© Photos : C. Delhaye/CNRS Photothèque 30 15 16 ZOOM 15 Autre élément du dispositif astronomique de Concordia, les plateformes de l’expérience Concordiastro, sur lesquelles des télescopes servent aux tests du site en vue de l’installation future d’un observatoire. 16 Des conteneurs pour le stockage du fuel. 17 et 18 L’été, une partie des personnels dort dans ces tentes de six à huit lits. Une température de 25 °C y est maintenue, bien que la température extérieure atteigne –30 °C. 19 La cuisine de la station Concordia. ➔ À VOIR Concordia, sciences australes, (2008, 34 min) de Marcel Dalaise, produit par CNRS Images et l’Ipev. À visionner en ligne : http:Ilvideotheque.cnrs.fr/index.php ? urlaction =doc&id_doc=1894 Le journal du CNRS n°227 décembre 2008 > 17 Hippolyte Fizeau, qui a participé à l’hivernage 2006. Il y a le silence et la base paraît immense. » Érick Bondoux, actuel hivernant en charge de l’astronomie, ajoute : « Durant l’hivernage, rien n’est comme ailleurs. Même le temps semble altéré. Pour moi, il s’est arrêté le 28 décembre 2007 ! » Passé les premières semaines durant lesquelles chacun cherche ses marques, une sorte de routine s’installe. « On devient un peu robot, confie Éric Aristidi. La vie est rythmée par le travail », comme le détaille Érick Bondoux : « Ici, le travail d’astronome est très différent de ce qui se fait ailleurs. Les horaires ne sont jamais fixes et certaines expériences demandent une veille de chaque instant. Plus qu’observateur, il faut être à la fois mécanicien, électronicien, informaticien et opticien. Une polyvalence qui vaut pour tous les corps de métier. » L’astronome ajoute : « Durant l’hivernage, il est courant de ne pas avoir une journée de repos durant plusieurs mois. D’une certaine manière, il est impossible de s’ennuyer et la question du manque de loisirs ou de distractions ne se pose pas. » Pour autant, selon les années, l’ambiance est plus ou moins bonne. Ainsi, lors du second hivernage, en 2006, l’atmosphère s’est vite dégradée. « Début juillet, on a commencé à s’engueuler, se souvient Éric Aristidi. Les relations deviennent alors plus diplomatiques qu’amicales. » La façon dont le groupe s’adapte socialement et psychologiquement aux conditions de vie en isolement et en confinement régnant à Concordia fait d’ailleurs l’objet d’un programme de recherche dirigé par Élisabeth Rosnet, au Laboratoire de psychologie appliquée (LPA), commun aux universités de Reims et de Picardie, 18 © Y. Frenot/CNRS Photothèque 19 à Reims. Programme dont les résultats aideront notamment à préparer de futures missions spatiales vers Mars ! Dans ces conditions, on comprend qu’en septembre, tout le monde soit ravi de voir réapparaître le Soleil. Puis se mette à guetter le premier avion, fin novembre. À l’ouverture de la station, les effectifs montent rapidement à quarante. La nouvelle campagne d’été peut commencer. « L’année dernière, nous avions dû faire certaines choses à la va-vite, confie Alessia Maggi. Je suis donc ravie de retourner à Concordia. » Un contentement d’ordre scientifique, mais aussi humain. Car comme le confirme Éric Aristidi, « un séjour à Concordia n’est pas une expérience anodine ». Bien au contraire. Érick Bondoux confie : « Même plusieurs mois après mon arrivée, marchant dans la nuit et voyant se découper l’ombre des deux tours sur la Voie lactée, il m’est arrivé de penser que je rêvais. » Mathieu Grousson 1. Laboratoire CNRS/Université de Nice/Observatoire de la Côte d’Azur. 2. Groupement d'Intérêt Public (GIP) constitué par neuf organismes (Ministère de la recherche, Ministère des affaires étrangères, CNRS, Ifremer, CEA, TAAF, Météo-France, CNES, Expéditions Polaires Françaises). 3. Lire « Plein feux sur les pôles », Le journal du CNRS, n°205-206, février-mars 2007. 4. Institut CNRS/Université de Strasbourg-I. CONTACTS ➔ Alessia Maggi, alessia.maggi@eost.u-strasbg.fr ➔ Éric Aristidi, eric.aristidi@unice.fr ➔ Élisabeth Rosnet elisabeth.rosnet@univ-reims.fr ➔ Blog d’Érick Bondoux www.antarcticaonline.org |