20 L’ENQUÊTE GLOSSAIRE VIH Virus de l’immunodéficience humaine. Antirétroviraux (ARV) Classe de médicaments utilisés pour le traitement des infections liées aux rétrovirus tels que le VIH. Sida Syndrome de l’immunodéficience acquise. Antigène Toute substance reconnue par une composante du système immunitaire et qui provoque sa réaction. Rétrovirus à ARN Un rétrovirus est un virus dont le génome est formé d’ARN, une molécule très proche de l’ADN. Il utilise une enzyme, la transcriptase inverse, pour forcer la cellule hôte à créer de l’ADN viral, lequel sera alors capable de pénétrer dans le noyau de la cellule infectée et de s’intégrer aux chromosomes. Enzyme Une enzyme est, dans la majorité des cas, une protéine qui catalyse et accélère une réaction. Micro-ARN Petites molécules d’ARN capables de bloquer la synthèse des protéines. Protéasome Assemblage de molécules chargé, entre autres, de la dégradation des protéines Protéines de l’hétérochromatine Ces protéines jouent un rôle dans l’organisation même du génome et sont impliquées dans l’inhibition de l’expression des gènes. Candidat vaccin Un candidat vaccin est une préparation vaccinale en cours d’essai qui pourra devenir un vaccin si toutes les étapes d’essai (tolérance, réponses immunes induites) sont concluantes. Vecteur Un vecteur est une bactérie ou un virus non pathogène qui présente au système immunitaire un gène du pathogène contre lequel on veut immuniser. Le journal du CNRS n°218 mars 2008 © www.gregcirade.com/CNRS Photothèque VIH > Récepteur CD4 cours de laquelle « la charge virale reste à peu près stable et faible au niveau du sang malgré une intense réplication du virus, poursuit Philippe Benaroch, responsable de l’équipe « Transport intracellulaire et immunité » 2 à l’Institut Curie. Les cellules infectées sont rapidement détruites et renouvelées, preuve que le système immunitaire est à même, pendant une longue période, de contenir l’infection virale ». Mais pas de l’enrayer complètement. Après de longs mois d’une résistance héroïque, « le nombre de lymphocytes T CD4+ (la cible n°1 du VIH), qui aident les autres cellules-clés du système immunitaire (les « lymphocytes T tueurs » CD8+ et les lymphocytes B) à croître et à contrer les attaques de l’intrus, diminue inexorablement. Le sida apparaît au moment où se produit un effondrement à la fois du nombre de lymphocytes T CD4+ (moins de 400/mm 3 de sang, contre plus de 1000 en temps normal) et de la réponse des lymphocytes T tueurs CD8+, tandis que la virémie augmente. » Cytoplasme du lymphocyte COMMENT LE VIH SE RÉPLIQUE 1 1/FUSION VIRUS/CELLULE Une fois que le virus du SIDA s'est arrimé à la membrane d’un lymphocyte, les deux membranes (du virus et du lymphocyte) fusionnent. Le VIH peut alors pénétrer dans le cytoplasme de la cellule-hôte. Il se débarrasse de sa capside, ce qui libère l’ARN viral dans le lymphocyte. DES RÉSERVOIRS CACHÉS DANS LES CELLULES Tel est, sommairement résumé, le mode opératoire du VIH pour tromper, désorganiser puis saboter le système immunitaire. Une stratégie d’une terrible efficacité dont les chercheurs s’évertuent à comprendre les moindres rouages dans le but d’améliorer les thérapies anti- VIH. Le rôle des cellules dendritiques dans l’infection, en particulier, s’avère primordial. Plus personne ne doute aujourd’hui qu’elles représentent un des sas d’entrée du VIH dans l’organisme. « Ces cellules « présentatrices de l’antigène » stimulent les lymphocytes T, dit Anne Hosmalin, responsable de l’équipe « Présentation de l’antigène par les cellules dendritiques » au département Immunologie de l’Institut Cochin 3. On les appelle « présentatrices » parce que le système immunitaire a besoin de se faire présenter des fragments du virus pour activer des réponses immunitaires à bon escient. » Ainsi, les cellules dendritiques mangent le VIH, le digèrent et le décomposent en fragments de petite taille (épitopes) qui vont être piégés par les molécules d’histocompatibilité (HLA chez l’homme) et présentés aux lymphocytes T. Une transmission orchestrée par une cascade d’événements moléculaires qu’Anne Hosmalin s’emploie à décrypter, sachant que ces connaissances pourraient servir à compléter l’arsenal thérapeutique anti-VIH. Une fois introduit dans un lymphocyte T, le VIH « modifie le comportement normal de son « hôte », poursuit Olivier Schwartz. Le contact entre le lymphocyte et les cellules présentatrices d’antigènes est perturbé, ce qui modifie la réponse immunitaire. » Le responsable de ce chambardement ? Un des composants du VIH, la minuscule protéine Nef. « Un axe de nos recherches – qui bénéficient entre autres du soutien de Sidac- Enzyme transcriptase inverse 2 ARN viral ADN viral 2/RETRANSCRIPTION DE L’ARN VIRAL EN ADN VIRAL Grâce à une enzyme (la transcriptase inverse), l’ARN viral libéré est converti en ADN double brin. Protéines GP120 et GP41 Protéines P7 GAG et P9 GAG 3/INTÉGRATION DANS LE NOYAU L’ADN ainsi produit pénètre dans le noyau de la cellule et s'intègre au génome de cette dernière via une autre enzyme, l’intégrase. 3 Noyau du lymphocyte |