Choiseul Magazine n°3 jan à avr 2018
Choiseul Magazine n°3 jan à avr 2018
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°3 de jan à avr 2018

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Choiseul France

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 56

  • Taille du fichier PDF : 3,4 Mo

  • Dans ce numéro : retour d'Astana.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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par la France, organisent toutes deux en alternance ce que l’on doit bien appeler de grands shows populaires et patriotiques destinés à montrer à leur population et au reste du monde, les grandes avancées scientifiques de la planète mais aussi la réalité culturelle et la diversité d’un monde que bien peu appréhendent alors. Nous sommes en effet à cette époque en pleine révolution industrielle et à un moment de son histoire où l’Europe se lance dans l’aventure coloniale. Puis, pour organiser les expositions, s’assurer de leur qualité mais aussi éviter l’anarchie à mesure que de nouveaux pays vont prétendre accueillir eux aussi de telles expositions, une organisation intergouvernementale est créée en 1928 – le Bureau international des exposition (BIE) dont le siège est à Paris, à charge pour elle de poser les principes et les règles pour les futures expositions universelles et internationales. Voilà pour le rappel historique qui me semblait nécessaire. Aujourd’hui, quelque 170 États sont membres du BIE et s’inscrivent dans l’esprit d’ouverture, de concorde et d’échange qui préside à ces événements. Pour répondre maintenant plus précisément à votre question, l’intérêt premier d’une présence réside dans la capacité offerte à mettre en avant, auprès d’un très large public (73 millions de visiteurs à l’exposition universelle de Shanghai en 2010 !) , ses succès ou réussites, son savoir-faire dans tel ou tel sujet en fonction de la thématique retenue par l’exposition. On se situe là dans une vraie logique de soft power et d’influence. Pour les plus petits États qui n’ont pas forcément la notoriété que peuvent avoir de plus grands, cela constitue aussi une formidable opportunité pour se faire connaître, pour exister au même niveau que les autres « grands pays » car chacun est égal dans les expositions, en un mot de consolider de fait leur existence en tant que sujet de droit international. Quant à la France, plusieurs réponses peuvent être apportées. Tout d’abord, compte tenu de son importance historique dans l’émergence des expositions mais aussi de la localisation à Paris du siège du BIE, on n’imagine pas la France ne pas en être partie prenante. Ce serait autrement vu comme une vraie faute politique. Ensuite, il faut bien le reconnaître, compte tenu de la qualité et de la diversité des participants et des délégations gouvernementales qui s’y succèdent, participer à une exposition internationale, lieu neutre par excellence, offre de multiples 28 opportunités de rencontres et d’échanges avec ces interlocuteurs. Bien sûr, sur les thématiques liées au sujet de ladite exposition mais souvent aussi pour traiter des sujets liés à l’actualité internationale ou à des problématiques bilatérales. Enfin, et c’est peut être là l’argument central et le plus pertinent selon moi, comment ne pas comprendre que ces expositions, et celle d’Astana s’inscrit pleinement dans cette dynamique, offrent de véritables plateformes d’opportunités Pascal Lorot et Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères d’affaires. Sur un plan plus économique, ne l’oublions pas, le Kazakhstan est un pays riche, abondamment doté en ressources minières et minérales, qui offre de vrais potentiels de coopération. La France y a des positions plus qu’honorables. Au niveau des échanges commerciaux, nous sommes le sixième fournisseur du Kazakhstan. Pour ce qui est des investissements, nous nous situons au troisième rang international pour ce qui concerne les investissements directs, derrière la Chine et la Russie. La plus grande partie de mes efforts a porté sur cette dimension-là, celle de l’économie et des échanges. Avec pour objectif de faire de la diplomatie économique appliquée, d’apporter un appui effectif à nos entreprises pour qu’elles rencontrent des partenaires, ou consolident et renforcent les liens qu’elles avaient déjà avec certaines de leurs
parties prenantes. En un mot être un facilitateur au service de nos entreprises. En premier lieu, celles présentes sur notre pavillon mais aussi au bénéfice de celles qui, venues sur une courte période, entendaient explorer le marché kazakhstanais et, plus globalement, celui de la région Asie centrale. Comment cela s’est-il traduit concrètement ? Nous avons mis à disposition des entreprises et institutions françaises présentes un grand espace de réception et les avons accompagnées dans l’organisation de leurs événements, d’un point de vue logistique bien sûr mais surtout pour ce qui est tant de l’identification des bons décideurs gouvernementaux et économiques que de l’invitation de ces derniers. Souvent, ces rencontres ne se sont pas limitées à un échange franco-kazakhstanais stricto sensu. J’en veux pour preuve, par exemple, le séminaire organisé par le Conseil supérieur du notariat qui a rassemblé cent cinquante hauts responsables juridiques et autres professionnels du notariat de dix pays, de la Chine à la Russie, en passant par l’Azerbaïdjan, la Biélorussie ou encore la Mongolie et a abouti à l’identification de plusieurs domaines de coopération. Là, nous sommes dans une vraie logique d’influence au service des intérêts économiques de notre pays. Au total, nous sommes le pavillon qui, aux dires des organisateurs, a organisé le plus grand nombre de symposiums, réunions techniques ou séminaires professionnels sur le site de l’exposition Astana 2017. On parle de plusieurs milliards d’euros dépensés pour organiser l’exposition d’Astana. N’est-ce pas trop ? Je ne sais pas. Ce qui est certain, en revanche, c’est que l’on est très en deçà des sommes dépensées pour l’exposition de Milan en 2015 ou pour celle qui se profile à Dubaï en 2020. La sagesse budgétaire était au rendez-vous. Qui plus est, au-delà des éléments financiers, cette exposition a permis au Kazakhstan, qui est, ne l’oublions pas, un tout jeune État, de gagner en visibilité et en notoriété au niveau international. Qui connaissait véritablement ce pays avant Astana Expo 2017 ? Elle l’a conduit aussi à se doter d’infrastructures de qualité qui vont perdurer et contribuer au développement économique 29 RETOUR D’ASTANA du pays. Il n’y a qu’à visiter Astana pour se rendre compte que l’on est bien loin de clichés propagés ici ou là et que cette capitale bâtie au cœur des steppes centre-asiatiques a tout d’un futur Dubaï. Enfin, tout a été pensé pour l’après exposition. Les bâtiments de cette dernière sont d’ores et déjà programmés pour accueillir le Centre financier international d’Astana en cours de création, qui se veut le futur hub financier et la principale place boursière d’Asie centrale. Le président Noursoultan Nazarbaïev lors de sa visite officielle du pavillon France Dans dix ans, que restera-t-il, selon vous, de cette exposition Astana 2017 ? Sans doute le marqueur de l’insertion véritable du Kazakhstan dans le concert international, avec la perception d’un pays émergent dynamique et volontaire. Ensuite, rêvons un peu. Chaque exposition a laissé une trace architecturale qui incarne pour partie au moins la ville où elle s’est tenue. La Tour Eiffel, symbole alors décrié de l’exposition universelle de 1889, en est la meilleure illustration. Gageons que la magnifique et gigantesque sphère du pavillon du Kazakhstan constitue, à horizon de quelques années, l’image de modernité d’un pays que peu jusqu’alors connaissaient. (Cet article est extrait de l’entretien accordé par Pascal Lorot à la revue Politique Internationale, numéro 157, automne 2017) Francis Étienne, Pascal Lorot et Yerbol Shormanov lors de la cérémonie d’inauguration du pavillon France, le 10 juin 2017



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