CNRS Le Journal n°227 décembre 2008
CNRS Le Journal n°227 décembre 2008
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°227 de décembre 2008

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : CNRS

  • Format : (215 x 280) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : 150 ans après, le monde selon Darwin

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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18 © IllustrationC. Hein, et Clivia - J. Samsonov - DX - StarJumper/Fotolia.com ; The Bridgeman Art Library L’ENQUÊTE 2009 sera l’année Darwin. Deux cents ans après sa naissance, cent cinquante ans après la parution de son ouvrage De l’origine des espèces, le monde s’apprête à célébrer le naturaliste anglais qui a révolutionné l’histoire de la vie, en mettant sur pied les théories de l’évolution et de la sélection naturelle. Si l’hommage est de taille, c’est que ces travaux constituent le socle de recherches capitales menées pour établir les liens de parenté entre les espèces, et comprendre leur évolution au fil des millénaires. Mais c’est aussi et sûrement pour réaffirmer certains faits scientifiques, à l’heure où les détracteurs de Darwin, créationnistes en tête, semblent regagner du terrain. Comment Darwin a-t-il échafaudé ses théories, et comment celles-ci ont-elles évolué ? Que font ses héritiers dans les labos ? Le journal du CNRS a enquêté. Le journal du CNRS n°227 décembre 2008 150 ANS APRÈS, LE MONDE selon DARWIN
On annonce toujours la mort des célébrités, jamais leur naissance », plaisantait l’écrivain surréaliste Louis Scutenaire. Sans réparer cette injustice, 2009 va permettre de célébrer on ne peut plus dignement le bicentenaire de la naissance du géant de la science moderne que fut Charles Robert Darwin, en même temps que, par un heureux hasard du calendrier, le 150 e anniversaire de la première édition de De l’origine des espèces par la voie de la sélection naturelle, sa publication majeure. Une « darwinomania » légitime, puisque la théorie de l’évolution des espèces, échafaudée par le savant à la barbe blanche et sans cesse enrichie, complétée, complexifiée par des générations de chercheurs au prix d’un nombre incalculable de travaux sur le terrain et en laboratoire, paraît indétrônable. Ce que dit Darwin au milieu du XIX e siècle ? Que les organismes vivants sont en perpétuelle évolution, grâce notamment au phénomène de sélection naturelle qui fait qu’au sein d’une même espèce, les individus les plus adaptés à leur milieu se reproduisent davantage que les autres. Et que toutes les espèces (l’homme n’est pas exclu de ce schéma) descendent d’un ou de plusieurs ancêtres communs. Un bouleversement dans la vision traditionnelle chrétienne qui prévaut alors, et pour laquelle les créatures en tout genre qui peuplent la planète sont des créations divines, immuables et indépendantes les unes des autres. « La théorie de l’évolution au sens darwinien du terme est actuellement le meilleur cadre conceptuel que nous ayons à notre disposition pour comprendre rationnellement l’instabilité du vivant, pour penser un monde naturel essentiellement DE L’ORIGINE D’UNE THÉORIE > 19 DES RECHERCHES EN ÉVOLUTION > 23 QUAND LA POLÉMIQUE S’EN MÊLE > 26 Darwin constitua de nombreuses collections d’insectes, l’occasion de mener des observations naturalistes extrêmement minutieuses. De l’origine d’une théorie dynamique », commente Hervé Le Guyader, directeur du laboratoire « Systématique, adaptation, évolution » 1. LES GRANDS PRINCIPES DE L’ÉVOLUTION En ce début de troisième millénaire, l’explication des mécanismes de l’évolution biologique formulée par Darwin et ses successeurs repose sur quatre principes fondamentaux. Premièrement : « Parmi les individus qui se reconnaissent comme partenaires sexuels potentiels, il existe des variations (physiques, génétiques, d’aptitude…). Quelle que soit la cause de cette variation, les espèces vivantes manifestent par conséquent une capacité naturelle à varier », explique Guillaume Lecointre, chef d’équipe au laboratoire « Systématique, adaptation, évolution ». Deuxièmement, toute espèce se laisse sélectionner. Les horticulteurs qui créent, par exemple, de nouvelles variétés de roses en croisant entre elles d’anciennes variétés, et les éleveurs, qui ont fait du loup un teckel en 11 000 ans, le savent bien. « Le simple fait que les hommes puissent changer à leur guise la morphologie d’une espèce montre bien que celle-ci est en quelque sorte « plastique », possède une capacité à être modifiée », dit Guillaume Lecointre. Troisièmement, toutes les espèces se reproduisent aussi longtemps qu’elles trouvent des ressources alimentaires et des conditions optimales d’habitat. Leur taux de reproduction est alors tel qu’elles parviennent toujours aux limites de ces ressources ou trouvent d’autres limites, telles que la prédation qu’elles subissent de la part d’autres espèces. « Il existe ainsi une capacité naturelle de surpeuplement observable lorsque, > L’ENQUÊTE Le savant anglais n’a publié sa théorie de la sélection naturelle qu’assez tard, à cinquante ans, alors qu’il était déjà un naturaliste de renom international. Darwin représenté en 1840 par George Richmond, non en patriarche barbu, tel que la postérité l’a immortalisé, mais en homme encore jeune, grand et mince. Le journal du CNRS n°227 décembre 2008 19 © Rue des Archives/Lebrecht ; The Bridgeman Art Library ;



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