Chroniques n°86 aoû à déc 2019
Chroniques n°86 aoû à déc 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°86 de aoû à déc 2019

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Bibliothèque nationale de France

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 36

  • Taille du fichier PDF : 5,9 Mo

  • Dans ce numéro : Tolkien...

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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vie de la BnF Conservateur général, directeur des Collections depuis 2007, Denis Bruckmanna été nommé directeur général de la BnF en avril 2019, sur proposition de Laurence Engel, sa présidente. Entretien. Chroniques  : Quel regard portez-vous sur la façon dont l’établissement a évolué au cours de ces dernières décennies ? Denis Bruckmann  : Depuis les années 1980, les mutations de l’établissement ont été radicales  : mutations architecturales, mutations technologiques, mutations méthodologiques, mutations sociales. En 1981, nous avons changé de tutelle pour devenir un établissement public du ministère de la Culture, ce qui a profondément changé l’établissement et lui a permis d’investir le champ culturel d’une façon inédite. De mon point de vue, la BnF a progressé dans tous les domaines. Et d’abord sur l’essentiel  : si on cumule fréquentation physique et numérique, ses collections n’ont jamais été aussi connues, aussi utilisées, aussi partagées qu’aujourd’hui, par des publics aussi divers, 24 I c h r on i que s de l a bnf nº86 en France comme à l’étranger. Et la mondialisation est un levier extraordinaire pour le partage des patrimoines. Voyez par exemple nos portails communs avec certains pays étrangers ! C.  : Quels sont aujourd’hui selon vous les enjeux majeurs de l’établissement ? D.B  : Ils sont nombreux. Le numérique reste un enjeu majeur. Comme de nombreuses bibliothèques nationales, nous sommes en charge du dépôt légal, avec toute la production éditoriale de notre pays. Nous avons encore du chemin à faire pour la patrimonialisation du numérique. Aujourd’hui, quand dans le cadre du dépôt légal numérique, nos robots moissonnent internet, on capture ce qui est en accès libre, à l’exclusion de l’internet payant ou fonctionnant avec des mots de passe. Un décret est en préparation qui va, en complément de la capture d’internet, permettre une logique de dépôt des fichiers numériques à la BnF, ce qui apportera une meilleure représentation des savoirs et de la création d’aujourd’hui. Un autre enjeu est celui des publics. La Bibliothèque est faite pour être au service de la communauté nationale et le défi de la diversification reste très fort. Nous devons accentuer nos efforts en direction des publics qui n’ont pas forcément les prérequis universitaires ou sont éloignés des pratiques culturelles. Je ne peux pas ne pas mentionner la réouverture du site Richelieu en 2021, mais aussi la question des réserves de stockage de l’ensemble des sites de l’établissement, deux chantiers également très importants.C.  : Y a-t-il des aspects de votre fonction qui vous tiennent particulièrement à cœur ? D.B  : Ce qui m’intéresse, c’est, globalement, que la BnF soit à la hauteur de son héritage, et de préparer son avenir. Je mettrai toute mon énergie à faire en sorte que la Bibliothèque franchisse le plus sereinement possible les années à venir, qui s’annoncent complexes. Et puis, j’attache une grande importance aux équipes. La BnF est un projet collectif et elle vit à travers chacun de ses agents, chacun avec son métier et son itinéraire professionnel, mais aussi ses réussites et ses difficultés. Nous avons à préparer l’avenir de la Bibliothèque, et je voudrais que tous ceux qui y travaillent se sentent associés à cette aventure. o Propos recueillis par Sylvie Lisiecki Délégation à la communication Trois questions à Denis Bruckmann
vie de la BnF Prix Niépce 2019 Raphaël Dallaporta, l’inaccessible Le prestigieux prix Niépce a été décerné cette année au photographe Raphaël Dallaporta, dont l’œuvre protéiforme a séduit le jury composé d’experts du monde de la photographie. Raphaël Dallaporta a été défini comme « inclassable » par le commissaire d’exposition Gabriel Bauret, qui a soumis aux douze membres du jury la candidature de ce jeune photographe-chercheur né en 1980. Il sait s’immerger dans des sujets qui interrogent l’invisible, l’inaccessible, qu’il s’agisse des tabous de notre société contemporaine ou d’expériences immémoriales que la photographie permet d’approcher au plus juste. Depuis le projet sur les mines antipersonnelles, qui le fit connaître en 2004, jusqu’à l’installation sur la grotte Chauvet exposée au Centquatre de Paris puis à la Terrasse de Nanterre cette année, le photographe est porteur d’une vision qui s’incarne dans un processus créatif spécifique à chaque projet. Si le travail de Raphaël Dallaporta se caractérise par un éclectisme des sujets et des formes, le photographe fait également dialoguer son médium avec le champ élargi des sciences – histoire, archéologie, mathématiques, astronomie – interrogeant l’idée de progrès au cœur de nos sociétés modernes. Formé à la photographie à l’école des Gobelins, puis membre du groupe de recherche en communication visuelle de Fabrica à Trévise, l’artiste a toujours eu à cœur de valoriser la transdisciplinarité qu’autorise la photographie. Ce mode de représentation du réel à la fois technique, scientifique, artistique, anthropologique lui a valu de participer à plusieurs expositions transversales comme Peindre la nuit en 2018 au Centre Pompidou de Metz ou l’exposition Préhistoire au Centre Pompidou à Paris au printemps 2019. Le potentiel d’interprétation du monde par la photographie est au cœur de sa démarche engagée, constamment traversée par le souci de trouver une forme spécifique au contenu Portrait de Raphaël Dallaporta par Jérôme Sother En haut  : Raphaël Dallaporta, Esclavage domestique déployé et d’articuler de façon sensible et plastique, grâce à la technologie, des objets théoriques variés  : ainsi, il photographie comme un hors-champ documentaire des façades d’immeubles où se joue l’esclavage domestique que seuls dévoilent des textes descriptifs placés en regard ; il détourne dans « Ruins » l’usage guerrier du drone dans un Afghanistan meurtri par les conflits afin d’obtenir des vues aériennes et palimpsestes de sites archéologiques essentiels. Raphaël Dallaporta travaille toutes les facettes de diffusion de l’image afin de faire évoluer les protocoles de création et de présentation de l’image  : tirages traditionnels ou hybridation de modélisations numériques, vidéo et installations multimédias, etc. Lauréat en 2010 de l’ICP Infinity Award à New York, pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 2014, Raphaël Dallaporta voit donc son œuvre couronnée par le prix Niépce 2019. Il dispose à ce titre du mécénat de Picto Foundation, de l’ADAGP et de The Eyes Publishing. Le lauréat bénéficie également d’une acquisition de ses œuvres par la Bibliothèque nationale de France. o Héloïse Conésa Département des Estampes et de la photographie c h r on i que s de l a bnf nº86 I 25



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