suprême des Antiquités égyptiennes (CSA) et une entreprise privée spécialisée dans la numérisation 3D par laser terrestre (ATM3D). 2. Salle dont le toit est soutenu par des colonnes. 3. Laboratoire CNRS/Université Paris-IV/Collège de France. 4. La photogrammétrie détermine les dimensions et les volumes d’un objet à partir de mesures effectuées sur des photographies qui indiquent les perspectives de cet objet. © A. Chéné/CFEETK/CNRS Photothèque CONTACT ➔ Emmanuel Laroze Laboratoire « État, religion et société dans l’Égypte ancienne et en Nubie », Paris laroze.emmanuel@gmail.com © Photos : Atm3d/CFEETK/CNRS Photothèque
Bertrand Ménaert Ingénieur de recherche Un Cristal, des cristaux… Innovant et persévérant. Deux valeurs clés pour qui se veut ingénieur, selon Bertrand Ménaert. Et qu’il a faites siennes. Elles ne sont d’ailleurs peut-être pas étrangères au Cristal du CNRS reçu l’an passé. Sous des dehors affables, cet ingénieur de 49 ans figure parmi les rares spécialistes français de la « croissance cristalline en solution à haute température ». Une discipline de pointe qu’il exerce depuis huit ans au sein du pôle « Cristaux massifs » à l’Institut Néel du CNRS, à Grenoble, « dans un environnement scientifique exceptionnel pour l’étude et la caractérisation des matériaux avec la présence, à deux pas d’ici, du synchrotron ESRF et de la source de neutrons la plus intense du monde, l’Institut Laue-Langevin (ILL) ». Mais c’est en Lorraine qu’a émergé sa vocation. Sur les bancs du lycée, le jeune nancéien se voit bien travailler dans l’industrie chimique. Après un cursus universitaire partagé entre physique et chimie, c’est un stage dans le laboratoire de cristallographie de Nancy qui scelle son destin. Le hasard ? Pas tout à fait. « Mon père y travaillait comme ingénieur d’étude, mais je n’avais pas prévu de suivre ses traces ! » Bien lui en prend. Il rejoint ainsi la seule équipe à se consacrer, en France, à la production fort délicate des cristaux de la famille KTP (formés de potassium, de titane et de phosphore). Dotés de remarquables propriétés optiques qui permettent de modifier la longueur d’onde de la lumière, ces cristaux optimisent les dispositifs laser en chirurgie ou en télémétrie militaire… Encore faut-il maîtriser leur fabrication : « Nous avons utilisé la « méthode des flux », technique réputée délicate à mettre en œuvre. » Avec cette méthode, la cristallisation s’obtient au cours d’une lente – près d’un mois ! – et minutieuse phase de refroidissement. « Si ce projet a réussi, c’est en grande partie grâce au développement dans notre équipe d’instruments originaux qui permettaient de suivre en continu les différentes étapes de cristallisation. » Ce qui vaut au jeune thésard, en 1988, de cosigner son premier brevet. Et de créer © J.-F. Dars/CNRS Photothèque « Grenoble constitue un environnement scientifique exceptionnel pour l’étude et la caractérisation des matériaux. dans la foulée, avec ses collègues, la société Cristal Laser. Une réussite : la modeste PME est devenue l’un des leaders mondiaux en production de cristaux pour l’optique. 1992 : Bertrand Ménaert intègre le CNRS en tant qu’ingénieur de recherche. Deux ans plus tard, sa carrière connaît un premier tournant avec le transfert de son équipe au laboratoire de physique de l’université de Dijon. Bouger n’est pas pour lui déplaire. Même s’il doit passer près d’un an à « remonter » deux salles de cristallogenèse. S’ouvrent alors six belles années d’une « vie agréable » et de recherches innovantes. Notamment sur la découpe des cristaux, opération essentielle pour que le cristal « exprime » ses propriétés. Ce travail d’orfèvre l’amène à réaliser des sphères cristallines pour les besoins d’une méthode originale de métrologie optique, puis des cylindres pour la réalisation de sources laser. Avec, à la clé, un second brevet cosigné et un transfert technologique vers la société américaine JDS Uniphase, spécialisée dans les sources laser. 2001 s’ouvre avec un second déménagement. Direction Grenoble. Nouveau laboratoire, nouvelle installation d’une salle de production. C’est aussi RENCONTREAVEC 31 » l’occasion pour Bertrand Ménaert de développer ses liens avec la communauté nationale. Il participe activement au comité de pilotage du réseau Mission ressources et compétences technologiques (MRCT) du CNRS sur les cristaux massifs pour l’optique 1 où, depuis six ans, notre homme anime une formation nationale sur les « procédés d’orientation des cristaux ». Le reste du (peu) de temps, il le consacre à ses deux enfants, sa maison… et dès que possible, à ses ruches installées dans son ancien fief de Bourgogne. La belle symétrie des alvéoles le fait rêver… aux cristaux, peut-être. Patricia Chairopoulos ➔ Retrouvez les « Talents » du CNRS sur www.cnrs.fr/fr/recherche/prix.htm 1. « Cristaux massifs, micro-nano-structures et dispositifs pour l’optique » (http:Ilcmdo.cnrs.fr/) CONTACT ➔ Bertrand Ménaert Institut Néel, Grenoble bertrand.menaert@grenoble.cnrs.fr Le journal du CNRS n°231 avril 2009



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