24 © Infographie : www.gregcirade.com pour le Journal du CNRS. Sources : Onusida, OMS, enquête Vespa L’ENQUÊTE 46 000 Amérique du Nord 1300 000 17 000 Caraïbes 230 000 100 000 Amérique latine 1600 000 Si elles sont affiliées à la Sécurité sociale, toutes ces personnes sont prises en charge à 100% pour les dépenses liées au VIH, au même titre qu’une dizaine d’autres affections de longue durée (ALD) en France. Encore faut-il être dans le bon protocole de soins 4. « Il n’y a pas de traitement homologué en médecine généraliste », rappelle Claude Thiaudière, sociologue au Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique-Épistémologie et sciences sociales (Curapp-ESS) 5 et maître de conférences à l’université de Picardie-Jules Verne. « La plupart des médicaments font encore l’objet de recherches, ce sont des essais », et ils nécessitent donc un suivi hospitalier. Pour ces affections qui ne peuvent donner lieu à des ordonnances « clés en main » fournies en cabinet, entrer dans le protocole d’un Juin 1981 Le journal du CNRS n°218 mars 2008 Afrique subsaharienne 22 500 000 Cinq cas graves de pneumonie sont signalés par le Center for disease control (CDC) d’Atlanta. Une précision est apportée : les patients sont homosexuels. 31 000 Europe centrale et occidentale 760 000 grand hôpital parisien peut donc faire une cruelle différence. De manière générale, dans les pays développés, « il faut être dans le « bon » réseau médical pour avoir le traitement de pointe, poursuit le sociologue. Le patient doit aussi savoir expliquer ses symptômes, se débrouiller chez lui avec une feuille de soins parfois complexe, avec des prises de pilules à heures fixes, etc. », pointe Claude Thiaudière. « Finalement, les inégalités entre patients viennent autant de leur capital « socioculturel » que de leurs ressources financières ». À ce propos justement, les médicaments dits de confort, contre les diarrhées, problèmes de peau et autres effets secondaires, pas toujours remboursés même en France, finissent par alourdir la facture, surtout depuis les nouvelles franchises médicales 6 qui s’ajoutent aux précédentes mises en place depuis 2005. © P.Turnley/CORBIS À Paris, Willy Rozenbaum, jeune chef de clinique, reçoit un patient aux symptômes similaires. 150 000 Europe orientale Asie centrale 1600 000 35 000 340 000 Proche-Orient Afrique du Nord 380 000 33,2 MILLIONS DE PORTEURS DU VIH… 2,5 MILLIONS DE NOUVEAUX CAS Enfants de moins de 15 ans Enfants de moins de 15 ans 2,5 millions 420 000 Hommes 15,4 millions > Femmes 15,4 millions 1 700 000 Juillet 1981 LE VIH EN CHIFFRES EN 2007 DANS LE MONDE Le CDC signale une centaine de personnes atteintes de cancers de la peau, le sarcome de Kaposi, et de maladies se manifestant lors d’une dépression immunitaire. La majorité d’entre elles sont de jeunes hommes homosexuels. 92 000 14 000 Océanie 75 000 Adultes 2,1 millions Asie orientale 800 000 Sous-continent indien Asie du sud-Est 4 000 000 DES INÉGALITÉS PROFESSIONNELLES Les rendez-vous médicaux fréquents, les coups de fatigue dus au traitement, rendent également la vie professionnelle plus dure. Bien sûr, c’est aussi le cas pour les patients atteints de cancers, de diabètes ou d’autres ALD. À la différence que « le VIH touche une population globalement plus jeune », remarque Rosemary Dray-Spira, médecin et épidémiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) 7. Les problèmes liés à l’emploi se posent donc de manière plus aiguë, comme le montre l’enquête Vespa. On y apprend ainsi qu’à peine plus d’un séropositif sur deux en âge de travailler était actif au moment de l’enquête en 2003. « Un taux significativement plus faible que Janvier 1982 Libération, Le quotidien de Paris, le Monde, publient des articles sur « un mystérieux cancer des homosexuels américains ». Nombre total de personnes vivant avec le VIH Nouveaux cas FRANCE (CHIFFRES 2006) environ 130 000 séropositifs 6300nouveaux cas Courant 1982 Aux États-Unis, des cas similaires sont signalés chez des hétérosexuels toxicomanes, des immigrés d’origine haïtienne et des hémophiles. Dans les esprits, la maladie reste pourtant le « cancer gay ». |