TRIBUNES TRIBUNE RÉINVENTER CHARTRES TRIBUNE CHARTRES L’HUMAIN D’ABORD ENTRE SOUTENIR LE COMMERCE DE PROXIMITÉ ET LE PLATEAU NORD-EST, IL FAUT CHOISIR ! Chacun de vous peut mesurer le nombre de rideaux baissés, de magasins fermés ou d’enseignes qui changent régulièrement dans le centre-ville de Chartres. Fût un temps, Jean-Pierre Gorges s’est battu contre l’extension d’hypermarchés en périphérie de vos villes. Il faut le reconnaitre. Mais ce temps est révolu. Comme toujours avec Mr Gorges, l’excès en positif, celui que certains d’entre vous retiennent le plus, est remplacé par un excès négatif à l’impact encore plus grand. Depuis plusieurs années maintenant, lui et son équipe municipale trahissent les promesses électorales qu’ils ont faites aux chartrains et aux habitants de l’agglomération. Les commerçants du centre-ville se sont légitimement battus pour empêcher la création de 120 000 m² de commerces autour d’un hypermarché en face de l’Odyssée. 120 000 m² cela représente la plus grande opération d’extension commerciale de France et ce alors que le centre-ville de l’agglomération peine à garder des commerces de proximité ! La Commission nationale d’aménagement commercial a rejeté à l’unanimité le projet gorgien pour ses impacts négatifs sur le commerce de centre ville et la saturation routière (autre gros problème dans notre ville). Qu’à cela ne tienne. En détournant les principes et les moyens financiers du dispositif de l’Etat « Action Cœur de Ville » pour lequel l’agglomération de Chartres a été retenue, le Maire de Chartres-Président d’Agglomération essaye aujourd’hui de passer outre l’avis de la commission nationale pour mener à bien son projet. Il essaie aujourd’hui d’étendre le périmètre d’action cœur de ville en y intégrant le projet d’extension urbaine du plateau nord Est afin de pouvoir ne pas avoir à saisir la commission. Comme c’est la ville qui délivre le permis de construire, il n’aura plus personne pour l’empêcher de mener à bien son projet. Et ce même si le Gorges de 2001 désapprouverait le Gorges de 2019-2020. Comme pour le déplacement de l’aérodrome dont chacun peut mesurer aujourd’hui l’augmentation du trafic et des nuisances même la nuit, la défense du commerce de proximité n’est plus qu’une promesse électorale de plus non tenue. Face à cette fuite en avant, et pour empêcher l’irréparable, nous avons saisi la Préfecture du département et la commission qui s’occuper de superviser les opérations Cœur de ville dans les 122 villes/agglomérations retenues par l’Etat. Si le nouveau périmètre de l’action Cœur de Ville de Chartres devait intégrer un projet d’extension urbaine c’est tout le dispositif national qui pourrait tomber à terre. Alors que chacun s’accorde à dire que le commerce de proximité est une priorité pour la qualité de vie, Jean- Pierre Gorges va à contre courant, comme souvent, de ce qui est nécessaire de faire. C’est pourquoi nous avons voté contre la délibération proposée par la majorité. L’usure du pouvoir, le sentiment que la ville et l’agglomération lui appartiennent, la fuite en avant de la dette pour payer toujours plus cher des investissements qui servent à impressionner et se faire réélire sont les raisons qui expliquent ces changements de position. Une respiration démocratique est plus que jamais nécessaire à Chartres et dans son agglomération. Le groupe municipal Réinventer Chartres David Lebon, Sandra Renda, Josette Morin Berenfeld, Sébastien Tenaillon, Monique Kopfer, Boris Provost. 90 VOTRE VILLE 196/JANVIER 2020 LE LOGEMENT, UN DROIT HUMAIN FONDAMENTAL La politique du logement menée à Chartres par la droite est catastrophique. La vente de logements sociaux réduit le parc accessible pour tous, la destruction systématique de nombreux logements HLM amplifie la crise : le nombre de demandeurs explose et l’offre ne suit pas, le taux de logements sociaux est en baisse très sensible. Les quartiers de Beaulieu, Rechèvres et Bel Air sont des exemples frappants de cette casse antisociale, orchestrée et amplifiée depuis plusieurs années. La privatisation de l’office HLM est en cours, les entreprises privées se partagent le gâteau des services aux locataires, ce qui occasionne de nombreux mécontentements, la destruction d’emplois municipaux et donc la baisse de qualité du service. Les opérations immobilières se multiplient, la spéculation affole le marché chartrain, la ville est vendue aux promoteurs, pour le bonheur des agences immobilières qui fleurissent. Mais cette politique néfaste ne leur suffit pas : l’actuelle majorité de droite veut appliquer la loi ÉLAN, mise en place par Macron, qui consiste, au nom d’une soi-disant rationalisation, à regrouper les offices HLM et à accélérer leur concentration. L’enjeu n’est pas seulement budgétaire, il est la première pierre d’une stratégie d’ampleur : les libéraux, qui considèrent le logement social comme une hérésie, prétendent faire des économies à long et court terme, transforment des organismes HLM en superstructures, qu’il n’y aurait plus qu’à privatiser, dans leur logique de rentabilité et de profit. Il y aura des conséquences humaines douloureuses pour les locataires et les personnels si cette loi est mise en oeuvre à Chartres et dans son agglomération. Il est possible d’agir tout de suite pour le droit au logement pour toutes et tous. D’abord en revalorisant les APL et non en les diminuant comme le fait Macron. Il faut interdire totalement les expulsions locatives ; augmenter les taxes sur les logements privés vacants et encadrer les loyers du parc public et privé, avec l’objectif de ne pas dépasser 20% des revenus du foyer ; et réfléchir à une future gratuité dans les années proches. Des outils publics peuvent être créés pour mettre en œuvre localement le droit au logement, avec une gestion démocratisée des organismes HLM, en renforçant le rôle des élus locaux mais surtout des représentants des locataires, des salariés et de leurs associations, avec des droits de décision et de contrôle sur la gestion et l’attribution des logements. Je propose la création d’un service public du logement, qui serait à la fois une sorte de sécurité sociale renforcée dans ce domaine, capable de garantir le droit pour toutes et pour tous à disposer d’un toit. Il faut stopper la destruction des logements sociaux, les rénover sur le plan énergétique et esthétique tout en maintenant des loyers accessibles à tous. A Chartres comme dans le pays, le droit au logement doit s’imposer dans le cadre d’une politique de progrès social et de démocratie. Nabila Lakehal Chartres l’humain d’abord |