Conférences > 12 - Chroniques de la BnF - n°48 LE MONDE MULTIPOLAIRE DE CARLOS FUENTES > LES FEMMES OUBLIÉES DE L’HISTOIRE LITTÉRAIRE > BIENVENUE AU Les femmes, oubliées de l’histoire littéraire Un colloque consacré aux femmes auteurs dans la critique et l’histoire littéraire réunira le 20 mars 2009, site François-Mitterrand, des universitaires venus de France et des États-Unis. La plupart des femmes qui se sont exprimées dans le champ littéraire depuis le XIII e siècle et jusque dans la première moitié du XX e siècle ne sont plus guère connues aujourd’hui. Leurs œuvres ne sont généralement plus disponibles depuis longtemps. Seuls quelques grands noms continuent, au titre de somptueuses exceptions, de rythmer l’histoire littéraire telle qu’elle s’est constituée peu à peu. Pourtant les femmes ont été de plus en plus nombreuses à exercer le « métier d’écrire » au fil des siècles, et leurs œuvres, loin d’être mineures et de se limiter aux genres considérés comme mineurs, tel le roman, furent généralement très bien reçues, éditées généreusement et pendant longtemps, traduites et imitées. Pourquoi cette raréfaction progressive des figures féminines dans les discours ? Quels ont été les arguments qui ont peu à peu fait autorité pour installer une telle situation, la banaliser et la justifier ? Quels ont été les acteurs de cette évolution, ses temps forts, ses finalités ? Le colloque du 20mars prochain se proposera d’apporter des éléments de réponse à ces questions en considérant la nature de la réception réservée aux ouvrages de femmes, en tentant d’en comprendre les motifs, d’en interroger les impensés et d’en mesurer les effets. Une lecture attentive de comptes rendus critiques, d’histoires littéraires, de dictionnaires et d’anthologies sur près de cinq siècles (du XVI e au début du XX e siècle) devrait permettre de tracer les lignes de force d’une histoire qui, pour l’heure et malgré des analyses ponctuelles, demeure écrite en pointillés: celle des encouragements et des résistances, des approbations et des sarcasmes qui ont continûment accompagné l’accueil fait aux ouvrages de femmes en tant que tels, celle des fonctionnements qui ont permis qu’aujourd’hui nombre d’entre elles demeurent marginalisées quand elles ne sont pas complètement oubliées. Le silence de l’histoire Mises à part quelques « femmes illustres », rares ont été les voix qui se sont élevées au cours de l’histoire pour donner au « deuxième sexe » la place qui lui revenait. Michelle Perrot la première a fait état de ce « silence de l’histoire » à l’égard des femmes. Après quelque quarante ans de recherches, l’histoire des femmes a apporté la preuve de la nécessité, de l’intérêt et de la pertinence de ses questionnements. Malgré des travaux de plus en plus nombreux consacrés aux femmes auteurs depuis une vingtaine d’années, le domaine de la littérature féminine peine encore en France à assurer sa pleine légitimité et le bien-fondé de ses préoccupations. C’est pourquoi ce colloque souhaite attester de la vigueur des études effectuées à ce propos et leur diversité. Cette journée fait suite au cycle de conférences consacrées aux femmes auteurs qui s’est tenu dans le cadre des « lundis de l’Arsenal » entre mars 2008 et février 2009. Avec le concours d’universitaires français et étrangers, celui-ci a permis de présenter et de faire entendre, grâce à un Portrait de Marguerite de Valois (1553-1615) par François Clouet. BnF/Dépt des Estampes et de la photographie. large choix d’extraits, des œuvres aussi diverses que celles de Françoise de Graffigny et de Rachilde, de Marguerite de Valois et de Mme d’Aulnoy, de Mme de Lafayette et de Marceline Desbordes- Valmore, de Marie de France, Delphine de Girardin et Isabelle de Charrière. Martine Reid COLLOQUE LES FEMMES DANS LA CRITIQUE ET L’HISTOIRE LITTÉRAIRE 20 mars 2009 9h30–18h30 Site François-Mitterrand, petit auditorium, hall Est |