Inf’eau Bio > OBSERVATIONS ESTIVALES Il est beau mon poisson, il est beau ! (Anthony Leydet) L’automne est là ! Déjà… Nous laissons derrière nous une période estivale marquée par de fortes chaleurs. Le bonheur pour certains, l’enfer pour d’autres. Mais quel plongeur ne rêve pas de ces moments-là, où notre « home spot » revêt des airs de bout du monde, à quelques cocotiers près ? On oublie vite cagoule, gants, surveste… le froid ne nous attend pas au tournant ! C’est la période idéale pour observer la vie sous-marine, et en particulier le petit manège des poissons… 08 Monsieur Apogon, Gentlefish… Apogon imberbis, c’est le joli nom scientifique de l’apogon, ce « poisson rouge » que l’on croise fréquemment dans les trous et les grottes de Méditerranée et d’Atlantique, dès que l’on dépasse une dizaine de mètres de profondeur. Peut-être l’aurez-vous rencontré durant l’été, et observé le comportement farouche de certains mâles (l’espèce est déjà à la base plutôt craintive). Ce qui vous aura peut-être échappé, c’est la raison qui les pousse à vous tourner sans cesse le dos. En y regardant de plus près, vous aurez la surprise de les voir la bouche pleine… d’œufs ! De gros gourmands ? Même pas… Plutôt des mâles galants ! A l’image des hippocampes, les mâles vont s’occuper des œufs pendant l’incubation. Ceux-ci, pondus par la femelle (là, pas de miracle !), restent agglutinés et sont vite engloutis par le mâle qui les gardera environ une semaine, jusqu’à éclosion. Ce phénomène est rendu possible grâce à une bouche protractile, permettant d’agrandir son volume intérieur et ainsi, de garder à l’abri des prédateurs une grande quantité de futurs petits apogons… Xyrichtys novacula… habitant du sable ! Un nom barbare il faut bien l’avouer, mais qui cache un poisson bien particulier qui aura été observé, j’en suis sûr par peu d’entre vous… Il y en a comme ça, des espèces dont on entend parler, mais que l’on ne voit jamais ! Ou presque… Le rason (son petit nom commun !) en fait bien partie. Ce poisson qui ne ressemble à aucun autre en Méditerranée, est un représentant de la famille des Labridés, donc proche des girelles et autres labres. Son corps comprimé latéralement, à tel point que de face on le voit à peine, n’est pas un hasard : il lui permet tout simplement de