Point de vue - Le corps s’exprime aussi, affirme-t-il, il faut le faire penser. Il est aussi nécessaire que la parole… Cette harmonie entre le mental et le corporel, il l’a acquise très jeune. Quand il s’entraînait au judo, au point de participer à de nombreuses compétitions. Puis, il approche le monde du cirque, acceptant toute sa rigueur et ses exigences. Au Trapèze-Club de Paris, Pierre Bergam ne lui réserve aucun traitement de faveur. - Deux heures de souffrances par semaine pendant quatre ans. C’était très dur. Mais, en sortant des séances d’entraînement, j’avais le corps qui exultait… Au trapèze comme à la corde aérienne ou au fil, il fait preuve d’une endurance sans faille. - On peut obtenir de très beaux résultats si on s’entraîne, encore et encore… Au cirque, comme pour la danse, le travail compte beaucoup plus que le talent. Et puis, comme tous ses autres élèves, j’avais envie de rendre à Pierre Bergam ce qu’il me donnait si généreusement. Par des progrès visibles, par l’envie de bien faire… Christophe Malavoy En trente ans de carrière, que de réalisations ! Les plus grands réalisateurs, tels Michel Deville, Robert Enrico, Yves Boisset, Claude Chabrol…, n’ont trouvé meilleur interprète que lui dans des films inscrits au patrimoine du cinéma. Prix Jean Gabin, César du meilleur espoir masculin… et tant d’autres récompenses…Que ce soit au cinéma, à la télévision ou au théâtre, sa silhouette élégante et son jeu, sobre et sensible, sont devenus indissociables des personnages qu’il a incarnés, que ce soit dans l’Affaire Seznec, dans Madame Bovary, dans Clara Sheller… On lui doit également quatre romans et trois films dont il a été le réalisateur… Ce qui caractérise Christophe Malavoy, c’est avant tout son aisance, cette manière de rendre simple, accessible et humain chacun des personnages qu’il incarne. Hélas, le Trapèze-Club de Paris doit fermer ses portes. Christophe Malavoy suit alors des cours d’acrobatie au sol à l’école d’Annie Fratellini. - Les artistes de cirque donnent l’impression que tout est facile, je les admire beaucoup pour cela. Il y a chez eux un mélange de concentration et de décontraction. Mais c’est vers l’art clownesque qu’il s’est toujours senti attiré. - Les clowns m’ont toujours fait rêver. Les grands comiques, du reste, sont des clowns : Jacques Tati, Pierre Etaix, Buster Keaton… et puis Dario Fo, Fellini. J’ai grandi avec les images de Fellini. Cet univers de démesure et de poésie, on le retrouve au cirque. Le clown, c’est l’univers de la raison et de la déraison. On ne se prend pas au sérieux, mais on débusque des vérités. On met le doigt là où ça fait rire, là où ça fait mal… Avec ses camarades d’école, il avait monté un numéro de clown. Sa mère lui avait fabriqué un vrai costume. Il jouait du violoncelle, avec un archet qui se cassait toujours… Imperturbable, il finissait par sortir un tout petit archet de sa cravate… - Ce qui m’attire au cirque ? La poésie ! On ne saurait mieux dire. Et rien ne vaut l’avis de ceux qui savent vraiment de quoi ils parlent. Texte : Michèle Barbier Photo : Collection privée DR,C. Malavoy N.B. Christophe Malavoy vient de donner une série de représentations au théâtre à Paris. Confidences Trop Intimes partira en tournée dans toute la France en 2008. Cet été, on pourra le voir à la télévision, qui rediffusera le feuilleton Clara Scheller. |