Chroniques n°84 jan à mar 2019
Chroniques n°84 jan à mar 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°84 de jan à mar 2019

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Bibliothèque nationale de France

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 25,5 Mo

  • Dans ce numéro : la BnF, une bibliothèque en recherche.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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6 EXPOSITIONS BOURSE DU TALENT 2018 CHRONIQUES DE LA BnF Nº84 Bourse du Talent 2018 1
EXPOSITIONS BOURSE DU TALENT 2018 7 Exposition Jeunes photographes de la Bourse du talent 2018 Du 14 décembre 2018 au 3 mars 2019 « Pourquoi donc avons-nous des pieds et non des racines, si nous sommes fixés comme de misérables plantes à un point que nous ne pouvons quitter ? », écrivait Victor Hugo à son ami Alfred de Vigny. Tension entre enracinement et déracinement  : un sujet au fondement de la démarche photographique des treize lauréats et coups de cœur de la Bourse du Talent 2018. Dans les travaux de Marianne Barthélémy, Hannah Modigh, Pierre Faure, William Bunel ou Marie Moroni, le déracinement ressenti par les sujets photographiés, marginalisés socialement ou ethniquement, ne se résout que par la réappropriation d’un héritage, d’un passé et d’une dignité. La révolte inscrite au cœur du collectif chez Nicole Peskine, les bouleversements ou l’extravagance des corps chez Hannibal Volkoff, Lila Neutre, Camille Ropert ou Delphine Blast font voler en éclat le joug de l’ancien monde pour mieux exalter une forme de résistance. Dans leurs photographies de paysages, Nathalie Déposé, Patrick Wack ou Julien Mauve activent en creux les figures de l’exilé, du pionnier et de l’aventurier en BnF I François-Mitterrand Allée Julien Cain, accès libre privilégiant l’errance et le passage de la mémoire à l’imaginaire. À mi-chemin entre le reportage et l’image documentaire investie d’une symbolique qui lui manquait jusqu’alors, se déploie ici une catégorie de photographies qui racontent des histoires de passage, de métamorphose. Les attitudes des modèles se rapprochent de la torpeur ou de la transe que la photographie enregistre comme un rite initiatique vers la transformation des corps dans des portraits négociés. Le lexique visuel adopté pour exprimer les tensions à l’œuvre se matérialise dans les récurrences du vide, du « bougé », du décadré et s’incarne de façon privilégiée dans l’alternance entre la couleur et le noir et blanc. Prises entre la fin d’un monde et l’attente d’un autre, toutes ces photographies s’avèrent légèrement disruptives et partant, sécrètent une nostalgie profonde. Organisée avec Photographie.com et Picto. Nota bene  : Comme en 2017, une publication des éditions Delpire retrace les travaux des lauréats de la Bourse du talent 2018. 1 William Bunel, série « Les rideaux tombent » Bourse du talent 2018, catégorie « portrait » 2 Hannah Modigh, série « Hurricane Season », coup de cœur Bourse du talent 2018, catégorie « portrait » 3 Marie Moroni, série « Ibaba », Bourse du talent 2018, catégorie « mode » 4 Patrick Wack, série « Out West », Bourse du talent 2018, catégorie « paysage ». 2 3 4 Avec le soutien de la Fondation Louis Roederer, Grand Mécène de la Culture Toutefois, loin de s’appesantir sur la détresse que peuvent créer ces changements, les photographes valorisent le détour vers l’ailleurs afin de revisiter l’appartenance à un territoire, à une société… et d’accoster sur une zone à définir, entendue comme une zone des possibles. Nombreux sont les photographes présentés ici qui érigent le voyage, voire l’exil, en puissance revitalisante de leur créativité  : la double nationalité de Marianne Barthélémy, les voyages initiatiques d’Hannah Modigh ou Marie Moroni, l’expatriation professionnelle de Patrick Wack et de Delphine Blast ne résument-ils pas la chance que représente pour un artiste ce sentiment de n’être de « nulle part » ? Les photographes ne sont pas les tenants d’une cartographie qui fige les lieux ou les temporalités mais proposent à l’inverse une mise en récit du territoire, faite de pérégrinations et de routes. L’identité du médium photographique devient elle-même mouvante quand la photographie s’hybride avec le dessin, la broderie, la vidéo… Comme un prolongement de cette interrogation entre l’héritage et la spontanéité du contemporain, l’entrée de certains de ces tirages dans la collection de photographies du département des Estampes et de la photographie indique aussi le rôle qu’ils ont à tenir non seulement en tant que témoignages des évolutions actuelles de la société mais aussi comme les jalons de notre patrimoine de demain. Héloïse Conésa Département des Estampes et de la photographie



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