chanson à textes. Il écoutait avidement Bécaud, Brel, Brassens… « Mon rêve était de pouvoir accompagner ces vedettes que j’admirais tant », avoue-t-il… Mais la vie en décide autrement. Un jour, son ami d’Alger, Marcellys, lui propose l’orchestre qu’il dirige au Cirque Medrano. Un beau coup de cymbale le propulse vers une carrière qu’il n’avait pas imaginée. Une entrée en fanfare Quatre séances par jour, en ce mois de décembre 1960. Le cirque ne désemplit pas. « Une séance le matin, deux l’aprèsmidi et une le soir… sept jours sur sept, et ce pendant six semaines », se souvient-il, encore ébloui ! Que ce soit au saxophone ou à la clarinette, Carmino ne manque pas de souffle… Il se délecte de l’ambiance des spectacles, de la richesse des orchestres vivants et apprend sur le tas à se plier aux humeurs des animaux, aux imprévus des numéros, ne plus se contenter de guider les danseurs ou les auditeurs. « Le cirque, c’est inexplicable », dit-il… Le virus l’a atteint. Après les fêtes de fin d’année, Marcellys le garde dans son orchestre pour toute la saison du Cirque Medrano. Parallèlement, il accompagne Eddy Warner à la basse, à Paris, en Afrique, en Allemagne… Un appel irrésistible Un beau jour, en 1962, Marcellys lui propose de rejoindre la tournée de l’illustre « Piste aux Etoiles » du Cirque Pinder. Roger Lanzac l’accueille, le guide paternellement dans ce monde nouveau pour lui. « Je suis parti pour une saison avec Pinder, j’y suis resté 22 ans ! » En effet, l’histoire du Cirque Pinder ne saurait plus s’écrire sans y mentionner le nom de Carmino d’Angelo. Que d’arrangements, que de compositions créés pour conforter la volonté de cet établissement de perpétuer la grande tradition du cirque, avec musiciens présents, aucunement remplacés par des bandes magnétiques… Attentif, il reçoit les artistes, assiste aux répétitions et compose, souvent dans l’urgence, la musique qui s’adaptera le mieux à la fois à leur numéro et à l’atmosphère générale du spectacle. Ci-dessus : photos de 1964, La Piste aux Etoiles, Collection privée Carmino d’Angelo Une reconnaissance internationale En maestro de la composition particulière de cirque, il acquiert une connaissance stupéfiante de la technique musicale appropriée à cet art. « A l’origine, c’était des harmonies ou des big bands qui jouaient », rappelle-t-il. Le chef de la musique de la flotte américaine a écrit des marches qui ont été adaptées au cirque. Chez Barnum, l’orchestre de Merle Evans comportait une trentaine de musiciens, clarinettes, saxos, trompettes…. Tout cela a fini par donner son identité à la musique de cirque. Existe-t-il de nos jours un seul grand cirque traditionnel au monde qui n’inscrit pas les œuvres de Carmino d’Angelo à son répertoire ? En Suisse, Nock. En Italie, Togni. En Espagne, le Festival Euroclown… Sa remarquable capacité d’adaptation en fait le chef d’orchestre attitré de manifestations telles que le Gala de la Presse ou les plus prestigieux des festivals de cirque qui réclament sa collaboration : Festival du Cirque de Massy, Festival de Domont, Festival des artistes de cirque à Saint Paul les Dax et, bien sûr, le plus prestigieux de tout : le Festival de Monaco. 40 - Cirque Magazine - 08/2007 |