Appelée la spatule en raison de sa forme, cette partie du sillon se compose d’une succession topographique de sédiments, de sables et de galets particulièrement visible depuis l’espace. SILLON DE TALBERT QUAND LA BIODIVERSITÉ REPREND SES DROITS E xception géologique et curiosité touristique remodelée à chaque marée, le sillon de Talbert (3 km de sable et de galets issus de la dernière glaciation), situé sur la commune de Pleubian, s’est désolidarisé du continent lors de la tempête de 2018. De 10 men 2018, la brèche est aujourd’hui de 60m. Propriétaire du site, le Conservatoire du littoral exerçait déjà une surveillance via des images spatiales et aéroportées ainsi que des relevés de points au sol. Mais faut-il relier coûte que coûte le platier résiduel à la côte ? D’un point de vue scientifique, la réponse mérite réflexion : avec le temps, partout, les traits de côte se modifient, combler la faille serait donc peine perdue. Surtout, depuis la rupture, ce haut lieu de la biodiversité a rendu à des espèces comme la sterne, l’huîtrier pie ou le goéland marin des îlots de tranquillité qui favorisent leur reproduction. Une observation continue sur le long terme est donc préconisée. Elle est rendue possible grâce aux données spatiales et aéroportées, aux longues séries temporelles de références qui, complétées par des données in situ, éclairent le suivi de cette zone naturelle. Ce sont également les données spatiales qui faciliteront une veille attentive sur l’érosion et l’évolution de ce littoral emblématique des Côtes d’Armor. L’ESSENTIEL OSFACO FORÊTS TROPICALES SOUS SURVEILLANCE éritable pilier de biodiversité, la forêt joue un rôle prépondérant dans la survie de nombreuses V espèces animales et végétales. Son exploitation incontrôlée se révèle donc désastreuse. En Afrique, par exemple, la superficie forestière a diminué de 20% en dix ans ! Préserver la forêt est un enjeu mondial mais aussi un exercice difficile. La question de la gestion durable se pose avec acuité ; elle est d’autant plus complexe que des problèmes transfrontaliers se greffent lorsque plusieurs pays disposent de l’usage du sol. Source de données objectives, la télédétection est le seul moyen d’évaluer, de suivre et de contrôler ce qu’il advient des forêts. Cependant, dans certains pays africains, son usage se heurte à deux freins : un accès difficile aux données et un manque de techniciens pour les exploiter. C’est pour surmonter ces obstacles que l’observatoire spatial Osfaco 1 est né, porté par l’Agence française de développement et mis en œuvre par l’IGN FI, l’IRD, l’IGN et le CNES. Il est alimenté par des données Spot 6-7. Des images d’archives Spot 1 à 5 et des images en accès libre Landsat et Sentinel ont également été fournies aux huit pays 2 demandeurs d’Afrique centrale et de l’Ouest. Des formations et l’accompagnement de projets locaux sont venus renforcer cette expertise locale naissante. 1. Observatoire spatial des forêts tropicales. 2. Guinée, Côte d’Ivoire, Bénin, Cameroun, République centrafricaine (RCA), Gabon, Congo, République démocratique du Congo (RDC). 1 0 |