Activité d’intégration sur le satellite Taranis destiné à tout savoir sur la face cachée des orages. LE CNES EN ACTIONS Directeur adjoint du Centre spatial de Toulouse, Lionel Suchet porte la nouvelle direction de l’innovation, des applications et de la science. e CNES innove partout et tous l les jours. Lanceurs, satellites, collectes de données, océanographie spatiale… Depuis sa création en 1961, il n’a cessé d’explorer de nouveaux champs technologiques ou scientifiques. En 2014, le succès planétaire de Rosetta et de son atterrisseur Philae n’a fait que mettre en lumière ce talent à innover. Afin de maintenir ces capacités intrinsèques et viser le plus haut degré d’efficacité, l’agence spatiale a engagé sa restructuration. « Pour ne pas s’endormir sur ses lauriers », dit Lionel Suchet, directeur adjoint du Centre spatial de Toulouse. Mais c’est aussi pour faire face à la révolution du spatial. Le temps où ses usages étaient réservés aux experts est révolu. Ses applications concernent un public de plus en plus large et la concurrence est de plus en plus forte et mondiale. « Le modèle économique qui consistait à fournir une donnée à un client identifié – souvent public – est dépassé. À côté des missions traditionnelles, les applications spatiales gagnent les services courants : télécommunications et multimédias bien sûr, mais aussi agriculture, pêche, sécurité, transport, aménagement du territoire et même suivi des grands chantiers de BTP… » Pour répondre à ces nouveaux besoins, ce sont des changements stratégiques qu’il faut impulser. VISER LE « MARKET PULL » La révolution des usages pourrait conduire à une révolution industrielle. Le spatial est encadré par des règles très strictes ; il n’a pas la même liberté d’adaptation au marché que d’autres secteurs, comme l’automobile. Une réforme, en amont, des cycles de production pourrait améliorer la compétitivité des industriels. Il faut faire évoluer le modèle économique. Historiquement « techno-push » (la technologie induit l’innovation), le spatial gagnerait à s’orienter aussi vers une démarche « market pull » (on crée l’innovation qui répond à la demande du marché) pour être en réelle adéquation avec les besoins des utilisateurs. Le CNES s’inscrit dans ce positionnement favorable à la création de nouveaux métiers et de nouveaux emplois… en un mot à la croissance ! 2 0 35 000 emplois générés par le spatial en Europe. Avec 13 800 emplois directs hautement qualifiés localisés sur son territoire, soit plus de 39% des effectifs, la France occupe le premier rang. |