CULTURE RENCONTRE « 76 VOTRE VILLE 196/JANVIER 2020 Mathieu Theval La trompette avant tout Entré à l’Orchestre d’harmonie de Chartres (OHC) en septembre dernier, Mathieu Theval, 13 ans, en est devenu le plus jeune élément. Matthieu est arrivé à l’OHC au mois de septembre, explique Isabelle, sa mère. Il devait être à l’essai jusqu’à la fin de l’année mais début novembre, Georges Carlier, le directeur, nous a dit : ‘’Pas de souci, on veut le garder». » La trompette, Mathieu en est tombé amoureux à l’âge de 4 ans lors des ateliers découverte organisés par le conservatoire. « J’avais envie de jouer d’un instrument, se souvient-il. Après en avoir essayé quatre ou cinq, j’ai tout de suite compris en soufflant dans une trompette que c’était celui-là le bon ». Sa trompette, il ne l’a plus lâchée. « Elle l’a aidé au niveau de la concentration, dit Isabelle. Mathieu est un enfant hyperactif. Il a toujours eu un peu de mal à l’école parce qu’il n’aime pas ça. Mais avec la musique, ça n’a jamais été compliqué. C’est son échappatoire, une thérapie comme une autre ! » Mathieu vit sa passion intensément. « On ne l’a jamais forcé, confie sa mère. Il était demandeur. Ça fait trois années de suite, par exemple, qu’il suit des stages intensifs d’une semaine à Tours pendant les vacances de la Toussaint. » Le conservatoire et ses examens de fin d’année ont appris à Mathieu à gérer son stress. Mieux même, de l’aveu de sa prof du conservatoire, Véronique Drouet, il joue encore mieux devant un jury que pendant les répétitions. Au conservatoire, il a aussi découvert les plaisirs de l’orchestre dans l’harmonie junior puis au sein de l’orchestre symphonique, où il a moins accroché. Voyant son manque d’intérêt, Véronique Drouet l’a alors dirigé vers l’OHC. Sa première cérémonie officielle « Il aime bien le conservatoire mais l’OHC l’a transformé parce qu’il est tombé dans un monde d’adultes qui le ‘’cocoonent» », dit sa mère. « C’est comme une grande famille, ajoute Mathieu, devenu la mascotte de l’orchestre. Peut-être que je préfère jouer avec des adultes. » Le 11 novembre, quand il a dû pour la première fois souffler dans sa trompette en marchant au pas lors de sa première cérémonie patriotique, il a eu un peu de mal à suivre. « Mais on entendait toujours un adulte de l’orchestre lui donner les indications pour l’aider à reprendre son pas », raconte Isabelle. Ce jour-là, fier de son benjamin, René Castelain, le chef d’orchestre de l’OHC, l’a même, fait avancer pour le présenter à la préfète, au maire Jean-Pierre Gorges et à Elisabeth Fromont, la première adjointe. Un emploi du temps chargé « Après la cérémonie, il a juste pris le temps de manger et après on l’a entendu reprendre sa trompette, dit Isabelle. C’est un besoin. Ça lui fait du bien, pour le souffle, pour plein de choses ! » Un peu plus d’un mois plus tard, le 21 décembre, Mathieu, qui avait déjà joué à la cathédrale pour la messe de la Sainte-Cécile, découvrait cette fois la scène du théâtre lors du grand concert annuel de l’OHC. Entre les répétitions le vendredi soir de 20 h 45 à 23h, où « il pique parfois du nez », celles du samedi matin avec les Brass’s ouverts, le groupe de musique festive de l’OHC, les cours au conservatoire le jeudi soir et les concerts le samedi ou le dimanche après-midi, son emploi du temps de trompettiste ne laisse pas de place à d’autres distractions. « Ce n’est pas grave, c’est ce que j’aime ». Aussi passionné soit-il, Mathieu ne souhaite pourtant pas faire de la trompette son métier. Son rêve : « Entrer aux Compagnons du devoir pour devenir pâtissier ». |