Classic Obs' Mag n°2 jan à avr 2019
Classic Obs' Mag n°2 jan à avr 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2 de jan à avr 2019

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : H.I.M. Media

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 6,5 Mo

  • Dans ce numéro : John Garcia, le prince du désert.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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Multi-instrumentistes de rien, joueurs de tout Nous avons rencontré les Perpignanais de The Limiñanas de passage à Paris, juste avant un DJ set au Crillon, pour parler de leur nouvel album I’ve Got Trouble In Mind, un recueil de pépites aux influences garage rock. [Entretien avec Lionel Limiñana (chant, multi-instruments) par François Capdeville - Photo  : DR] Votre album I’ve Got Trouble In Mind compile plusieurs titres que vous avez créés entre 2015 et 2018. Comment est né le projet ? Nous étions en tournée et nous hésitions entre faire un album live et un nouvel album. Côté live, nous n’avons pas trouvé de conditions satisfaisantes, par contre nous savions que nous avions beaucoup de vieux titres sur nos disques durs. Nous avons fait un travail de sélection en sachant que Because Music était chaud pour sortir un double. On a fait remixer les morceaux par Jim Diamond, le producteur des White Stripes, qui a fait un super boulot. Côté artwork, nous avons à nouveau fait appel à Elric Dufau. Quel est votre titre favori ? Marie aime beaucoup « La Cavalerie », parce qu’il est différent de ce que nous faisons d’habitude. Nous l’avons réalisé en une journée, par manque de temps. Nous aimons bien aussi le live en Australie, « The Train Creep A Loopin », un titre que nous avons fait avec Pascal Comelade en studio à Melbourne à 4 heures du mat’. Votre carrière musicale a d’abord démarré aux USA. Racontez-nous vos débuts… C’est vrai que nous avons d’abord signé aux USA. Au début, nous voulions juste bidouiller des titres avec Marie. En 2009, nous avons sorti deux titres sur MySpace  : « I’m dead » et « Migas 2000 ». Et comme il fallait un nom et qu’on adore les groupes qui ont des noms de famille, comme les Ramones, j’ai repris le mien  : Limiñana. Deux jours plus tard, nous étions approchés par Hozac, un label indé américain. Ensuite, c’est Trouble In Mind, un super label de rock psyché de Chicago qui nous contacte. On leur a répondu que c’était trop tard pour ces deux titres, mais qu’on en avait plein d’autres. Ce qui était faux, mais qui nous a permis de signer avec eux. On leur a pondu « Une Berceuse Pour Clive » et « Je Ne Suis Pas Très Drogue ». Et ils sont revenus vers nous avec une demande d’album, ce qui nous a obligé à acheter du matos. Et nous avons continué à bidouiller à la maison. Finalement, The Limiñanas a grandi en fonction des commandes de votre label de l’époque… Mouais, mais pas que. Nous avons surtout grandi au fur et à mesure des rencontres, sans jamais avoir de plan de carrière. Et c’est pour ça qu’on s’est toujours fait plaisir. Nous n’avons jamais senti de pression autre que celle de monter sur scène. En fait, nous nous sommes contentés d’accepter continuellement des commandes - sans avoir le temps de les honorer - parce que c’est rassurant d’avoir des projets sous le coude. Et ça fait dix ans que ça dure. Peut-on dire que The Limiñanas est dans la lignée french pop d’un Etienne Daho, avec une touche dandy à la Sébastien Tellier ? Alors, c’est très flatteur. Ce sont des artistes que nous respectons beaucoup. D’ailleurs, nous sommes en train de bosser avec Etienne Daho. Mais, en réalité, nous venons de la scène garage punk pure et dure. Nous sommes des grands fans de la musique garage sixties, des Velvets. Nous avons plein de goûts en commun avec Etienne, notamment pour tous ces girls bands des sixties comme les Marvelettes, mais aussi Phil Spector et Syd Barrett. Par contre, je ne crois pas que nous soyons des dandys. THE LIMINANAS I’ve Got Trouble In Mind Vol.2 Rock garage Because Music Voici un nouvel album au graphisme réussi qui compile quelques pépites retrouvées au fond des disques durs des Limiñanas. La reverb’est poussée à fond. Le tambourin est omniprésent. Nous sommes en présence d’un ensemble hétéroclite de sonorités qui sonnent bien rock garage. Au final, c’est une ballade agréable qui s’offre à nous, et qui aurait pu faire office de bande-son pour cet univers cinématographique sixties remis au goût du jour par Tarantino. Coup de cœur pour « La Cavalerie » et son refrain entêtant, ainsi que « Nuit fantôme » dont le phrasé aurait pu venir d’Etienne Daho. Un album à écouter dans une belle américaine décapotable, en sillonnant le désert. [François Capdeville] CATFISH Morning Room EP Rock garage Odeva Edition/Buena Onda Music Les deux moitiés du poisson-chat franc-comtois, Amandine Guinchard (chant) et Damien Félix (guitare), sont de la nouvelle génération des producteurs en chambre. Qui, dans leur quête identitaire, sont allés à la cabosse, vers le blues rugueux le temps d’un premier album (Muddy Shivers, en 2014) et le rock electro le temps d’un second (Dohyō, en 2016). Ce nouvel EP 5 titres donne une cohérence à ces aventures éparses. Il marque le retour de la saturation originelle pour les voix et les guitares. Et le début d’une politique inflationniste en matière d’instrumentation, puisqu’un orgue Farfisa tape désormais l’incruste dans cette trouble fête (Ben Muller et Antoine Passard sont crédités aux claviers et à la batterie). La remarquable mise en images de « Mama’s Got The Devil Eye », rock garage au refrain fleuri, mêle l’ombre de l’une à la lumière de l’autre. Le nonchalant « King Of Monkeys », le dansant « The Morning Room », le poppy « Sour Sorrow » et le martial « Death Army » sont au diapason. Voici ce vers quoi devrait tendre tout projet pop/rock qui se réclame de bon goût. [Jean-Christophe Baugé] METAL OBS’7
Ça cartoon Moins d’un an après leur premier gig du 15 février 2018 à La Boule Noire (Paris), Dead Bones Bunny et sa mascotte croqueuse de carottes présentent sur album leur conception de la fusion metal/rockabilly. Une copie pas si éloignée de celles qu’avait rendues The Head Cat, side-project de Lemmy Kilmister, en 2006 et 2011. [Entretien avec Tim (chant) par Jean-Christophe Baugé - Photo  : J.C. Baugé/DeadlyPix] Avez-vous démarché des labels pour ce premier album, What’s Up Rock ? Un label, de quelque taille qu’il soit, n’est pas une nécessité, on a donc décidé de ne pas en chercher. Nous avons eu néanmoins quelques propositions, que nous avons déclinées pour rester maîtres de notre destin. Est-ce qu’une voix à la Lemmy, celui de Motörhead et surtout de The Head Cat, ça se travaille ? Tous les types de chants se travaillent, sinon on peut se faire très mal. Avoir un grain à la Lemmy, c’est un coup de chance. J’en joue, sans chercher non plus l’imitation. The Head Cat, c’est génial  : le langage du rock’n’roll est vraiment universel, bordel ! Qui a réalisé le clip d’animation de « Team Bunny » ? Un ami  : Stéphane Cocheteux. On est restés dans le même esprit que les illustrations du livret de l’album, en mélangeant un maximum de styles. La contrebasse n’a pas trop morflé pendant le crowd-surfing au Motocultor 2018 ? C’est au contraire un des festivaliers qui se l’est prise dans le nez. Plutôt que de risquer un procès, on l’a achevé discrètement et on a planqué le corps dans la contrebasse (rires). Prévoyez-vous d’autres reprises que le « Cowboys From Hell » de Pantera ? Oui. Notre contrebassiste a eu l’idée lumineuse de proposer un lot « reprise à la carte » dans notre campagne de financement participatif pour l’album. Et c’est son propre père qui nous a imposé « Child In Time », de Deep Purple ! Si la chanson est géniale, elle est à l’opposé de notre style, donc on traîne des pieds… Il va nous falloir du temps pour en faire une réinterprétation valable. Dis-nous en plus sur les premières parties (Funny Ugly Cute Karma + Not Bad) de votre release party du 9 février 2019 à La Boule Noire. J’ai bien accroché avec Adeline « Chaos Heidi » Bellart (NDLR  : ex-Asylum Pyre), la chanteuse de F.U.C.K., quand j’ai vu le groupe au Klub début 2018. Le concert était bien, mais je voulais absolument les voir sur une vraie scène. Idem pour Not Bad, dont le guitariste Maurice m’avait avoué, au Dr. Feelgood des Halles, vouloir faire un show bourré de visuels. Ce sera leur tout premier concert. DEAD BONES BUNNY What’s Up Rock ? Metal/Rockabilly Autoproduction 8 METAL OBS’La belle intention de l’ouverture inconditionnelle du metal à des styles diamétralement opposés produit des résultats pour le moins surprenants. Mais le metal rockabilly se présente comme une toile blanche qui attend encore son Picasso. Qui aurait pu être The Head Cat, starring feu Lemmy, dont l’ultime album chasse-spleen Walk The Walk remonte à 2011. Et pourquoi pas Dead Bones Bunny ? Les Parisiens, vainqueurs du Headbang Contest 2018 avec Serenius, ont pu jouer sur la mainstage du dernier Motocultor avec seulement une démo trois titres dans leur besace. Et ont marqué les esprits lorsque Gab est allé crowdsurfer avec sa contrebasse sur un « Cowboys From Hell » d’anthologie. Mais ce premier disque de déconne préparée avec le plus grand sérieux n’est enthousiasmant que par épisodes. Dont « She Slays Dragon » starring Nils Courbaron (shredder de T.A.N.K.), « Carot On Fire » avec son scat d’outre-tombe, et « Boogie Mont-Souckey » très… Motörhead dans l’âme. A noter que Bunny Bones, mascotte neuneu et simpliste sur les visuels du livret, est beaucoup plus cool en poupée burtonienne telle que confectionnée par Mika (Glokdoll) dans son atelier bordelais. [Jean-Christophe Baugé] Pierre tombale Depuis son tout premier gig au Cluricaume Café de Poitiers en première partie de Dirty Deep, le 13 octobre 2015, le trio de blues-rock mystique Birdstone a accumulé nombre de dates dans le Grand Ouest. Dont la Hell Stage du Hellfest 2018. Son premier album autoproduit, Seer, tente la transe collective à plus grande échelle. [Entretien avec Basile Chevalier-Coudrain (chant, guitare), Edwige Thirion (basse) et Léo Gaufreteau (batterie) par Jean-Christophe Baugé - Photo  : DR] Quelle est l’origine de votre nom, Birdstone ? Basile  : Birdstone est le nom donné à des petites sculptures en pierre, le plus souvent en forme d’oiseaux, que certaines populations amérindiennes entreposaient dans les tombes de leurs défunts. On savait déjà, en créant le groupe, que le rapport de l’humain à sa condition de mortel et les différentes formes de spiritualité qui en découlent seraient notre thème principal. On peut y voir de nombreuses significations  : la dualité entre la pierre et l’oiseau, la volonté qu’a l’homme de s’élever au-delà de son enveloppe charnelle, la notion de vie après la mort… Des thèmes communs à toutes les croyances. Quel est votre parcours musical ? Mon père est musicien, c’est lui qui m’a transmis la passion de la musique. Ensuite, nous avons tous les trois commencé à étudier au conservatoire de Bressuire, dans les Deux-Sèvres. Pour ma part, j’ai fait trois ans de musicologie à l’université de Poitiers, suivi des cours au conservatoire de Poitiers, avant d’arrêter mes études pour m’investir uniquement dans la musique. J’écoute de tout, même si j’ai grandi principalement avec le blues et le rock des seventies  : Led Zeppelin, puis plus récemment Jack White et All Them Witches. Edwige  : J’ai également fait un passage en musicologie tout en prenant des cours au conservatoire de Poitiers pendant un an. J’ai ensuite suivi la formation musiques actuelles de Jazz à Tours pendant quatre ans pour développer ma polyvalence instrumentale. Je me consacre depuis totalement à la création musicale. Mes influences vont du rock des années 70 à Sonic Youth, en passant par King Gizzard & The Lizard Wizard et Triggerfinger. Léo  : J’ai aussi été un an en musicologie à Poitiers. J’ai ensuite suivi la formation CEPI du conservatoire pendant deux ans. Notre tronc commun, c’est le rock, mais j’aime aussi le funk (Maceo Parker, Fred Wesley, James Brown) et le rap (MF Doom, Notorious Big). Quelle nouvelle signification prend le baptême, dans le clip « Alquézar » ? Basile  : Le baptême est une cérémonie pratiquée lorsqu’on accepte la foi, or ici, selon la manière de se représenter la scène, le personnage accepte soit sa propre damnation, soit sa propre renaissance. « Alquézar » est la dernière étape du parcours du prophète  : il avance vers sa propre exécution, après avoir échoué dans son rôle de messie. BIRDSTONE Seer Stoner shamanique Autoproduction Le trio bocain Birdstone, dont les représentations artistiques publiques tendent depuis 2015 vers la transe collective, affirme sur Seer (voyant ou prophète, en anglais) le côté mystique du blues du Delta. Une nouveauté, par apport à l’EP The Cage de 2017. Sur « Salazar », nuancé en volume comme en rythme, la voix parfois écorchée de Basile Chevalier-Coudrain évoque la corruption à travers un trip schizophrénique et l’allégorie du serpent. Son écho lointain, « Alquézar », fait référence au premier concert du groupe à l’étranger, dans le village espagnol du même nom  : douceur contenue comme chez Rival Sons, incantations shamaniques… Le périple du messie et narrateur principal semble prendre fin sur une étendue aride abandonnée de tous. Elle prendra la forme du terril d’Abbaretz, en Loire-Atlantique, pour le clip tourné par le collectif du jeune réalisateur Thibaut Jouhannet. Note  : seuls quelques overdubs de guitare slide, de metallophone, et d’orgue Hammond (joué à trois et via des pédales d’effet pour en intensifier le bourdonnement) ont été consentis pour ne pas compromettre l’appellation contrôlée « live » de la performance. [Jean-Christophe Baugé]



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