CNRS Le Journal n°227 décembre 2008
CNRS Le Journal n°227 décembre 2008
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°227 de décembre 2008

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : 150 ans après, le monde selon Darwin

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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28 © Photos : C. Delhaye/CNRS Photothèque © E. Aristidi/CNRS Photothèque 2 1 ZOOM 3 ANNÉE POLAIRE INTERNATIONALE Une saison à Concordia L’Année polaire internationale s’achève. Pour autant, la vie ne va pas s’arrêter à la station franco-italienne Concordia, installée en plein Antarctique. Durant les saisons d’été, jusqu’à une quarantaine de scientifiques, de techniciens ou d’intendants s’y affairent dans des conditions extrêmes. Instants de vie de ce « laboratoire du bout du monde ». Le journal du CNRS n°227 décembre 2008 4 5 6 7 Voir ces deux tours au milieu de nulle part, lors de mon arrivée en avion pour l’hivernage en cours, restera un souvenir inoubliable », raconte Érick Bondoux, du Laboratoire Hippolyte Fizeau 1, à Nice. Ces tours appartiennent à la base polaire franco-italienne Concordia, édifiée au cœur de l'Antarctique, de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor 2 et de l’institut italien PNRA. Plus précisément sur le site du DômeC, à 3 233 mètres d’altitude, dont plus de 3 200 d’épaisseur de glace ! Si les bâtiments d’été sont opérationnels depuis 1997, la construction sur pilotis des deux tours de trois étages a débuté en 2002. Et depuis 2005, le site est occupé en permanence. Lieu unique par sa localisation extrême – la température moyenne du site avoisine les – 50 °C avec des pointes à –80 °C, et le soleil disparaît totalement de mai à août –, Concordia est surtout un laboratoire scientifique à nul autre pareil. Son ciel, d’une pureté inégalée, fait le bonheur des astronomes. Les climatologues y forent la glace pour reconstituer
8 l’histoire du climat sur des échelles de temps vertigineuses. Quant aux sismologues, ils peuvent y étudier la propagation des ondes sismiques le long de l’axe de rotation de la Terre 3. Pour profiter de ce site exceptionnel, les scientifiques doivent néanmoins s’adapter à des conditions de vie radicales. Rien que pour se rendre au DômeC, il faut compter une semaine de navigation dans les eaux agitées des mers du Sud. Puis embarquer à bord d’un petit avion pour un vol de cinq heures. « Nous sommes une dizaine, assis au beau milieu du matériel. Il fait si froid que cinq minutes après le décollage, les vitres gèlent », décrit Alessia Maggi, à l’Institut de physique du globe de Strasbourg 4. Et à l’arrivée, rien n’assure que tout se déroulera comme prévu. « Étant donné les conditions, et vu que l’on n’a qu’une seule tentative par an, on ne peut jamais savoir si on aura le temps de tout faire, même en travaillant 14 heures par jour », explique la sismologue. D’un côté, le matériel est mis à rude épreuve : problèmes mécaniques, électronique qui 10 11 13 12 9 casse, pièces de rechange introuvables… De l’autre, le manque d’oxygène lié à l’altitude rend la moindre tâche plus fatigante. « Lorsque l’on a oublié le bon tournevis avant de se rendre auprès des instruments, il faut marcher un kilomètre pour retourner à la base », explique la scientifique. Ce qui, par – 60 °C, n’a rien d’une promenade de santé ! Pour autant, au quotidien, la vie à Concordia est pour ainsi dire… normale : « Du fait de la fatigue, on dort très bien, explique la sismologue. Les repas sont copieux, et le soleil brille en permanence. » Quoique ce dernier point ne soit vrai que durant les campagnes d’été, qui durent de décembre à février. La base est alors une véritable fourmilière où s’affairent une quarantaine de personnes, scientifiques, techniciens ou cuisinier. Mais à partir de février, tout change. Les estivants quittent la station, laissant une dizaine d’hivernants dans l’isolement quasi total de la nuit polaire. « Lorsque le dernier avion s’en va, on a une sensation de vide, témoigne Éric Aristidi, du Laboratoire ©L. Augustin/CNRS Photothèque > 14 ZOOM 29 1 La station Concordia à l’aube. Le Dôme C est un site exceptionnel pour l’astronomie 2. Le télescope Cochise 3, équipé d’un système de dégivrage 4, est notamment dédié à l’étude du rayonnement cosmologique fossile. Un peu plus loin, des astronomes construisent un socle en béton pour l’installation d’autres instruments 5. Trois mille mètres de carottes de glace 6 et 9 ont permis de reconstruire 800000 ans de l’histoire du climat. Après extraction, les carottes issues du forage Epica sont préparées en atelier 7, avant de rejoindre la cave d’archivage 8. 10 Durant les campagnes d’été, les deux tours de Concordia accueillent une quarantaine de scientifiques. Une station mobile 11, alimentée par des panneaux solaires 12, et un observatoire sismologique 13 permettent l’analyse des ondes sismiques le long de l’axe de rotation de la Terre. 14 La liaison avec Concordia se fait grâce à ce Twin Otter. Le journal du CNRS n°227 décembre 2008



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