Chroniques n°85 avr à jui 2019
Chroniques n°85 avr à jui 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°85 de avr à jui 2019

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Bibliothèque nationale de France

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 22,9 Mo

  • Dans ce numéro : le monde en sphères.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 10 - 11  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
10 11
10 DOSSIER EXPOSITIONS RICHELIEU LE MONDE EN SPHÈRES 1 tives. Le système hérité de Ptolémée, qui n’a rien de naïf, repose sur des principes mathématiques complexes très rigoureux. Il est cohérent dans un système d’hypothèses métaphysiques  : il s’agit d’expliquer par le calcul, et donc de prévoir, chacun des phénomènes connus. Mais d’évolution en révolution, la science progresse, l’observation met en cause les dogmes, pose des énigmes, et de nouveaux postulats guident la recherche, dans un va-et-vient permanent entre la théorie et la pratique. Chaque époque, en particulier de révolutions scientifiques, a apporté de nouvelles pierres à un édifice de connaissances qui ne fait pas table rase du passé mais au contraire se construit en recomposant et en réinterprétant les acquis.C.  : La sphère a une forte dimension symbolique… F. N.  : La sphère est liée au pouvoir et à la domination du monde. Les empereurs sont souvent représentés tenant un globe dans leurs mains. Dès le 1er siècle avant J.-C., l’empereur Auguste s’attribue cette forme qui devient un attribut de la symbolique impériale. Au Moyen Âge, le globe, surmonté d’une croix, est dominé par son Créateur ou porté par le Christ  : désormais, lorsqu’un empereur ou un roi fait appel à la symbolique du globe, son image confère une dimension d’apothéose, de délégation sur terre d’un pouvoir divin. 2 Publication Le Monde en sphères, catalogue de l’exposition Éditions de la BnF 272 pages, 170 illustrations, 45 € 1 Grand Globe céleste. Exposition universelle de 1900 BnF, Estampes et photographie 3 CHRONIQUES DE LA BnF Nº85
DOSSIER EXPOSITIONS RICHELIEU LE MONDE EN SPHÈRES 4 À la Renaissance, le globe, vecteur et somme des nouvelles connaissances astronomiques et géographiques, devient parallèlement un symbole de savoir érudit. En miroir de ces quêtes éperdues soit de connaissance, soit de pouvoir, de richesse et de domination, le globe représente la vanité du monde et des accomplissements humains, leur caractère périssable, éphémère, les retournements de fortune. Il roule et entraîne avec lui les destinées  : on voit ainsi souvent des gravures montrant la Fortune juchée sur un globe. C’est aussi un lieu commun des recueils d’emblèmes et des tableaux de vanités, où le globe est peint en nature morte, avec un crâne et d’autres objets. 2 Casimir Marie Gaudibert, Globe de la Lune dressé sous la direction de Camille Flammarion, Paris, E. Bertaux, [1896] BnF, Cartes et plans 3 Astrolabe décoré par Muhammad Mahdïal-Khadim al-Yazdï, Perse, vers 1659/1660. Laiton BnF, Cartes et plans 4 O caput elleboro dignum, d’après Jean de Gourmont vers 1590. Estampe aquarellée BnF, Cartes et plans 11C. H.  : La sphère est à la fois une forme géométrique quasi parfaite qui va incarner la perfection du pouvoir, du savoir et de la création divine, mais c’est aussi la boule qui tourne ! Cette symbolique se développe au XVIe siècle, et peut être associée à l’instabilité du monde, notamment à cette époque où les guerres de religion font rage. La boule est associée à la folie du monde, au « monde à l’envers ». On pourra d’ailleurs voir dans l’exposition un globe à l’envers, doté d’une croix fichée en terre, avec des scènes de guerre et de débauche peintes à l’intérieur, le diable juché au-dessus. La symbolique continue à s’enrichir aux XIXe et XXe siècles  : à l’époque des expositions universelles, puis du capitalisme mondialisé, le globe devient un symbole de l’expansion mondiale de certaines grandes entreprises et de la diffusion planétaire de produits industriels. Pour nous aujourd’hui, les images de la Terre, vue de l’espace notamment, rendent sensible la beauté mais aussi la fragilité d’un globe sous pression politique, écologique et dont nous savons qu’il n’est qu’un astre parmi une infinité d’autres dans un cosmos dont nous ne connaissons qu’une infime partie. Propos recueillis par Sylvie Lisiecki Délégation à la Communication



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :