CNews n°2490 21 nov 2019
CNews n°2490 21 nov 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2490 de 21 nov 2019

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : Matin Plus S.A.

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 17

  • Taille du fichier PDF : 3 Mo

  • Dans ce numéro : mission apaisement.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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4 WITT/SIPA Alors que la grève du 5 décembre est dans toutes les têtes, le président se livre à un vrai travail d’équilibriste. Hôpitaux, retraites, étudiants, gilets jaunes… A l’approche de la grève nationale du 5 décembre, l’heure est plus que jamais au désamorçage des conflits sociaux pour Emmanuel Macron. Alors que de nombreuses professions appellent à manifester ce jour-là contre la future réforme controversée des retraites, le chef de l’Etat s’emploie à multiplier les gestes en leur faveur. « Notre responsabilité est de garder la porte du dialogue ouverte », explique-t-on dans son entourage. L’objectif en filigrane  : éviter une coagulation des colères, qui serait, à l’égard du pouvoir, un bien mauvais signal pour amorcer le fameux « acte II » du quinquennat. La menace d’un décembre noir Dans deux semaines, la France risque d’être à l’arrêt. Des agents de la RATP et des cheminots de la SNCF aux services publics (soignants, enseignants…), en passant par les professions libérales, les étudiants ou encore les gilets jaunes, tous se sont donné rendez-vous dans la rue. Tant pour dénoncer le big-bang des retraites que pour réclamer davantage de moyens. Même les policiers comptent mener des actions dans les commissa- GRAND ANGLE N°2490 JEUDI 21 NOVEMBRE 2019 CNEWS.FR EMMANUEL MACRON MULTIPLIE LES ACTIONS POUR APAISER LA GROGNE DES INCENDIES À ÉTEINDRE Le chef de l’Etat s’investit personnellement pour calmer la colère, mais il compte bien tenir le cap de ses réformes. riats. « Avec cette réforme, tous les Français ont le sentiment d’être perdants », à tel point que « le scénario de la convergence des luttes devient aujourd’hui crédible », selon Rémi Bourguignon, spécialiste des mouvements sociaux. De quoi inquiéter l’exécutif, qui tente désormais d’éteindre au cas par cas chaque départ de feu. Après avoir rencontré des centaines de maires, dans l’espoir de casser son image « hors-sol », c’est le front de l’hôpital public que le président a décidé de déminer en priorité, hier, avec un nouveau plan d’aides. Et tous ses ministres sont priés de faire de même sur les autres terrains glissants. Que ce soit en recevant les organisations étudiantes, la semaine dernière, après l’immolation par le feu d’un jeune à Lyon et les mobilisations qui ont suivi, ou les cheminots, aujourd’hui, pour discuter retraites. La semaine prochaine, c’est le Premier ministre lui-même qui échangera avec les syndicats des transports. Quant aux centristes du Modem et de l’UDI, alliés à la majorité, ils appellent à la tenue, avant le 5, d’une « conférence sociale » avec tous les partenaires sociaux, afin d’apaiser les tensions. Une bataille de l’opinion à gagner C’est donc un véritable exercice d’équilibriste auquel se livre Emmanuel Macron. Car, s’il multiplie les mains tendues à ses détracteurs, il ne compte pas pour autant céder sur le fond de sa politique, soucieux de conserver son image de « réformateur » pour ne pas perdre sa base électorale. Comme assuré par Matignon, sa « volonté de transformer » le pays reste « intacte ». Un double discours qui tend à alimenter la défiance des opposants. Finalement, le succès ou non de la journée du 5 décembre va, avant tout, dépendre de la perception du public. « Si l’opinion pense que les grévistes luttent pour l’ensemble de la société, et non pas seulement pour leur corporation, alors le blocage sera conséquent », prédit Rémi DES AIDES POUR L’HÔPITAL I. HARSIN/SIPA REPÈRES 18 MARS 2019. A la suite d’une série d’agressions, les urgentistes de Saint-Antoine, à Paris, se mettent en grève. Depuis, ils ont été rejoints par 268 établissements (plus d’un tiers). 26 JUIN. Exigeant plus de moyens et de meilleures conditions de travail, les pompiers se mettent en grève. Ils étaient encore dans la rue, à Paris, le 15 octobre, après des mois d’actions. 2 OCTOBRE. Sur fond de vague de suicides parmi leurs collègues, environ 27 000 policiers participent à une « marche de la colère » à Paris. Un chiffre inédit depuis 2001. 12 NOVEMBRE.Après l’immolation d’un jeune Lyonnais, les étudiants se mobilisent contre la « précarité ». 16 NOVEMBRE.Après un an d’existence, quelque 28 000 gilets jaunes manifestent à travers tout le pays. Bourguignon. A ce titre, la pression est d’autant plus forte pour le pouvoir que 60% des Français soutiennent la grève, selon un sondage BVA. Et 71% d’entre eux pensent qu’elle s’inscrira dans la durée. Ce qui, d’ailleurs, constitue la principale crainte du gouvernement, a fait savoir un ténor LREM dans les colon nes du JDD  : « La question n’est pas tant celle du 5 que celles du 6, du 7, du 8… » n L’INFO EN PLUS Le jour de grève n’a pas été choisi au hasard  : le 5 décembre était une date clé de la mobilisation de 1995 contre le « plan Juppé » sur les retraites. Après huit mois de crise, et la dernière mobilisation en date du 14 novembre, l’exécutif a annoncé hier un plan pour « redonner de l’oxygène » à l’hôpital public. Dont une rallonge budgétaire de 1,5 milliard d’euros sur trois ans et davantage de primes. Insuffisant, selon les soignants, qui réclamaient avant tout une hausse des effectifs et l’arrêt de la fermeture de lits. « On nous avait annoncé un effort massif, c’est la déception qui est massive », a réagi un psychiatre. Les grévistes ont donc déjà prévu deux prochaines journées de mobilisation  : le 30 novembre et le 17 décembre. Et le 5 ?



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