Point de vue Dans les pays d’Europe de l’Est, il est courant de rencontrer des artistes issus du monde sportif. Une fois passé l’âge des compétitions, beaucoup d’entre eux embrassent ainsi une nouvelle carrière qui leur permet de susciter joie et émerveillement chez un public élargi. Cependant, rares sont les patineurs qui pensent à se recycler sur les pistes. C’est ce que remarque l’un des plus célèbres d’entre eux : Philippe Candeloro. La glace et le cirque… ce sont pourtant deux mondes qui se rejoignent, comme le prouve par exemple le Cirque de Moscou. Pour ma part, qui suis en fin de course en ce qui concerne la glace, je pense qu’il est trop tard pour devenir acrobate. Au cirque, il faut commencer tôt. Oui, j’ai une bonne structure abdominale, mais je ne sais pas jongler. Tout juste avec deux balles, et encore !... Je me dirigerais plutôt vers l’humoristique, la clownerie, disciplines qui n’exigent pas de grandes aptitudes physiques. Philippe Candeloro (1) Contact : www.icecandelart.com Tels sont les propos modestes tenus par celui qui a ébloui le monde entier par ses évolutions, parfaites de grâce et de technique. Un sportif, certes, mais aussi un artiste, qui a toujours lié technique et esthétique, avec une rigueur intransigeante. Je pense que j’ai encore beaucoup à faire sur un plan artistique. Monter des spectacles, mettre en scène des revues… J’adore le Cirque du Soleil, j’adore les grands numéros. La direction des artistes, la technique des lumières me fascinent… Ma femme Olivia, chorégraphe, ancienne championne de France de ballets, et moi, nous avons créé l’Association Ice candel’art (1). Nous proposons de former des jeunes à devenir, non pas des champions, mais des artistes. Quarante élèves travaillent ainsi la relation entre glace et cirque. Nous montons des spectacles professionnels, en incluant dans le programme des numéros de cirque. Une fois, j’ai fait appel à une jeune artiste qui faisait de grandes bulles de savon. Une autre fois, j’ai engagé un numéro de main à main, puis un numéro de jonglage de disques… Et maintenant, j’inclus régulièrement des numéros visuels dans mes spectacles. Philippe Candeloro fréquente souvent les chapiteaux. On le rencontre régulièrement lors de grandes manifestations, comme les festivals ou les réalisations de grande ampleur. Ce qui m’attire, c’est l’échange. Les patineurs ne s’orientent pas souvent dans ce sens. C’est dommage. Ce serait pourtant le début d’une nouvelle carrière… En tout cas, la carrière de Philippe Candeloro n’est pas près de se terminer. Son imagination lui inspire mille projets que, grâce à sa ténacité de sportif, il réalisera. Foi de patineur. le 15 février 2008, je serai à Bercy, dans un grand spectacle Holiday on Ice. Puis, nous visiterons 40 villes en France pour 150 représentations. J’ai un an et demi de travail assuré. Un grand spectacle, comme il les aime, bénéficiant de grands moyens, dans de grandes salles… tout est grand, tout est conçu pour éblouir un public toujours fidèle. Patins d’argent sur glace diaphane, sourire généreux et maîtrise totale d’une technique longuement mûrie, de plus en plus dirigée vers le rêve. Une très belle reconversion en perspective. Texte : Michèle Barbier Photo : Collection privée DR, fournie gracieusement par Philippe Candeloro. |