Choiseul Magazine n°1 jan à aoû 2017
Choiseul Magazine n°1 jan à aoû 2017
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°1 de jan à aoû 2017

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Choiseul France

  • Format : (210 x 297) mm

  • Nombre de pages : 44

  • Taille du fichier PDF : 10,0 Mo

  • Dans ce numéro : entretien avec Michael Fribourg.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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L’ENTRETIEN Chargeurs est un acteur industriel français tourné vers l’international, qui occupe aujourd’hui une position leader dans plusieurs activités de niche. Pouvez-vous nous présenter plus en détail ce Groupe que vous avez repris en 2015 et que vous présidez depuis lors ? Michaël Fribourg.- Plus que centenaire, Chargeurs est un « champion caché » dans des niches industrielles, hautement performant, et dont les produits sont partout et souvent invisibles. Nous sommes leader mondial ou européen selon les cas, sur les quatre marchés de niche où nous sommes présents  : la protection temporaire des surfaces, l’entoilage, les textiles techniques et le négoce de laine haut de gamme. Avec 1 500 collaborateurs dans 36 pays, le Groupe réalise un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros, dont plus de 90% à l’international. Qu’est-ce qui fait sa spécificité et, surtout, sa réussite ? M.F.- La spécificité et, surtout, la réussite de Chargeurs s’appuie sur un modèle distinctif d’excellence et d’efficacité, les « Chargeurs Business Standards » – notre Chargeurs way – qui offrent aux quarante nationalités de collaborateurs engagés à nos côtés, une boîte à outils et un référentiel des meilleures pratiques qui s’enrichissent en continu. Ces Chargeurs Business Standards dont j’ai doté le Groupe lui donnent sa solidité dans un environnement macroéconomique volatile. Ils nous permettent de déployer une vision de développement distinctive à long terme. Depuis 2015, le plan d’excellence que j’ai conçu et mis en œuvre avec les équipes a permis au Groupe de démultiplier sa performance dans tous les domaines  : l’excellence opérationnelle, la qualité totale, l’innovation disruptive, l’efficacité logistique, la productivité, la transformation digitale, le management des talents et la compétitivité. Il renforce une culture déjà très ancrée dans des valeurs partagées autour de l’exigence et l’engagement des collaborateurs, et la passion de chacun pour son métier. Fondé en 1872, Chargeurs est un vieil acteur économique français. Au départ dans le transport maritime, il fut propriétaire dans les années 1980 et 1990 – on l’a oublié ! – des cinémas Pathé, de La Cinq et même de Libération. Reste-t-il quelque chose de cet héritage dans le nouveau Chargeurs ? M.F.- Dès sa fondation en 1872 sous le nom de « Chargeurs Réunis », Chargeurs a eu une dimension internationale très forte au travers de son activité maritime depuis son port d’origine au Havre jusqu’à l’Afrique occidentale ou l’Amérique du Sud en passant par les États-Unis. Aujourd’hui, le Groupe est présent dans une quarantaine de pays. 6 MICHAEL FRIBOURG Michaël Fribourg est Président-directeur général du Groupe Chargeurs MICHAËL FRIBOURG EN 5 DATES 2005 Conseiller de Renaud Dutreil, ministre des PME et du commerce Membre de l’Inspection générale des finances 2011 Président-directeur général, Chargeurs 2016 2009 Conseiller spécial du ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique 2015 Acquisition par Chargeurs de Main Tape aux États-Unis
Chargeurs a travaillé dans plus de 70 secteurs d’activité différents au cours de son histoire. À chaque moment de son histoire, le Groupe s’est focalisé sur les branches les plus innovantes et prometteuses  : les transports de 1872 à la fin du XX ème siècle, le textile et les médias à partir de la seconde moitié du XX ème siècle. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur des niches industrielles. Depuis sa fondation il y a plus d’un siècle, Chargeurs n’en est qu’à son quatrième actionnaire de référence et dirigeant. Cette stabilité est un atout considérable pour œuvrer sur le long terme. La transformation que j’ai engagée pour faire de Chargeurs un groupe mondial diversifié dans les niches industrielles à forte valeur ajoutée tire parti d’une culture forte de capitalisme familial de long terme, associée à de grands investisseurs institutionnels prestigieux. Rendre les changements effectifs à tous les niveaux, les mesurer par le succès, est clé dans notre modèle managérial. La révolution digitale impacte désormais tous les secteurs et impose de plus en plus à repenser nos modèles économiques traditionnels. Comment intégrez-vous le digital ? Représente-t-il une opportunité nouvelle dans vos métiers ? M.F.- Chargeurs a un potentiel très important  : l’objectif est de transformer un groupe de taille intermédiaire performant en un grand groupe excellent et encore plus international. Pour réussir cette transformation, nous devons relever trois défis. Le premier, c’est le renouvellement des talents. La haute technicité de nos métiers nécessite de former en permanence nos collaborateurs, en particulier nos jeunes talents, et ce à l’échelle mondiale. Le deuxième défi est l’accélération de l’internationalisation du Groupe en ayant une structure managériale frugale  : le Groupe ne compte que quatre expatriés parmi ses 1500 collaborateurs présents dans une quarantaine de pays. Notre troisième défi, c’est l’usine et le management du futur. On a commencé la digitalisation de nos sites, mais on ne va pas assez loin encore. Nous développons des outils innovants internes pour digitaliser certains process managériaux dans un Groupe qui compte vingt fuseaux horaires. C’est le gros chantier des trois ou quatre années à venir, pour animer l’ensemble de la communauté Chargeurs. Quelle est votre vision pour Chargeurs ? Comment projetez-vous votre Groupe à 10, 20 voire 30 ans ? M.F.- Au quotidien, j’agis avec mes équipes partout dans le monde pour que Chargeurs renforce sa position de champion mondial, leader sur ses marchés, ambitieux, innovant, conquérant, très internationalisé, avec des équipes opérationnelles remarquables et pleinement 7 L’ENTRETIEN Chargeurs, leader mondial en devenir mobilisées. Pour y parvenir, Chargeurs doit poursuivre le déploiement de sa stratégie de croissance solide axée sur la consolidation de sa rentabilité opérationnelle et sur le développement constant de sa force d’innovation. Mon objectif est de doubler le chiffre d’affaires du Groupe d’ici dix ans. Cette ambition repose à la fois sur une croissance organique soutenue et des opérations de croissance externe. Ces acquisitions ciblées et stratégiques viseront à renforcer nos positions dans les pays où nous sommes déjà présents, mais également à nous implanter dans des pays où nous ne disposons pas encore de présence locale. L’acquisition en juillet 2016 de la société Main Tape Inc., spécialiste de films plastiques de protection temporaire de surface aux États-Unis, le premier marché du groupe, est une parfaite illustration de notre stratégie. J’en arrive à des questions d’ordre un peu plus personnel. ENS, ENA, Inspection des finances, un peu de cabinet ministériel à l’industrie et aux PME … Avec un tel parcours, qui plus est à seulement 34 ans, certains auraient préféré se tourner vers de très grandes entreprises. Pourquoi avoir fait le choix du rachat d’une ETI ? M.F.- Chargeurs était et demeure un discret champion mondial qui incarne la capacité de succès de l’industrie française et européenne à l’international. En fédérant à nos côtés des associés financiers et industriels prestigieux, j’ai pu bâtir une nouvelle aventure capitaliste pour le Groupe qui est aujourd’hui saluée pour ses performances distinctives et par les marchés. Le cours de bourse de Chargeurs s’est apprécié de plus de +125% depuis que j’ai pris la suite actionnariale et managériale de la famille Seydoux. L’empreinte mondiale du Groupe permet de mobiliser des équipes très multiculturelles qui sont engagées dans une nouvelle page de succès. Vous avez été nominé l’an passé et cette année encore dans le Choiseul 100, classement des (jeunes) leaders économiques français les plus brillants de leur génération. Quel jugement portez-vous sur ce classement qui, aux dires de nombre de ses lauréats, constitue un réseau de premier ordre ? M.F.- Le Choiseul 100 illustre la richesse et la diversité des jeunes leaders français qui joueront un rôle dans l’avenir de l’économie et l’industrie de notre pays. C’est, à la fois, une fierté d’être membre de ce réseau de premier ordre et un challenge afin d’inspirer les prochaines générations. Entretien réalisé par Jean-François Daguzan



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