SPORT PORTRAIT 42 VOTRE VILLE 196/JANVIER 2019 ALIREZA FIROUZJA Objectif : numéro 1 Pépite du C’Chartres Échecs, le jeune Iranien Alireza Firouzja poursuit son ascension éclair avec rien de moins que la première place mondiale en ligne de mire. Né le 18 juin 2003 à Babol, une ville de plus de 200 000 habitants au nord de l’Iran, Alireza Firouzja a commencé les échecs à l’âge de 8 ans. En 2017, à 14 ans, il s’est classé 2 e du championnat d’Asie des moins de 20 ans. Aujourd’hui, à 16 ans, il pointe déjà à la 29 e place mondiale. Une ascension éclair pour cet adolescent spécialiste des parties « rapide et blitz ». Alireza et sa famille sont arrivés en France il y a quatre mois. « Des amis nous ont expliqués à quel point les échecs avaient pris de l’importance à Chartres et c’est pourquoi nous avons choisi cette ville », raconte son père, Hamidreza, qui a décliné des propositions de contrat venues d’autres pays européens, comme l’Allemagne, et même des Etats-Unis, où le talent hors normes du jeune Iranien attise les convoitises. X Jeu rapide Le blitz, ou jeu éclair, consiste à limiter la durée de la réflexion par joueur à moins de 15 minutes (le plus souvent 5 minutes), chaque joueur arrêtant sa pendule après chacun de ses coups. En partie rapide, la durée de réflexion peut s’étendre de 15 à 60 minutes. Le « bullet » est un blitz joué en moins de 3 minutes (le plus souvent 1 minute) pour chaque joueur. Alireza, lui, regarde droit devant avec une seule idée en tête : « Devenir numéro 1. Ce n’est pas un rêve, dit-il, c’est un objectif. Et je fais tout pour l’atteindre le plus rapidement possible. » En témoignent ses dix heures d’entraînement quotidiennes, sept jours sur sept. Sa seule distraction : le tennis, qu’il pratique au C’Chartres Tennis. Se rapprocher du gratin « Le plus important est de pouvoir entrer dans les grands tournois, dit son père. Si Alireza ne participe qu’à des tournois où il est le joueur le mieux classé, ce n’est bon pour lui ». « Je ne fais partie du top mondial que depuis peu de temps et je n’ai pas encore eu la chance d’affronter directement des joueurs classés parmi les 10 premiers mondiaux », ajoute ce dernier, qui peut néanmoins se targuer d’avoir remporté en juillet dernier la Lichess Titled Arena - tournoi mensuel en ligne organisé par le site web Lichess - devant le numéro 1 mondial, le Norvégien Magnus Carlsen. Le gratin mondial, Alireza s’y frottera du 10 au 26 janvier prochains dans la petite ville néerlandaise de Wijk aan Zee, où se déroule la 82 e édition du Tata Steel, qui rassemble les 14 joueurs les mieux classés au « rating » (classement par points) de l’année écoulée. Il sera le plus jeune participant de ce prestigieux plateau, qui verra l’affrontement entre champions confirmés et valeurs montantes. Avant cela, du 25 au 30 décembre, Alireza se sera rendu à Moscou pour le Championnat du monde d’échecs Rapide et Blitz, où Carlsen et le Russe Daniil Dubov remettaient leur titre en jeu, respectivement en blitz et en rapide. Un jeu agressif Pour se hisser au sommet, Alireza compte sur son jeu agressif. « J’aime jouer des coups compliqués, ce qui décontenance parfois mes adversaires. Si vous voulez rendre la tâche ardue à votre adversaire, vous devez prendre des risques. Beaucoup jouent la partie nulle. Moi, je joue pour gagner ! » « Les échecs sont la chose la plus importante pour lui, dit Hamidreza. Ma femme, mon fils aîné et moi, on est là pour l’épauler au quotidien. Au moins l’un d’entre nous l’accompagne à chaque tournoi ». Ce sacerdoce familial ne va pas sans quelques petits coups de mou. « On s’est fait des amis dans le milieu des échecs à Chartres mais, en ce moment, mes amis iraniens et ma famille me manquent », nous a-t-il confié. |