Gérard Penkhoss William et Diana Weldens - On a vu que Taz avait peur. On n’a rien pu faire avec lui. Cela ne valait pas la peine d’insister. Le chat apprend quand il est petit, à 6 ou 7 mois en général. Plus tard, quand il est adolescent, il lui arrive de faire un véritable blocage. Si on dépasse ce stade, c’est gagné. Acrobates à l’origine, sachant tout faire, comme dans toutes les familles de banquistes, William et Diana Weldens ont approché les chats pour faire plaisir à leur fille. - Je n’étais pas du tout dresseur, avoue William. J’ai commencé ce dressage sans prétention, avec des chats de gouttière. Mais je me suis alors intéressé aux chats. J’ai compris très vite qu’il fallait suivre la bête et non pas aller à contresens de ses élans. Ne jamais la brusquer. Avec les chats, il faut avoir des nerfs d’acier et beaucoup, beaucoup de patience… Mais ils amènent tant d’affection… Quinze minutes de bonheur pour un numéro très varié  : marche sur corde, sur les épaules du dresseur, sauts de barrières en hauteur, pyramides sur promontoire, passage entre les jambes, sauts dans des anneaux enflammés… jusqu’à la nacelle qui transporte l’animal ou les motos au-dessus desquelles bondit un troisième chat… - Je donne à manger à mes chats deux fois par jour. Ils mangent après le spectacle, pour leur éviter de se sentir lourds, et ils savent que le repas sera leur récompense. Je leur donne de la nourriture pour animaux et, de temps en temps, un petit extra de viande. Quand ils travaillent, je les récompense avec des bouts de jambonneau ou de saucisses… La récompense est la meilleure méthode de dressage. Battre un animal ? Cela ne sert à rien, sinon à le bloquer… Tous les dresseurs du monde le savent, quels que soient les animaux qu’ils présentent  : ils ne les prennent jamais avec eux pour leur faire du mal ! Aimer un animal, c’est le servir, c’est se montrer attentif à ses goûts, à ses dispositions. Un animal heureux rend à l’homme le centuple de ce qu’il en reçoit. Tout est question de respect. - Les chats sont très curieux. Je les amène en coulisses pour qu’ils s’habituent aux bruits, à la musique, avant d’entrer en piste, pour qu’ils voient les artistes s’échauffer… Ils préfèrent nettement se produire en salle plutôt que sous chapiteau. Le vent, par exemple, leur fait peur. Mais ils doivent toujours se familiariser avec leur environnement. C’est très important. Quatre dresseurs, une méthode  : amour, patience, respect de l’animal et soins adaptés à leur personnalité. Une règle en or qui payera toujours. Ne devrait-on pas plus souvent voir les hommes l’appliquer entre eux ? Ci-dessus  : Régina Moreno 08/2007 - Cirque Magazine - 45